On va être clair tout de suite : s’il y a des dates de concerts qu’il ne faut pas rater, celle de ce soir en fait très clairement partie. Depuis ses débuts sur scène, Mass Hysteria a régulièrement posé ses valises en région Toulousaine, notamment au feu-Bikini de Toulouse et évidemment au Bikini de Ramonville. Pour ma part, mon premier bain de foule avec le groupe dans cette salle remonte à l’hiver 2010. Le groupe est, à ce moment-là, revenu aux sources avec le très bon album Failles et s’empresse de fêter sa majorité dans une salle quasi-pleine à craquer, DVD à la clé. Plus de treize ans plus tard, c’est dans une salle affichant complet depuis plusieurs semaines que le groupe va nous faire vivre un grand moment. Mais patience, car d’autres têtes familières de nos contrées Toulousaine ont pris place sur scène : Ahasver.
Membres notamment de Gorod, Zubrowska et Eryn Non Dae, le quintet emmené par Nicolas Bastide au chant est un concentré de metal extrême aux accents doom et progressifs. C’est en 2022 que le groupe débarque avec le très sombre Causa Sui. Composé de 8 titres et un peu moins de 45 minutes, l’album est entièrement joué ce soir pour le plus grand plaisir de nos cages à miel. On est tout de suite plongé dans l’obscurité avec Fierce puis Peace. La palette musicale délivrée par le groupe est assez large : chant clair puissant et grawl dévastateur sur des riffs tantôt mélodiques tantôt destructeurs toujours magnifiés par le travail de mise en scène de Light Me Tender aux lumières.
La double pédale est de sortie, assénée entre quelques parties de blast beat très bien maitrisée et permettant de chauffer les nuques de tout le monde. Le public est d’ailleurs déjà bien présent, et remplit petit à petit les derniers rangs de la salle pendant que le groupe enchaine les titres. Le chanteur, très souriant, en impose tout comme le guitariste Julien Deyres qui assure des back vocals terrifiantes. Ahasver a prévenu, ils ne parleront pas beaucoup entre les morceaux. Et après avoir chaudement remercié l’équipe du Bikini pour les avoir programmés, le groupe enchaine les titres plus longs avec Path et Sand puis ponctue une belle prestation avec un Kings de 9 minutes résumant à lui seul tout le contenu musical du groupe.
C’est un peu avant 21h que les lumières de la salle baissent en intensité. La pression se faire sentir et l’attente est grande quand les inquiétantes premières notes de Mass Veritas se mettent à résonner. Entrée en matière méthodique avec ce morceau lourd en riff et lourd de sens. Le cadre est posé, l’exutoire Mass Hysteria s’ouvre devant nous. Positif à bloc secoue le Bikini en long, large et en travers puis Chien de la Casse termine ce puissant début de show : quel pied ! Et quelle positivité. Mouss, toujours le sourire aux lèvres, malgré comme il le dit « la merde dehors », est très en forme envoie tout sur un Vae Soli très intense et chanté par toute la salle. On reprend notre souffle, l’occasion d’écouter le groupe remercier chaudement l’équipe du Bikini pour cette soirée « grandiose ». Car oui, c’est la première fois que Mass affiche complet ici et tout le monde à la ferme intention de fêter ça.
On repart avec le tout frais L’inversion des Pôles, single issu du diptyque Tenace. Si vous n’avez pas encore jeté une oreille sur les deux parties de cet album, on vous le conseille chaudement. L’ambiance des 1er circle pit sur Notre Complot ravie le bassiste Jamie Ryan, toujours plus actif dans le groupe. Casquette vissée sur la tête, il est devenu très présent dans les chœurs sur les albums comme en live et assure le spectacle en sautant et headbanguant d’un bout à l’autre de la scène.
Un véritable exutoire je vous disais. Nul besoin pour Mass de chauffer le public, la fosse est une mer agitée de pogo où les vagues sont des slameurs s’entrechoquant. Une belle récompense pour ce groupe aux 30 ans de carrière qui le dit lui-même sur la chanson L’art des tranchées : malgré l’absence de reconnaissance des grandes institutions, c’est leur authenticité qui est récompensée. La pression s’accentue sur Nerf de Bœuf. Yann a sorti sa magnifique ESP Gary Holt signature sur ce morceau aux solos très Thrash.
Les derniers albums sont vraiment à l’honneur et un gros effort de scénographie a été fait avec un backdrop ambiance très indus et métallique, les lettres M et H géantes et une belle plateforme permettant au groupe de prendre un peu de hauteur en arrière scène. Et que dire des lumières : toujours superbes, depuis des années le light-show du groupe est d’une grande qualité. Pour exemple : L’émotif impérieux où on a l’impression de voir le batteur disparaitre par moment. Un vrai show ! La soirée bat son plein, le public ne s’arrête pas de scander « Mass Hysteria » entre chaque morceau. Quelqu’un ira même jusqu’à demander à Mouss de ne pas repartir dans le Finistère (bon ça on sait que c’est peine perdue). L’enfer des dieux, Encore sous pression et l’excellent Tout est Poison terminent cette première partie de concert.
Le rappel voit poindre deux autres nouveaux titres : Tenace, où le public hurle à la fin telle une meute de loup, ainsi que Le Grand Réveil. Puis vient la grosse fessée du classique Contraddiction. La fosse est en ébullition. Furia offre la possibilité aux enfants de monter sur scène. Fantastique est de voir tous ces jeunes, protections auditives sur les oreilles, sauter pendant près de quatre minutes sans s’arrêter. Et quel bonheur de remarquer le sourire sur le visage des membres du groupe. Un beau moment.
Le concert s’achève sur un bon Plus que du Metal qui résume à lui seul le concert : jeunes et moins jeunes ont passé ce soir un très bon moment avec une prestation d’une grande qualité, qu’elle soit musicale, visuelle ou humaine. Mass Hysteria donne tout pour se faire plaisir et faire plaisir à son public. A peine les lumières rallumées, le chanteur est déjà dans la fosse à serrer des mains et prendre des photos. C’est peut-être ce qui est le plus marquant : cette générosité qui fait vraiment du bien à voir. Comme le dit Mouss « On vit un putain de privilège, grâce à vous. J’espère que notre musique vous rend ce que vous donnez au groupe, car pas de public pas de musique ». Et bien ce soir, nous avions les deux, à bloc !
Merci à Riff X Regarts pour cette soirée qui fut bien plus que du metal.
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Textes : Criket
Photos : Matt (Instagram : heavy.matt_pics / Facebook : heavy.matt.all)
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