« Le Rock est de retour à Socx ! ». Telle est la phrase que l’on pouvait lire dès le mois dernier sur la page Facebook créée spécialement pour l’évènement. Pour cette nouvelle édition de Rock Village, l’association organisatrice Hidden Socx promettait « de vous plonger à nouveau avec délice dans cette atmosphère jubilatoire, dans cette farandole de notes électriques que vous aimez ». Cinq groupes sont programmés pour ce festival. Deux d’entre eux joueront dans l’église du village pour un show totalement gratuit, et trois autres occuperont la salle polyvalente qui affiche « complet » sur le site dédié aux réservations.
Il est 17h00 quand le spectacle commence avec Pop n’Socx. Cette chorale intergénérationnelle, composée de 40 adultes et 12 enfants, joue à domicile, puisque l’édifice religieux est tout bonnement sa salle de répétition. Son répertoire très riche propose des classiques francophones, comme le célèbre « Amsterdam » de Jacques Brel, ou encore « Le Téléfon » de Nino Ferrer. Venu nombreux, le public, lui aussi de tout âge, se montre particulièrement emballé par ce qu’il découvre. Et sa participation sera générale lors de « Nous » de Julien Doré avant une ovation largement méritée qui donnera lieu à un rappel.
Salt and Pepper lui emboîte le pas. La chorale rock senior aux cheveux poivre et sel, ayant déjà fait le tour des plateaux télé, affiche une seconde jeunesse incroyable sur scène. Son dynamisme ne se fait pas attendre. Dès son premier titre « Another Brick in the Wall » de Pink Floyd, les spectateurs sont conquis et fascinés. Un enchainement intelligemment subtil des musiciens démarre ensuite « Ça (c’est vraiment toi) » du groupe Téléphone, emportant avec lui le peu de spectateurs étant resté statique jusqu’alors. Il était impensable d’imaginer qu’un jour du Metallica serait joué dans une église avec « Nothing Else Matters », alors que dire de ce « Highway to Hell » épique du groupe AC/DC ? Un régal !
La migration se fait ensuite vers la salle polyvalente, espacée seulement de quelques dizaines de mètres. Après un contrôle des accès, les spectateurs munis de leur réservation prennent place dans un espace chauffé, et proposant stands de nourritures et de boissons. Le groupe local Codéine démarre les festivités. Les Dunkerquois jouent les titres de leur second album « Le retour de l’élégance » devant un public venu en masse pour les applaudir. Malgré un son très mal ajusté au départ, les Maritimes surchauffent l’assistance, surtout avec la reprise de « Les Bourgeois » de Jacques Brel ou encore un « On n’est pas fatigué » version rock.
Puis, les fans du groupe emblématique The Doors ont l’occasion de revivre ses célèbres titres. Le cover band belge Dolarqueen monte sur scène pour reprendre les plus grands tubes des années 60-70 des Américains. De « Riders on the Storm » à « Light My Fire », aucun classique n’est oublié. Le quintette du Plat Pays voisin enchaine avec une maîtrise alléchante. Sa musique psychédélique enivre le public, à l’instar d’un succulent « Alabama Song (Whiskey Bar) » dont il se délecte. Repérant une femme semblant connaître parfaitement les paroles, le chanteur la fait monter sur scène. Et pas n’importe laquelle, puisqu’il s’agit de la femme d’Alex Detammaecker, Président de Hidden Socx !
Gardé comme bouquet final, Red Beans & Pepper Sauce clôture la soirée. Emmené par une Jessyka Aké survoltée à la voix soul, le groupe héraultais déploie un classic rock efficace qui exploite parfaitement la sonorisation musclée mise à sa disposition. « Going Blind », « Gonna Dance », ou encore « Half World », le quintette occitan multiplie ses titres avec énergie et sans beaucoup d’arrêts entre chacun. Paradoxalement, la salle se vide peu à peu : Est-ce parce que les morceaux chantés en anglais sont inconnus ou parce qu’il est bientôt 1h00 du matin ? Toujours est-il que ceux qui restent en profitent jusqu’au bout. La chanteuse fera même monter le Président de l’association sur scène, qui tient sa revanche sur son épouse.
Rock Village 2023 a tenu toutes ses promesses : du bon son rock dans une petite commune de moins de mille habitants. L’association Hidden Socx a fourni un travail remarquable pour mener à bien cette campagne automnale, après le succès de son édition estivale pour la première fois sur deux jours. Son sens de l’accueil aiguisé a permis aux festivaliers de passer un agréable moment sans jamais de rien manquer. Une buvette éphémère a même été installée sous un porche face à l’église, proposant entre autres du vin chaud maison pour palier le froid de l’extérieur. Quant aux artistes, ils ont parfaitement été pris en charge grâce à un catering de qualité qui n’a rien à envier aux professionnels. Chapeau.
Crédits photos : David Pawlak
