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Motocultor 2015 : de la bière, de la boue, et du métal.

Ah Motocutor. Tous les ans tu nous gratifies d’une programmation du feu de Dieu, à faire pâlir les voisins en montrant qu’en Bretagne, il n’y a pas que la galette qui compte (oui, il y a le chouchen, aussi, mais là, en l’occurrence, il est question de musique amplifiée). Tour d’horizon d’un festival avec de la bière, de la boue, et du métal.

De cette édition 2015 du Motocultor, nous avons ramené un trio de tête. Pas très objectif me direz-vous, pour les fans de hardcore que nous sommes… mais si nous ne devions retenir que trois concerts, ce serait Madball, Sick of it All, et Rise of the Northstar. Dans ces trois bulldozers qui ont ravagé le festival, deux légendes du New York Hardcore. Évidemment pas une découverte pour nous, mais nous nous sommes rendu compte encore une fois qu’un set de Madball et de Sick of it All, c’est la clé de la sécurité : folie sur scène, énergie de dingue, et surtout, classiques de la discographie. Deux belles claques, comme on les aime. Côté Rise of the Northstar, même limonade : le groupe français qui souffle ses 7 bougies cette année est en passe de devenir un des poids lourds de la scène hardcore française. « Future Classic », comme disent si bien nos voisins anglo-saxons, pour ce quintette japonisant venu montrer aux festivaliers qu’ils en ont dans le ventre. Un an à peine après la sortie de leur album Welcame, les parisiens défendent toujours aussi bien leurs titres sur scène. Affaire à suivre !

motocultor 2015

Cette année, il n’y a pas à dire, le Motocultor nous a gratifié d’une programmation hardcore de choix. Une ouverture à des styles jusqu’ici sous-représentés dans le festival qui a été permises par la troisième scène, comme nous l’indique Yann Le Barillec, directeur du festival. Une troisième scène qui a également permis d’accueillir 22 000 festivaliers, soit plus de 2000 festivaliers supplémentaires chaque jour. Un bilan très positif pour l’équipe, cependant inquiète pour l’avenir du festival : après des difficultés financières sur les éditions précédentes, et une logistique changeante, le festival espère dès cette année pouvoir stabiliser l’organisation générale — un équilibre qui sera permis par la tenue du festival sur le même lieu chaque année, mais aussi par le soutien des élus locaux.

motocultor 2015

Et qui dit ouverture musicale dit aussi variété de styles. Car hormis les célèbres poids-lourds du hardcore, épaulés par un All Out War des plus massifs, nous avons le droit à une bonne quantité de concerts efficaces. Côté folk, les farfadets de Finntroll ont assuré un show d’envergure, suivis de près par Eluveitie, tout aussi visuel. Le thrash n’était pas, lui non plus, en reste (mais l’est-il jamais ?), avec les célèbrissimes Sodom, qui n’ont définitivement pas volé leur réputation, ou encore Tankard, Angelus Apatrida et Crisix. Parce qu’il fallait bien un peu de grind (et c’est tant mieux), on nous a servi sur un plateau la folie des tchèques de Gutalax, qui ont bravé vents, marrés et panne de bus pour venir jeter des rouleaux de papier toilette sur le public breton (true story). Donnant tout autant dans la poésie, les Cliteaters et Aborted ont aussi versant dans l’ultra violence au Motocultor.

Et puisque les styles plus « classiques » n’ont pas été en reste, le death s’est vu bien représenté par Kataklysm et Krisium le dimanche ou encore Six Feet Under et Brujeria le samedi. Le black était lui aussi au rendez-vous, avec l’incroyable God Seed (cela dit, avec des anciens membres de Gorgoroth, on est plutôt en sécurité) ou encore Ne Obliviscaris. Et ne vous inquiétez pas, les amateurs de doom en ont aussi eu pour leur argent, avec Dopethrone, Tryptikon ou encore My Sleeping Karma. Et parmi les inclassables, on n’oubliera pas Psykup (même si Monsieur est bien bavard…), Little Big (même si Monsieur est bien éléctroniquement hardcore), ou les immanquables Sólstafir.

motocultor 2015

Bref, un festival plein de bonnes rencontres sur scène, tant dans les classiques du genre que dans des nouveaux venus, qui font du Motocultor un festival de poids dans le paysage français. Et qui devrait fidéliser le public métallique, s’il arrive à faire taire les voix discordantes : sur le festival et depuis sur internet, un murmure de rogne ne cesse de se faire entendre, sur une logistique à géométrie variable, mettant en péril un déroulement de festival agréable. Beaucoup de festivaliers ont fait entendre leurs plaintes, saluant les concerts de qualité mais une organisation instable, notamment au niveau de la nourriture et des sanitaires. Un déroulement difficile que reconnaissent les organisateurs, et principalement imputé à des équipes logistiques et bénévoles mouvantes. Mais Yann Le Barillec promet en avoir conscience et travailler sur la résolution de ces dysfonctionnements. Rendez-vous l’année prochaine, pour en avoir le cœur net 😉

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