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Except One l’interview !

« Except One c’est des fleurs, des oiseaux, des enfants… le tout dans un mixer » c’est quoi cette phrase ?
Crypp : Depuis que je suis rentré dans le groupe je ne regarde plus les mixers chez Darty de la même façon. C’est l’image du groupe, on mélange plein de trucs et on obtient quelque chose, un objet musical non identifié.

Le 10 janvier, au Feelgood des Halles (Paris), rencontre avec Tim, le nouveau guitariste, et Crypp le bassiste de Except One, en promo pour la sortie du premier album du groupe Fallen.

Vous dites que le groupe a été créé par « des gens qui cherchaient à s’exprimer librement ». Vous pouvez développer un peu ?
Crypp : je pense que dès qu’on est musicien on est toujours dans les libertés, on la recherche dans la musique, c’est une liberté d’expression. Dans le groupe on a la même façon de penser, on est connectés, on est libres parce qu’on pense aussi la même chose.
Tim : et rien n’est calculé, c’est vraiment une musique qui vient du cœur
Crypp : on a pris la leçon du travail qui a été fait en amont mais il y a eu un changement de line-up quand même assez profond. Là c’est un album, donc c’est une planche d’expression plus grande qu’un Ep et avec une volonté de vraiment s’exprimer et on a la même vision du monde, c’était feuille blanche et on s’est vraiment lâchés

Votre album c’est une vision du monde un peu désespérée non ? Les titres des chansons parlent d’eux-mêmes !
Crypp : bien sûr que non ! c’est juste que c’est dit avec énergie ! un p’tit peu rebelles !

Rebelles alors, pas désespérés ?
Crypp : ouais je pense, carrément. Remise en question voilà c’est bien.
Tim : pour Estelle sa manière d’écrire c’est un peu une forme d’exutoire, je pense que c’est plutôt positif en fait de ce point de vue là.

C’est Estelle qui écrit les textes ?
Crypp et Tim : oui c’est essentiellement Estelle.

Et la musique ?
Crypp : tout le monde. On compose en pensant au chant et on oriente un peu Estelle. Des fois quand on jamme c’est Estelle qui dit « ce riff est bien attends je vais essayer un truc ». C’est un échange, tout le temps. On ne dit pas « tient on a des morceaux, Estelle débrouille toi ». C’est collaboratif / participatif.

On a l’impression que les choses s’accélèrent pour le groupe en ce moment, vous l’expliquez comment ?
Crypp : déjà les changements de line-up, l’expérience, l’âge, dans le sens où on assume plus ce qu’on fait maintenant et aussi le fait que ce soit un peu notre bébé cet album et qu’on a vraiment envie de le faire partager parce que c’est un peu de nous. On a envie que les gens voient un peu ce qu’on voit et on se donne vraiment tous les moyens.

Tim, ce n’est pas un peu frustrant de défendre un album sans avoir participé à sa composition ?
Tim : non pas du tout parce que j’ai kiffé l’album dès la première écoute et quand j’ai travaillé les morceaux ça a été que du plaisir. Pouvoir les jouer sur scène et surtout sur des scènes comme ça c’est que du bonheur.
Crypp  : il faut noter aussi qu’il est impressionnant ce garçon. Tu es arrivé en septembre, tu as fait un concert avec nous trois mois après. Il a appris toutes les musiques de l’album et il a assuré
Tim : merci !

Quitter le groupe après que l’album ait été composé c’est étonnant de la part de l’ancien guitariste.
Crypp : on a composé l’album avec Adibou l’ancien guitariste/chanteur, le poste que Tim a repris. Quand on enregistre c’est un peu le moment de vérité, comme quand on vient d’accoucher d’un bébé. C’est le début de l’accouchement en fait c’est l’échographie mais une très belle échographie tu vois et on se rend compte vraiment si on a envie de continuer avec ça ou pas, est-ce qu’on a envie d’assumer le message et c’est là où on se pose de vraies questions artistiques. Est-ce qu’on n’a pas un autre projet à côté avec lequel on est plus en phase ? Quand c’est enregistré on entend vraiment tout, on a le bébé final. Y a peut-être ça je pense

Toi par contre quand tu l’as entendu ?
Crypp : je suis devenu dingue (rires) ! C’est dur d’accrocher un album sur le frigo de sa maman avec un aimant mais je trouverai une solution !

La composition et l’enregistrement ont pris combien de temps ? Vous aviez des titres en réserve ou tout est nouveau ?
Crypp : tout est nouveau, on est partis d’une feuille blanche, ce qui nous a beaucoup aidés parce qu’on voulait faire ce qui nous faisait envie, sans limites. On voulait vraiment s’exprimer et on avait de quoi s’exprimer, émotionnellement comme techniquement, et ça a pris huit mois dont quatre mois de façon extrêmement intensive, on était entre nous, enfermés entre quatre murs à composer, arranger.

