En douze ans d'existence, la popularité de Green Lizard dans son pays d'origine n'a cessé de croître, mais n'a pourtant jamais réussi à réellement dépasser les frontières des Pays-Bas. Pourtant, le groupe ne manque pas de qualités musicales et jouissait jusqu'en 2004 d'une distribution assurée par Sony. Libéré de cette dernière et séparé de l'un de ses guitaristes de toujours, Willy Tjon Among, le désormais quatuor enregistrait il y près d'un an son troisième album, Las Armas Del Silencio.
Désormais engagé aux côtés d'un label indépendant (I Scream Records), Green Lizard aura bénéficié de toutes les libertés nécessaires à l'élaboration de cet opus. Avec un processus d'écriture étalé sur près de deux années, les musiciens ont pris le temps de peaufiner leurs instrumentations, pour un rendu final plus abouti et travaillé que pour ses anciennes productions. Passé une introduction plutôt inutile (« We March At Dawn »), les tubes s'enchaînent sur un laps de temps qui, bien que légèrement trop court (trente-sept minutes seulement), ne témoigne d'absolument aucun déchet. Situé à mi-chemin entre punk ensoleillé et rock'n'roll bien lourd et appuyé (« Save Ourselves », Fight When The End Comes »), Green Lizard pose sur bandes dix titres à l'esprit radiophonique évident, mais sans pour autant paraître vendu aux sirènes de MTV, la formation ne bénéficiant pas d'une promotion démesurée. Bien entendu, Las Armas Del Silencio n'est absolument pas un album révolutionnaire, celui-ci n'étant nullement habité par des structures complexes ou issues d'un esprit torturé, mais la portée de chaque chanson lui permet d'accrocher l'auditeur dès la première écoute.
Appliquant à chaque composition une construction très banale basée sur la formule gagnante de couplet-refrain-couplet, Green Lizard parvient néanmoins à alterner les ambiances (ce qui manque parfois à certains disques de punk-rock) tout en conservant un penchant mélodique plus que prononcé. Un peu à la manière d'un Rival Schools en son temps, les titres les plus péchus et énergiques (« Changes », « One Minute ») s'enchaînent sans sentiment de cassure de la continuité du disque sur des ballades plus reposantes (« One Last Kiss », When Our Eyes Close »). La voix passe-partout et très posée de Rémi s'adapte aux deux types de supports, excellant tout particulièrement sur une véritable ribambelle de refrains plus catchy les uns que les autres, renforcées en arrière-fond par quelques chœurs qu'il aurait presque été impardonnable d'oublier.
Quatre longues années après Newborn, Green Lizard marque donc un retour réussi. Bien construit et exécutés avec talent, les dix morceaux de Los Armas Del Silencio se voient de plus empaquetés de façon plutôt raffinée. Un album à faire tourner sans ménagement sur les platines lorsque vient l'été.
.: Tracklist :.
01. Prologue : We March At Dawn
02. All You Have
03. Save Ourselves
04. Walk Over Water
05. Fight When The End Comes
06. Changes
07. Bullets Are For Everyone
08. One Minute
09. One Last Kiss
10. Tomorrow
11. Gone Away
12. Epilogue : When Our Eyes Close