Voici un projet qui aura mis une décennie à atterrir sur nos platines. C’est en 2013, entre « Hypnoflip Invasion » et « Stup Virus », que Julien Barthélémy compose la bande originale du film « Parenthèse », premier long métrage réalisé par Bernard Tanguy. Julien compose alors 11 morceaux, dont 8 se retrouveront dans la version définitive du film. Le 8 septembre 2023, pour les 10 ans du tournage, le film sera diffusé gratuitement sur Youtube, pendant 1 mois, et la BO sera distribuée en CD / vinyle / formats numériques dans une version remasterisée incluant les 3 morceaux non retenus. Exit le King Ju au flow enragé et aux textes acerbes, cette bande originale est une parenthèse dans la discographie de Stupeflip, aux thèmes plus émotionnels et aux sonorité 80’s de Pop Hip.
Les amateurs de Stupeflip reconnaitront dès l’entame de l’album, la patte de King Ju, au son de ces claviers qui déraillent doucement, entre mélodies de comptines pour enfants – propres aux interludes omniprésents dans la discographie du Stup – et l’intention de révéler un univers aux manifestations épiques. Pourtant, le King contient sa rage et développe ici une série de thèmes apaisés, ensoleillés, sur les thèmes du soleil, des ambiances aquatiques, de la nostalgie, des amours de vacances, etc. La production d’une musique de film est un exercice assez complexe, tout d’abord parce que l’artiste produit des sons pour un autre projet que le sien ; il faut respecter l’univers du réalisateur sans nécessairement coller à l’histoire du film. C’est vraiment intéressant de voir comment Julien Barthélémy s’affranchit des contraintes de la direction artistique d’un album conventionnel de Stupeflip, pour développer des idées, qui tenaient en quelques notes sur ces précédentes productions, cette fois-ci, dans un format de 3 minutes. On associe aisément Stupeflip aux paroles accrocheuses de ses chansons, à l’intensité de ses beats aux sonorités désuètes et distordues. Ici, rares sont les paroles, l’aigreur et la corruption ont disparues, tout cela effacé au profit de thèmes instrumentaux nostalgiques. Sur le titre phare « Parenthèse », l’orchestre de cordes d’Anne Gravoin propose même des arrangements qui donnent une toute autre dimension à la composition de Julien.
Au final, ce projet éphémère, qui dure moins de 30 minutes, est un objet intéressant qui sort des sentiers battus. Une parenthèse apaisante dans la discographie tapageuse de Stupeflip.
.: Tracklist :.
- Opening
- Don’t want to cry anymore
- Parenthèse
- Parencool
- Olga’s Theme
- Tech vacance
- Alain’s Complaint
- Wilasi you again
- Italian serenade
- Interlude
- Alice’s Theme
