Cofondateurs de la Ruda Salska, Manu et Pierrot remettent le couvert avec Villa Fantôme. Depuis 1993, ces deux amis ont littéralement écumé les salles de France et de Navarre, plus de 1000 concerts au compteur, et 11 albums dans les bacs. Onze ans après la sortie du dernier album de la Ruda, Pierrot et Manu se sont entourés de quatre autres musiciens aguerris pour nous livrer un premier album travaillé, où le ska et le rock s’entremêlent sur des textes en français. Une recette qui nous a déjà fait danser par le passé et qui n’a aucunement perdu de sa fraicheur.
C’est avec une passion intacte que ce premier album de Villa Fantôme nous rappelle à quel point ses membres ont été bercé au son des Specials et des Clash. Comme avec la Ruda, Manu et Pierrot font des rythmes syncopés et des textes finement ciselés la force de leur nouveau projet. On y retrouve la douce nostalgie d’un monde qui a changé depuis nos années collège, un monde fait de vieux amis, de gangsters et d’amours perdus, tous protagonistes d’un film d’art et d’essai. Pourtant, Villa Fantôme est un projet qui s’écarte de la Ruda à plus d’un titre : plus policé et moins radical, plus mature et moins spontané, plus adulte et moins adolescent. Le résultat n’en est pas moins efficace !
Villa Fantôme se révèle exceptionnel par la poésie des textes de Pierrot. Tel un virtuose du ballon rond, il se joue des figures de styles permises par la langue française pour marquer les esprits. Les amateurs de la Ruda s’attarderont bien évidemment sur les titres qui nous rappellent le plus la formation : le texte malicieux de « Veux-tu savoir », l’urgence de « Rivière sans Retour » ou la nostalgie exprimée au travers des personnages de « Dieu n’est pas bon danseur ». Le single « Sentimentale n’est pas la foule », avec sa course poursuite de gangsters et ses belles tournures, trouvera à coup sûr ce même public. Villa Fantôme s’émancipe de son passé avec la subtile mélancolie new wave qui ressort de « Série noire » ou d’« Autopsie d’un songe ». On apprécie aussi les parties de clavier sur « Cavaliers dans la plaine » et « Sur mon blouson » qui nous rappellent les belles heures de Madness.
On aura dévoré ce premier album de Villa Fantôme avec la même passion qu’à la sortie des derniers albums de La Ruda, c’est-à-dire avec l’envie de se faire porter par les belles métaphores de Pierrot et les accords majeurs d’un ska rock bien travaillé.
.: Tracklist :.
- Fantôme dans les rues fantômes
- Série Noire
- Sentimentale n’est pas la foule
- Dieu n’est pas bon danseur
- Rivière sans retour
- Des Messies pour des Lanternes
- Cavaliers dans la plaine
- Veux-tu savoir
- Sur mon blouson
- Autopsie d’un songe
- Question de contrôle