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Live report – Ocean Fest 2024 (Gojira, Mass Hysteria, Orbel et Zetkin)

Si en cette fin avril nous décidons de prendre le large et de quitter nos contrées Toulousaines et Tarnaises, ce n’est pas pour aller voir si le temps est meilleur sur la côte Basque (spoiler alerte : il ne l’est pas). Cette fois-ci le déplacement n’est pas simplement musical, il est aussi pour une noble cause. Nul n’est censé ignorer les conséquences du dérèglement climatique sur nos vies présentes et futures, ainsi que sur la vie de ce qui nous entoure. Les conséquences autour de la détérioration de la faune et de la flore terrestre et océanique sont un véritable sujet d’inquiétude.

Le stand de l’association Itsas Arima

Mais la moralisation a parfois ses limites et ne favorise pas toujours la prise de conscience. En revanche, cette dernière peut naitre au travers d’un évènement festif qui a pour but de rassembler les gens autour d’un même thème, d’un même sujet de discussion. De là est né l’Ocean Fest. Conférences, engagement sociétal, présence d’associations, spectacles et musique live : tel est le programme concocté par Hugo Clément et ses équipes sur deux jours et pour la seconde fois en terre biarrote. De quoi passer un bon moment autour d’un sujet qui nous concerne tous. Nous nous attarderons ici sur la programmation musicale particulièrement alléchante du vendredi soir.

Zetkin

Nous jetons l’ancre à l’entrée de Biarritz dans la belle et grande halle d’Itary. Quatre groupes se succèderont ce soir et c’est Zetkin qui ouvre le bal. Arrivant sur un rapide Quién te Dijo et faisant claquer les solos de guitares sans aucune retenue, on comprend tout de suite que le groupe en a sous le pied. Œuvrant dans le punk rock féministe et originaire du Pays-Basque, le groupe nous offre une prestation des plus pêchus rappelant un peu le son des Dead Kennedys.

Zetkin

Plusieurs thèmes sont abordés dans leurs chansons tel que celui de la lutte des classes sur Itzaleko Aurpegiak, l’esclavagisme des femmes sur Xutik Emakumeak, le rapport au corps avec Intensa, ou encore le patriarcat sur Brûle Patriarcat chanté en français (le reste des morceaux étant chanté en basque). Les musiciens sonnent bien, très bien même et semblent être très à l’aise dans cette grande salle qui se sera peu à peu remplie tout le long du concert. Le groupe quitte la scène sous les applaudissements mérités du public.

Zetkin

On garde le cap sur le pays-basque et on change radicalement d’ambiance avec Orbel. Difficilement classable musicalement, le groupe nous embarque entre lumière et crépuscule, légèreté et distorsion. Kamille Dizabo entonne Orbain Irekiak avec sa douce voix et, à la faveur de quelques lueurs, on découvre quatre musiciens très concentrés sur leurs instruments. Les tempos sont lents, les ambiances sont lourdes, le mystère et la mélancolie semblent planer autour de chaque chanson interprétée face à des spectateurs envoutés.

Orbel

Lur Hezea, dernier album du groupe, est à l’honneur puisqu’il sera joué en intégralité, dont Gau Batez et son superbe son d’harmonium. Accentué par la subtilité de la batterie électronique et les douces notes de guitares, le rendu est d’une rare pureté. Durant 45 minutes, le groupe aura su capter toute l’attention du public, chantant dans sa langue et rappelant dans un moment de remerciement que l’écologie est une lutte collective.

Orbel

Nouveau changement d’ambiance : la scène se vide et laisse place au décor imposant de Mass Hysteria. Non content de la claque reçue il y a quelques semaines au Bikini de Ramonville, nous sommes ravis de recroiser Mouss et sa bande dans une salle toujours remplie à bloc. Après une intro aux sons alarmants, c’est Mass Veritas qui déchaine les premières notes et fait s’activer les premières nuques.

