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Florence + The Machine – Dance Fever

Florence Welch nous dit que le nouvel album était comme Lungs mais plus mature et self-aware. Et elle n’a pas tort. Alors que les autres albums de Florence + The Machine ont tous un thème très distinct et particulier, cet album est très clairsemé musicalement parlant. Nous avons avec Dance Fever une histoire différente à chaque chanson et à chaque interlude. Dance Fever est un album qui nous permet de voir Florence + The Machine à son apogée et est aussi un très bon ajout à la discographie du groupe.

Cet opus est un conte en 14 chansons. Nous pensons que cet album conte les aventures de notre personnage principal King aka Florence Welch, notre tourmentée mais puissante sorcière bien-aimée. Il est clairement séparé en deux ambiances bien différentes, avec une deuxième partie d’album beaucoup plus sombre.. Cela peut s’expliquer par le fait que la première partie à été produite durant une époque pré-covid à l’étranger (oui oui oui cette époque révolue… Bref ! Je coupe juste des oignons) alors que le reste a été produit durant une époque post-covid. Cette information est importante car il faut prendre en compte que l’industrie a pris un coup dur ces deux dernières années, mais pas que. Et il est compréhensible que l’environnement ait eu un impact important sur les artistes et leur art. Mais cela peut aussi s’expliquer que la première partie a été produite par Jack Antonoff et la deuxième par Dave Bayley.

Le conte commence avec “King” : une chanson utilisée comme une introduction au personnage principal. On entend certaines choses, certains thèmes, que l’on retrouvera partout tout au long de l’album à travers les paroles et les notes de musique. La colère, l’anxiété, la peur du futur, qu’est ce que la force, etc. “King” est un excellent début d’album, c’est un choix intéressant d’un point de vue narratif. “King” est très Florence and the Machine-esque. On y retrouve des choses d’œuvres passées – comme le coté dramatique de Ceremonials ou le coté féerique de Lungs– ce qui est une manière d’amener doucement l’auditeur vers cette nouvelle ère, cette nouvelle expérience. On y retrouve aussi dans un premier temps l’incarnation musicale de la citation “strength in restraint” – quelque chose que le groupe à mis en avant lors du dernier album High As Hope-. La voix de Florence exhibe une certaine force lorsqu’elle dit “I’m No Mother, I am no Bride, I am King  ». Calmement mais avec dominance et aplomb. Et ensuite, on se retrouve nez à nez avec ce que Florence + The Machine est connu et reconnu pour : les grandes envolées musicales. Florence se met à crier à pleins poumons, tenant une longue note pendant qu’une explosion triomphante de sons s’entrechoque, les chœurs et la batterie prennent le devant de la scène, la harpe joue quelque simple accords en fond, et la guitare joue le rôle de fondation qui soutient le tout.
Nous voilà soudainement pousser dans l’esprit anxieux de King avec “Free”. Tout commence avec cette note répétée très rapidement (produit par le son de la baguette tapant constamment les cordes de la harpe) qui va aussi vite que nos pensées anxieuses. Lorsque le refrain arrive, la guitare est ajoutée mais la harpe continuellement frappée et la drum machine n’arrêtent pas leur lancée, elles restent constantes tout au long du titre. King est finalement libre vers la fin, juste après avoir exorciser son anxiété et ses démons en dansant et virevoltant partout sur la pointe des pieds. La Machine ralenti après l’explosion musicale et enfin: La délivrance. Le guitariste joue calmement de sa guitare à douze cordes, menant la dance. Alors que les douces angéliques notes de la harpe, accompagnées de jolis chœurs, caressent nos oreilles. Mais contrairement à ce que l’on peut penser, King n’est pas encore, proprement, libéré de ses chaînes. Les problèmes provoqués par l’anxiété de King ont eu sa peau et nous revoilà en pleine séance d’exorcisme avec “Choreomania” ! De nouveau, il y a ce sentiment d’urgence qui consume toutes nos pensées qui est transmit par un clappement de main et cette note répétée de manière constante (cette fois-ci produit par un synthé). Comme dans “Free”, ce sentiment d’anxiété, d’urgence, est caractérisé par la répétitions rapide de certaines notes, et cela, de manière constante tout au long de la chanson. Une technique très intéressante qui permet aux deux chansons d’être leur propre entité tout en ayant conscience de leur similarité. “Girls Against God” aborde le délicat sujet qu’ont été le confinement et ses effets sur l’industrie de la musique, mais surtout sur l’individu, le tout avec une petite touche d’humour. Il faut comprendre que pour King, sa spiritualité réside dans les concerts, et le Covid a complètement terrassé cela. On entend seulement la guitare qui chantonne ces quelques notes en premier plan, accompagné par la douce oscillante voix de Florence Welch qui se plaint. On est sur quelque chose de très simple, très minimaliste et presque égocentrique. De retour sur ses terres, elle reconnecte avec son passé, ses origines (ce qui explique que cette chanson sonne comme si elle sortait tout droit du dernier album High As Hope).

