En octobre 2022, Shaka Ponk diffusait un clip montrant le groupe figé en plein concert, exposé dans un musée d’histoire naturelle avec la mention « Shaka Ponk : 2004-2024. Extinction de l’espèce ». C’est en effet en 2024 qu’aura lieu la der des ders, l’ultime date du Final Fucked Up Tour. Le groupe souhaite désormais se consacrer totalement à la cause écologique et, si on ne peut que saluer cette initiative, très égoïstement on préférerait les voir continuer leur fabuleuse carrière. Ainsi, jeudi 9 novembre, Shaka Ponk faisait vibrer pour une ultime fois les murs du Zénith parisien.
Arrivée trop tard pour la première partie, j’entre dans un Zénith plein à craquer. Difficile de trouver une place pour shooter, les photographes n’ayant pas accès au pit photo ce soir. Alors que tous les yeux sont tournés vers la scène, le groupe fait son apparition dans les gradins et serre des mains avant de se séparer entre la grande scène et une petite dans la fosse sur laquelle s’installent CC (guitare), Frah (chant) et Samaha Sam (chant) pour un premier set acoustique. Frah déclare « c’est une tournée un peu spéciale alors on a décidé de la commencer autrement ». Ce set acoustique est tout simplement magnifique. Même si « I’m picky » sera repris en version pêchue par la suite, le titre passe haut la main l’épreuve de l’acoustique. Et que dire de cette reprise de « The house of the rising sun » ? Magique. Quel groupe incroyable, quelle tristesse de se dire que c’est la dernière fois. Enfin, pas tout à fait, les larmes ça sera pour la toute dernière, dans un an, à l’Accor Arena de Paris. Mais revenons à ce 9 novembre au Zénith de Paris.
Après cette entrée tout en douceur, place au show décapant avec la richesse et la folie visuelles et sonores auxquelles Shaka Ponk nous a habitués. Quelle claque mes aïeux ! Les musiciens se donnent à 200 % Et que dire de cette merveilleuse troupe de choristes ? Pas une seconde ne se passe sans que le public soit émerveillé pour une raison ou une autre. C’est un concentré de bonheur. Oubliés tous les tracas, tous les chagrins. Deux heures pour recharger des batteries bien à plat. Pour vibrer, aimer, crier, chanter, pleurer .. Deux heures pour célébrer la vie dans ce qu’elle a de meilleur. L’art, le partage, la générosité, la beauté mais également pour tacler les insuffisances des politiques.
La set-list fait la part belle au dernier album et le clip diffusé pendant « J’aime pas les gens » est un fourre-tout des maux de notre société, déforestation, immigration, société de consommation, Covid … avec un Emmanuel Macron marionnettiste tirant les ficelles comme il l’entend au détriment du peuple. Les droits des LGBT+ seront également défendus avec la sublime Samaha Sam drapée des couleurs de l’arc en ciel. Les visuels sont comme à l’accoutumée époustouflants, chaque membre du groupe est un spectacle à lui seul et la troupe de choristes et danseurs est bluffante. On ne sait où regarder, c’est une orgie de sons, de lumières, d’images avec un infatigable Frah qui va bien évidemment sauter plusieurs fois dans la fosse et se laisser porter par son public sans oublier de laisser quelques spectateurs chanceux entrer dans la lumière leur offrant un souvenir inoubliable de cette soirée.
Lorsque vient le moment de se quitter, la joyeuse troupe s’éternise sur scène pour dire au revoir à son public, l’émotion entre eux est palpable. Le show était d’une telle intensité. A les voir tous si unis sur scène, on donnerait un bras pour faire partie de la troupe et partir sur les routes avec eux.
C’est tellement difficile de raconter un concert de Shaka Ponk, ça sonne si creux au regard de l’expérience vécue. Si vous n’avez jamais franchi le pas, foncez prendre un des rares billets encore disponibles de cette ultime tournée. Pour les autres, ceux qui savent ce qu’ils perdent avec la fin du groupe, il ne vous reste plus que les yeux pour pleurer. Je sais déjà que le 30 novembre 2024, je ne m’en priverai pas.
Set-list : I’m picky – Gung Ho – Run run run – The house of the rising sun (acoustique) – Je m’avance – Wanna Get Free – Twisted Mind – J’aime pas les gens – Tout le monde danse – I’m picky – Circle pit – Smells like teen spirit (Nirvana cover) – Sex ball – Dad’Algorhythm – 13000 heures – Killing Hallelujah – Rusty Fonky -Killing Hallelujah (outro)