Pour la dernière date de Miscellanées Tour 2023, Matmatah pose ses valises au Zénith de Lille. Stan le dit lui-même : ils ont gardé le meilleur pour la fin ! Il le répétera d’ailleurs plusieurs fois, c’est dire s’il a raison. Ce n’est pas le public de la Capitale des Flandres qui le contredira : Le Nord aime la Bretagne autant que la Bretagne aime le Nord. Au programme de cette der’, le groupe natif de Brest a prévu de jouer son nouvel album Miscellanées Bissextiles sorti en 2023, ainsi que des titres de ses cinq précédents opus. La soirée promet d’être folle !
Côté public, Matmatah rassemble des fans de tout âge, dont beaucoup l’ont découvert en 1998 lors de la sortie du premier album La Ouache. Ce sont même certains d’entre eux qui ont transmis la passion à leurs enfants qui les accompagnent ce soir. Majoritairement locaux, les spectateurs comptent néanmoins parmi eux des fans qui les ont suivis sur toute la tournée. Seize dates : quand on aime, on ne compte pas.
Pour sa première partie, Matmatah a invité La Battue, un groupe rennais de pop indé décalée. Emmené par Ellie James et Yurie Hu, les sœurs de chœur, le trio chauffe le public avec sa musique électro au rythme de la batterie de Bertrand, frère d’Ellie. Mêlant jeux d’échos et limpidité mélodique, La Battue offre sa musique et toute son harmonie vocale. Un choix intéressant avant d’entamer Miscellanées Tour 2023 version Lille.
Le logo de Matmatah apparaît derrière la scène. Tout en projection de lumière blanche sur un rideau noir et au rythme d’une musique entraînante, à la fois rock et électro. Le public tape dans ses mains. Puis, les cinq membres apparaissent et prennent place derrière leur instrument sous une nuée d’acclamations. Le batteur fait tournoyer ses baguettes. On sent son impatience monter : il est prêt ! D’une percussion efficace, il lance « Obscène Anthropocène », le premier titre de ce concert déjà bouillant. Non, le rock celtique n’est pas mort !
La musique démarre et s’empare de tout l’espace offert par le Zénith de Lille. Stan entonne alors les paroles de sa voix remarquable et reconnaissable entre mille. Derrière lui, le claviériste Julien Carton et le batteur Scholl se partagent l’arrière-scène. A sa gauche se trouve le bassiste Éric Digaire. A droite, c’est le jeune et virevoltant guitariste Léo Riou. Tels des joueurs de couloir sur un terrain de football, ces deux derniers usent de leur mobilité pour offrir un jeu de scène agréable à regarder, sous une pluie de lumière or et blanche crachée par les projecteurs.
Vient ensuite « Le Rhume des foins », ce fameux titre du dernier album Miscellanées Bissextiles qui parle tellement à beaucoup ! On est d’ailleurs bien heureux d’épargner les typiques attaques du pollen du Nord à Stan en ce mois de décembre. Puis, c’est un retour dans le passé avec « La fille du Chat Noir » et Léo au chant. On prend plaisir à le voir à l’œuvre, lui qui n’avait même pas un an lorsque le morceau est sorti. Entre deux paroles, il gratte sa guitare avec frénésie tout en courant partout sur la scène tel un labrador lâché sur une plage. Dans le public, ceux qui filment ont même du mal à le suivre.
Pour cette date, Matmatah s’est entouré d’invités d’exception. Dans une succulente interprétation acoustique de « Emma », Kevin Camus rejoint le groupe sur scène. Le joueur d’uillean pipper use de ses talents dans une délicieuse musique enchanteresse. Il l’accompagne également sur « Brest-Même », ce somptueux tube en hommage à la ville d’origine du quintette. Pour « Les demoiselles de Loctudy » et « Triceratops », c’est David Pasquet qui le rejoint. Lui qui est présenté par Stan comme le Jimi Hendrix de la bombarde. Rien que ça !
Dans un faux final, Matmatah lance un « Lambé An Dro » déchaîné. Les spectateurs déploient autant d’énergie que le groupe dans ce moment de parfaite symbiose. Le quintette disparaît ensuite de manière éphémère avant un rappel de folie qui commence par un « Sushi Bar » endiablé. Quant à « L’apologie », dont les paroles sont connues de tous par cœur, il rajeunit les anciens en les ramenant 25 ans en arrière. Le show se conclut avec un « Les moutons » monstrueux et ses fameux pas de danse bretonne qui l’accompagne comme à chaque fois dans le public.
Matmatah a conclu son année 2023 de la plus belle des manières en régalant les amateurs de rock et de musique bretonne du Nord de la France. Le rock celtique a encore de beaux jours devant lui. Nul doute que ses 30 ans à l’Accor Arena de Paris le 11/10/2025 promettent d’être incroyables.
Crédits photos : David PAWLAK
.: Setlist :.
- Obscène Anthropocène
- Le Rhume des foins
- La fille du Chat Noir
- La cerise
- Marée haute
- Au conditionnel
- Nous y sommes
- Hypnagogia
- Emma
- Brest-même
- La dernière aventure d’Archie Kramer
- Et tourne le compteur
- Les demoiselles de Loctudy
- Triceratops
- Fière allure
- SklogW
- Le festin de Bianca
- Lambé An Dro
- Sushi Bar
- L’apologie
- Les moutons