Cap'tain Planet : Comment décririez-vous à un néophyte ce qu'est le dub ? {multithumb thumb_width=450 thumb_height=300}
Initié par des ingénieurs du sons jamaicains (King Tubby, Lee Perry, Bunny Lee) en 1969, Le dub vient du reggae, et plus particulièrement de sa déconstruction, garder peu d'éléments pour les mettre en valeur. Une assise bass batterie, des skunks de guitare pleins d'effets et des brides de sons amplifiés par des echos, des reverbs.
C : Existe-il un public adéquat et particulier à votre style musical ?
Non justement la particularité du dub, est qu'il rassemble ! Le public est donc éclaté, venant de divers univers musicaux, rocks, reggae, electro et même techno.
C : Parlons de vous, peux-tu nous éclairer sur votre univers ?
Un univers urbain et métissé, chaque track est comme un voyage vers des contrées parfois ensoleillées et parfois obscures, du rythm et du relachement, des tensions et des résolutions, du roots et de l'electro. Pas de barrières à nos délires !
C : Quelles émotions essayez-vous de faire passer à l'auditeur ?
Un trip, oublié le temps d'un album ou d'un concert le train train quotidien. De plus en alternant les moments de calme et de tempête l'auditeur ressent d'autant plus la musique et son intention.
C : Le dub est une musique de studio, qu'est ce qui diffère pour vous entre la scène et le studio ?
En studio la précision est de rigueur, alors quand live il y a un côté plus intuitif. Improvisé et sensitif le live reste le plus interessant car l'interaction avec le public et l'adrénaline pimentent beaucoup l'expérience et souvent des envolés musicales en sont le résultat , au plaisir des auditeurs et des musiciens.
C : Quel type de relation cherchez-vous à établir avec votre public ? Est-ce que cette relation diffère entre la scène et l'album ?
Nous recherchons la complicité avec les gens, même si nous cherchons toujours à les surprendre.
C : La scène dub française est originale, on parle souvent de « phénomène français », êtes-vous en accord avec cela ? Qu'est ce qui fait la force de la scène française selon vous ?
Oui, car après le Dub Jamaicain et son approche roots et culturel, Le dub Anglais et son coté Digital appuyé par ses sirènes lancinantes, la spécificité et la force du dub francais est dans le côté live et dans ses arrangements, mélodie, mélange et électro sont de rigueur sans pour autant perdre les bases jamaicaines, tout cela présenté en live électro acoustique.
C : Comment expliquez-vous le fait que chaque groupe de dub même s'il est associé à cette appellation sonne d'une façon tout à fait différente d'un autre ? (la musique d'High Tone ne ressemble pas du tout à celle d'Improvisators Dub ou d'Ez3kiel alors que dans le rock ou le punk on retrouve des similitudes entre chaque groupe …)
Car chaque groupe à ses musiciens et leurs influences, tous kiffent le dub mais apportent leurs touches personnelles , certains reste proches de la culture jamaicaine comme Improvisators dub ou Zenzile, d'autres vont plus vers l'electro comme Kalylivedub et High Tone alors que Lab et Ezekiel amène une approche plus Electro Rock. De plus l'appelation Dub est parfois facile, n'oublions pas que le dub est du reggae !
C: Comment voyez-vous évoluer le dub français dans le futur ? Pensez-vous qu'une exportation à grande échelle du dub soit possible ?
L'avenir du Dub français est dans le mélange et malgrès son développement actuel il restera probablement underground et alternatif, car il est instrumental et experimental donc pas très populaire. Il peut atteindre une echelle mondiale en gardant un public pointu mais resteint .
C : Préféreriez-vous que les jeunes filles du premier rang pleurent ou s'évanouissent en vous voyant ?
Mais au premier rang, nous avons souvent des conventions de chasseurs, alors « où sont les femmes, les femmes, les femmes, les femmes, où sont les femmes ? ».