fbpx
Vacarm.net
Image default

Record de fréquentation pour l’édition 2023 du Cabaret Vert.

C’est désormais devenu un rendez-vous incontournable pour moi, au mois d’août direction Charleville-Mézières pour le grand rendez-vous culturel de la région Grand Est, le Cabaret Vert. Je me répète chaque année mais ce festival a clairement un je ne sais quoi de plus que les autres. L’offre culturelle y est plus importante que dans n’importe quel autre festival. Quelques chiffres de l’édition 2023 pour commencer : 127.000 festivaliers, 8.350 campeurs, 130 artistes musicaux dans des styles variés, 5 scènes, 70 auteurs BD, 7 tables rondes thématiques, un cinéma, 600 partenaires, 2.500 bénévoles, une soixantaine de bières provenant de brasseries artisanales des environs, 149 plats salés ou sucrés proposés dont 59 sans viande ni poisson et une alimentation locale et de saison, de l’eau fraîche à volonté, un site exceptionnel, le tout en plein centre de la jolie ville de Charleville-Mézières.

Impossible de couvrir seule un festival aussi riche, j’ai donc malheureusement fait l’impasse sur la scène Greenfllor, la scène rap/hip hop le jour et electro la nuit, nichée un peu à l’écart, dans une cathédrale de verdure accessible par un pont installé spécialement pour l’occasion afin de permettre aux festivaliers de traverser la Meuse. Certains viennent spécialement pour cet endroit incroyable où la fête est continue. Mais pour tous les détails allez voir le site officiel et vous aurez les mille détails de cet événement organisé depuis sa création par l’association FLaP. Il vous suffit de cliquer sur le lien ci-après.

Coup d’oeil sur la programmation de cette année excepté Lomepal remplacé au pied levé par les Black Eyed Peas.

Le Cabaret Vert est définitivement entré dans la cour des grands et a même reçu la visite de la ministre de la culture cette année. Pourtant son bilan financier, déficitaire, vient rappeler la fragilité de ces événements portés par des passionnés et une armée de bénévoles sans lesquels ils ne pourraient exister.

Avant de revenir sur la programmation jour par jour, quelques remerciements. Merci aux bénévoles, tellement dynamiques et souriants, toujours au top, à la sécu, aux restaurateurs qui n’ont pas chômé dans une chaleur infernale, à la centaine de photographes et vidéastes avec lesquels il a fallu partager un espace parfois réduit et bien entendu à Nicolas, Lara et Sandra pour l’accréditation et leur disponibilité sur le site. Merci également aux festivaliers et aux artistes de contribuer à faire de cet événement une parenthèse enchantée.

MERCREDI 16 AOUT

C’est avec les Strasbourgeois de Yurodivy que démarre pour moi cette 17e édition du Cabaret Vert. Un peu de scream en guise de mise en bouche, impeccable. Et quel plaisir de retrouver la Razorback, la petite scène aux airs de Hellfest que j’affectionne particulièrement. Le trio basse/batterie/guitare, on n’a pas trouvé mieux pour délivrer un gros son qui « tabasse ». Ajoutez y un bon gros chant hurlé et inévitablement vous verrez le public headbanguer. Un bon shoot d’énergie avant de filer vers la grande scène, la Zanzibar, inaugurée par le rappeur montreuillois Werenoi dont le clip « La League » cumule la bagatelle de 28 millions de vues sur Youtube ! Direction la scène Illuminations où je découvre Aimé Simone dont tout le monde a en tête l’ode à l’amour « Shining Light ». Heureux d’être sur scène, l’artiste emporte un public conquis dans son univers. Un très joli moment. Après le rappeur Damso, je me paye une tranche de punk hardcore avec Scowl et sa frontwoman aux faux airs d’ingénue. Des titres courts au rythme rapide comme je les aime et un set dont on sort essoré, que du bonheur ! L’événement de cette première journée c’est Calvin Harris, disc jockey, chanteur et producteur de musique électronique écossais qui va délivrer un show époustouflant devant une marée humaine en folie. Le public en prend plein les yeux et les oreilles et chante à l’unisson avec cet artiste dont c’était l’unique date en France. Une belle exclusivité pour le Cabaret Vert et un concert qui restera dans les annales du festival.