Mass Hysteria

Le groupe enquille tout de suite avec Positif à Bloc alors que la fosse est déjà totalement retournée. Mouss de Mass est particulièrement en forme vocalement ce soir, et saute partout invitant tout le monde à faire de même. Le set est fluide, les gros titres sont de sortie : Chien de la Casse, Vae Soli !, Notre Complot, dédié à Hugo Clément et Sea Sheaperd, bref : rien ne semble les arrêter.

Mass Hysteria

Le chanteur taquine, comme à son habitude, le public basque présent, se remémorant les bons moments passés en tournée ici, et rappelant, tout de même, la beauté de la Bretagne. Trêve de bavardages, la foule, « agitée plus qu’aucune mer », se déchire sur Nerf de Bœuf et ses circle pit bercés aux rythmes martiaux d’un Raphaël toujours très concentrés derrière ses futs.

Mouss de Mass

Même L’enfer des dieux se voit affublé d’un wall of death : une première. On pioche (un peu) dans les anciens albums : Contraddiction et le déhanché Travoltesque de Mouss, imparable. S’en suit Furia et un bon petit Plus que du Metal qui termine un set best-of MH. 1h30 de bonheur, Mass a fini de roder son show du Tenace Tour et montre qu’il assure pour les grands évènements. On se donne rendez-vous à Clisson, Aupa !

Mass Hysteria

Dernière escale de la soirée et pas la moindre : en pleine écriture de leur futur album Gojira sort du bois, là aussi pour la bonne cause. On connait bien l’engagement du groupe sur le thème de l’écologie et cela depuis le début de sa carrière. A en juger par l’imposant rideau en devanture de scène où est inscrit OCEAN PLANET, le groupe compte bien marquer les esprits.

Gojira

C’est d’ailleurs sur cette même chanson qu’il monte sur scène. Le son est excellent, la double de Mario martyrisent nos tympans sur une lumière d’un bleu abyssale. Sans remonter à la surface, on enchaine direct avec le tubesque Silvera. Malgré l’absence des écrans et autres éléments de décors immersifs que l’on a pu voir sur la tournée du groupe en 2023, la présence des quatre musiciens suffit à mettre l’ambiance.

Gojira

Pour preuve : Flying Whales est monstrueuse. Le beau travail de Jean-Michel à la basse stimule parfaitement le public qui chante en chœur toute la mélodie de l’intro de la chanson. Et puis arrive ce moment. Cette sensation. Celle qui est là juste avant que tout le monde ne devienne complètement dingue. Ce seul riff, épique, qui fait sauter et headbanguer avant même l’arrivée de la batterie. Puis l’hystérie : tout vole dans la fosse, on se demande comment les uns et les autres tiennent debout. Quel pied !

Gojira

Surgit ensuite Grind et sa fin mélodique à souhait. Encore une fois, le jeu de basse est parfait pendant que les guitares de Joe et Christian nous font prendre le large. Autre forme de délicatesse avec Backbone qui laisse doucement émerger derrière lui un petit Yellow Submarine des Beatles. Comme le dit Joe, « on est tous dans le même bateau sur le sujet de l’écologie et de la préservation des océans, chacun pouvant œuvrer à son niveau pour améliorer les choses. On est un peuple civilisé, après tout ».

Gojira

L’Enfant Sauvage est un raz-de-marée sonore, le break est surpuissant. Contraste épatant et permettant de voir toute la palette musicale du quatuor : The Chant et ses déluges mélodiques est un bijou. Le groupe ne se fait pas trop attendre pour venir donner le coup de grâce sur un rappel bien bourrin, avec en bonus un petit jam qui verra les frères Duplantier échanger leurs instruments. Vacuity et ses déflagrations venues des profondeurs mettent fin à cette superbe prestation. On a été gâté ce soir, pour leur seule date française et seule date de l’année, Gojira a été excellent.

Grosse ambiance au premier rang de Gojira

Il est temps pour nous de rentrer et de laisser l’Ocean Fest préparer sa deuxième soirée qui sera également une belle réussite. Rappelons que tous les bénéfices de l’évènement sont reversés aux associations présentes et que l’ensemble des artistes était là à titre bénévole.

Textes : Criket
Photos : Matt (Instagram : heavy.matt_pics / Facebook : heavy.matt.all)

Galerie complète ci-dessous :

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