“Back In Town”, la fin de “Girls Against God”, “Prayer Factory” et “Restraint” servent comme des sortes de repères qui nous permettent, dans un sens, de “mesurer” la température. Ces chansons nous permettent de visualiser où nous sommes dans cet univers que Florence + The Machine nous présente. “Back In Town” commence de manière très angélique. Doucement, on étudie le monde qui nous entoure et tout d’un coup la voix de Welch transperce notre petite bulle et nous accueille avec ce joli poème : “ I came for the pleasure but I stayed for the pain”. La musique nous laisse quelques instants dans cette ambiance avec la contrebasse, les harmonies etc. Mais après avoir exprimé son mécontentement auprès de dieu pendant « Girls Against God », King traverse une sombre ruelle en talon aiguille et se fait offrir un deal par le diable : Un cœur en or ou une voix en or. Dès que « Dream Girl Evil » commence on comprend vite que notre King adoré a choisi une voix en or. Elle a décidé de remonter sur sa selle et retourner au combat. La chanson nous propulse directement sur la deuxième partie de l’album, l’atmosphère est plus sombre. La basse est menaçante et Florence accepte son côté sombre en utilisant une voix démoniaque et gutturale.
“Dream Girl Evil”, “Cassandra”, “Heaven Is Here” et “Daffodil” sont le quatuor déterminant de la deuxième partie de l’album. Plus sombre et parfois plus ressemblant à l’insatisfaite créature créative qu’est Florence and The Machine qu’autre chose, on entend davantage la basse qui dirige les opérations (on rappelle que pendant la première partie de l’album c’était la guitare sèche qui était au-devant de la scène pendant la majorité des chansons). Souvent on se sent petit au début de ces chansons et nous finissons avec ce sentiment d’extrême pouvoir, de grandeur. La plupart du temps, la Machine explose à la fin, prenant énormément d’espace musicalement parlant. Les différents instruments ( instruments à cordes, la basse, la harpe, les chœurs etc.) s’entrechoquent et se réunissent de manière triomphante. On rencontre aussi à travers ces chansons le côté mystique et mythique de Florence + The Machine, allant de « Cassandra » – une femme tellement puissante que les faibles ont dû la tuer par peur – aux entités ésotériques de « Heaven Is Here ».
« Morning Elvis » est une belle fin chargée en nostalgie pour ce conte de fées. Au fur et a mesure que King s’approche de la fin de son périple, les ghosts notes sur la caisse claire s’accélèrent, se font de plus en plus présentes et oppressantes. King s’apprête a monter sur scène, le public applaudit, King est de retour.

Vous voyez ? Il est difficile d’attribuer un seul thème a cet album. Nous découvrons plusieurs facettes de King, plusieurs histoires, souvenirs. Mais musicalement nous distinguons deux ambiances très distinctes entre la première partie de l’album et la deuxième partie plus sombre. Ce qui permet à cet album d’être très divertissant, théâtral et versatile. En conclusion, cet album à ce coté magique et éclectique du premier album Lungs mais nous présente aussi des idées et des sons venant de toute la discographie de Florence + The Machine ( Ceremonials, HBHBHB or Last Hope) le tout emballé dans un joli petit paquet cadeau spécial 2022. Un parfait conte en 14 chansons comme dirait King.

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