YURODIVY

WERENOI

AIME SIMONE

DAMSO

SCOWL

CALVIN HARRIS

JEUDI 17 AOUT

Avec la toute jeune Hannah Grae et ses musiciens, c’est un vent de fraîcheur qui souffle sur le festival. Qualifiée de « milleniale », la jeune femme écrit des textes parlant de sa génération dont les excellents « Hell is a teenage girl » et « Time of your life ». Nul doute que la demoiselle ira loin. Les femmes sont décidément à l’honneur aujourd’hui puisque sur la grande scène, Amyl and the Sniffers vont mettre une grande claque au public présent sous un soleil de plomb. La frontman est électrisante. On adore tout particulièrement « Security » et « I’m not a loser ». Sur la scène Illuminations, le duo anglais Bob Vylan éructe ses textes engagés et n’hésite pas à déclarer tout le mal qu’il pense de la famille royale. La France n’a pas l’apanage de l’esprit contestataire ! Place au punk hardcore avec Turnstile et une fosse en ébullition. Pfff ça fait du bien. Dommage pas le temps de regarder le set en entier puisque je dois filer à l’autre bout du site voir Arka’n Asrafokor. Ce n’est pas tous les jours qu’on a l’occasion de voir un groupe de metal originaire du Togo. Un curieux mélange de musique et instruments traditionnels de l’Afrique de l’Ouest, de metal et de rap. Et c’est très réussi. Dans un style très différent, la tête d’affiche de ce jeudi, après l’annulation du concert de Lomepal initialement prévu, sont les californiens de Black Eyed Peas. Tout le monde se souvient de leur immense tube « I gotta felling ». Tous les festivaliers semblent s’être donné rendez-vous devant la grande scène, je n’avais pas du tout mesuré le succès du groupe. Il faut reconnaître qu’ils sont très très forts pour mettre une ambiance de folie. Sur « Pump it », « The time » et « I gotta felling » en final, c’était du délire. Je ne suis pas spécialement « fan » de cette musique mais regarder le public s’éclater a été un bonheur sans nom. A noter le moment de gloire de la jeune Clara, une fan invitée par le groupe à monter sur la scène pour chanter « Mamacita » avec eux. Big up aux programmateurs du Cabaret Vert pour ce coup de maître réalisé en une semaine. Je file avant la fin du concert pour voir 070 Shake dont la presse a beaucoup parlé récemment, pas tant pour sa musique que pour sa liaison avec Lily Rose Depp (qui assiste au concert comme d’habitude sur le côté de la scène). Problème, personne devant la scène car TOUS les festivaliers étaient au concert des Black Eyed Peas (sauf peut-être les irréductibles de la scène Greenfloor). Il faut attendre un peu qu’ils aient le temps de revenir vers la scène Illuminations. Je vais de toutes façons abandonner assez rapidement, pas assez énergique pour moi et présence sur scène plus que minimaliste. De l’énergie par contre le chanteur de Yungblud n’en manque pas et la pelouse devant la grande scène n’en finit pas d’être piétinée par un public en délire. Tel un diable sorti de sa boîte, le britannique saute, hurle, gesticule, demande sans arrêt au public de lever les bras et interprète au pas de course ses titres emblématiques dont « The funeral », « Anarchist » ou « Loner ». Un dernier tour vers la Razorback avant de rentrer recharger les batteries et encore une petite claque avec les britanniques de Ditz. C’est déjanté et nerveux et je me prends encore une bonne dose d’adrénaline, ça va être difficile de trouver le sommeil ! Quelle journée ! Demain devrait être plus calme. Heureusement parce que samedi, va y avoir du très très lourd donc je ne suis pas contre ménager un peu ma monture.

HANNAH GRAE

AMYL & THE SNIFFERS

BOB VYLAN

TURNSTILE

ARKA’N ASRAFOKOR

BLACK EYED PEAS

070 SHAKE

YUNGBLUD

DITZ

VENDREDI 18 AOUT

Le soleil qui brille encore et toujours pour cette troisième journée de festival illumine la déjà solaire Aloïse Sauvage, artiste aux multiples casquettes qui n’a aucun mal à conquérir le public avec ses jolis textes, sa gestuelle étonnante et son sourire lumineux. Je retrouve ensuite ma jeunesse avec le groupe ska The Selecter. Après Madness l’année dernière, quel plaisir d’entendre à nouveau ces tubes ayant marqué le début des années 80, notamment « On my radio » et « Too much pressure ». Que de souvenirs ! Heureuse ensuite de revoir Coach Party, déjà vu le mois dernier à Musilac dont j’apprécie particulièrement « Everybody hates me » et « FLAG (Feel Like A Girl), écoutez les si vous ne les connaissez pas encore c’est drôlement bien. Pause douceur avec Christine and the Queens qui prévient le public qu’il n’assiste pas à un concert mais à un rituel. Je ne savais pas que cet(te) artiste avait une si belle voix. La scénographie est magnifique. Si je suis sous le charme ce n’est pas le cas d’une grande partie des festivaliers, déçus de l’absence d’interaction de l’artiste avec le public et regrettant que les anciens titres ne figurent pas dans le set. Je passe sur les commentaires entendus concernant le buste dénudé, stupéfiants de mauvaise foi. Christine and the Queens a le mérite de proposer une prestation artistique insolite et novatrice, on appelle ça de l’art. Je préfère certes le bon gros rock qui tache mais j’ai été subjuguée par ce « rituel », un bonheur à photographier en plus ! Avec les Viagra Boys pas de surprise, alcool, cigarettes, tatouages, gros son et fucks. Le bas de jogging informe et le muscle Kronenbourg c’est pas mal non plus à photographier. La tête d’affiche ce soir c’est le duo anglais de musique électronique The Chemical Brothers. Epileptiques s’abstenir ! Les visuels, les jeux de lumière, le volume de la musique, tout contribue à faire entrer en transes les milliers de festivaliers et le spectacle est autant sur scène que dans la fosse. C’est grandiose, un immense dance-floor à ciel ouvert. Je ne sais pas comment j’ai pu imaginer que cette journée serait plus reposante, Et il reste encore Foushee, TEN 56, PLK et the Blessed Madonna, reine de l’electro, avec laquelle je vais terminer cette troisième journée de la meilleure façon possible : en dansant.

ALOÏSE SAUVAGE

THE SELECTER

ZOLA

COACH PARTY

CHRISTINE AND THE QUEENS

VIAGRA BOYS

THE CHEMICAL BROTHERS

FOUSHEE

TEN 56

PLK

THE BLESSED MADONNA

SAMEDI 19 AOUT

Programmation bien rock aujourd’hui et ça démarre fort sur la grande scène avec les australiens de Wolfmother et leur hard rock un poil classique mais on ne va pas bouder son plaisir, cette journée commence bien. Coup de coeur ensuite pour le trio garage punk des Lambrini Girls qui vont retourner la Razorback. C’est bordélique mais c’était la séquence fuck du jour et un pur bonheur pour les photographes. Le rock est à l’honneur avec le duo suivant, les français de The Inspector Cluzo. Etonnant ce qu’ils arrivent à faire alors qu’ils ne sont que deux sur scène. Guitare et batterie nerveuses comme on les aime, interactions avec le public, un très bon moment devant la scène Illuminations et des festivaliers, venus en nombre, comblés par la prestation. La puissance va monter encore d’un cran avec Rise of the North Star sur la grande scène. Toujours inspiré par le Japon et l’univers des mangas, le groupe français est plus que jamais enragé et le bordel dans la fosse en dit long sur la grosse claque que prend le public à coups de riffs rageurs. La sécu est mise à contribution avec les slammeurs. Quelle journée ! L’ambiance va monter crescendo avec les Dropkick Murphys et leur punk celtique festif. On ne se lasse pas des grands tubes de ce groupe qui vient tous les ans en France où il rencontre un succès monstre. Pas question de se reposer ensuite puisque le groupe de nu metal français Enhancer du collectif Nowhere créé dans les années 2000, va faire monter la folie d’un sacré cran encore. Ils sont « cinglés » et on ne s’en plaindra pas. Coup de chaud pour la sécu lorsque le groupe invite tout le monde à monter sur la scène. Un des grands moments de l’édition 2023 du Cabaret Vert que l’on ne remerciera jamais assez d’avoir programmé ce groupe qui s’est fait très rare ces dernières années. Puisque cette journée est décidément folle on enchaîne avec Cypress Hill ! Joint à la main, B-Real, s’adresse à grands coups de « make some fuckin’ noise » à un public qui ne demande que ça. Quelle claque ! Tout juste le temps de filer voir l’inclassable et énigmatique formation britannique Sleep Token, du metal mais pas que. Beaucoup d’influences musicales pour ces musiciens anonymes masqués qui rencontrent un énorme succès mais sans craindre d’être reconnus et harcelés dans la rue, ils ont tout compris ! Pour terminer cette journée de dingue, quoi de mieux que les français de Skip the Use. Mat Bastard, au chant, ne va cesser de papoter avec le public (trop peut-être ?) et va se payer le plaisir de chanter en duo avec sa douce, Anthea, ainsi qu’avec David Gitlis de Enhancer. C’est sur « Killing in the name », reprise de Rage Against the Machine, que va se terminer pour moi cette quatrième journée de festival, celle que j’attendais le plus et c’est peu de dire que je n’ai pas été déçue !

WOLFMOTHER

LAMBRINI GIRLS

THE INSPECTOR CLUZO

RISE OF THE NORTHSTAR