Vous l’avez enregistré où ?
Crypp : avec Harry de Efficient records. C’était notre ingénieur du son et il a apporté ce son de dingue que l’on a aujourd’hui. Les pédales, le son, les fréquences tout ça. Il a porté cet enregistrement, ce mix et ce mastering à un niveau jamais atteint dans le groupe auparavant. Même si avant c’était très bien mais là on a vraiment passé une étape. C’est un musicien, guitariste et chanteur également et il nous a aussi conseillés, guidés. Il a été d’un grand soutien. C’était quelqu’un qu’on connaissait, un ami et c’était important pour nous, on a travaillé avec lui parce qu’il nous comprenait, il savait ce qu’on voulait, c’est cool de travailler quand tout se passe bien.
Tim : il essaie vraiment de faire sortir ce qu’il y a de mieux dans le groupe, il ne se contente pas d’appuyer sur enregistrer. C’est rassurant parce qu’un enregistrement ce n’est pas toujours évident, c’est définitif, on ancre tout ce qu’on fait dans le marbre,
Crypp : il a sublimé nos intentions. Par exemple, sur certains morceaux, on a carrément doublé la basse. Au lieu que ce soit seulement avec du médiator, on a doublé avec du tapping. Je n’aurais jamais eu cette idée, lui il l’a eue.

Estelle écrit les textes. Lui arrive-t-il d’écrire des choses concernant spécifiquement les femmes ? Des textes dans lesquels vous ne vous sentiriez pas vraiment concernés ?
Crypp : les thèmes sont assez communs aux deux sexes même si un titre comme Break the Wall par exemple peut très bien être spécifique à un système tel que le féminisme etc. Break the Wall c’est casser le mur dans le sens casser le système et se remettre en question et dans le clip de Break the Wall tu vois souvent certaines images concernant la ségrégation avec Martin Luther King, tu as aussi Marie Curie, moi je suis scientifique et je sais tout ce qu’elle a apporté et ça n’a jamais été évident pour elle, elle a souffert alors qu’elle était indéniablement plus balèze que son mari, on a aussi montré le vote des femmes.

Vous avez sorti deux clips coup sur coup, un dans lequel on ne vous voit pas du tout avec toutes ces images d’archive d’histoire. Un mot sur ces deux clips ? Le choix des titres et du visuel ?
Crypp : « Nothing » a été filmé avant « Break the Wall ». On s’est dit que pour lancer l’album c’était génial « Break the Wall », avec les images historiques, le texte, on voit de quoi l’album va parler alors que dans « Nothing » un peu moins. « Break the wall » peut s’adapter sur tout. On voulait présenter l’album, le clip est sorti deux semaines avant ça permettait déjà de dire facilement aux gens de quoi allait parler l’album. Ensuite on a sorti un clip qui a pris son temps, qui a bien muri, sur lequel on a vraiment travaillé et avec lequel on rentre plus dans l’intimité du groupe puisqu’on nous voit. C’est un choix, on aurait très bien pu laisser juste une histoire mais on a mélangé les deux. On a voulu raconter une histoire mais aussi montrer notre énervement. Tu nous vois jouer en mode vénère. « Nothing » est un morceau assez émotionnel qui parle de l’univers un peu écrasant qu’on subit, Estelle t’expliquerait mieux que moi mais les gens naissent aujourd’hui avec une telle pression dans tous les sens du terme. L’enfant c’est l’image neutre, c’est quelqu’un qui va grandir avec tout ce qu’on va lui donner, la société, les parents, la rue. Tu vois la scène de la rue, c’est vrai maintenant les gens ne regardent même plus ils se foncent dedans, ça coûte quoi de regarder un peu autour de toi ? Aujourd’hui encore on a beaucoup de belles choses à offrir. J’en suis persuadé. Le monde est désespérant mais l’espoir existe. Je pense que dans le chaos justement on peut remettre de l’ordre et un ordre meilleur que celui qui était déjà établi. Je suis persuadé qu’on peut faire mieux et c’est justement parce qu’il y a de l’adversité qu’on va trouver une solution de ouf, sortir de la consommation démesurée. Moi j’ai espoir et je pense que nos paroles aident aussi à l’avoir.

On peut dire que vous êtes un groupe engagé 
Crypp : totalement. J’aime bien raconter cette histoire mais elle est vraie et c’est une des plus importantes pour moi surtout avec l’album Fallen. Je connais quelqu’un qui vit en France, qui travaille dans une industrie, n’a pas une vie vraiment agréable et ce pauvre homme il se lève tous les matins à 4 heures du mat, il va au boulot à 5 heures, il prend sa bagnole et des fois je reçois un message à 5 heures et quart dans la semaine « j’ai écouté cette musique d’Except One et maintenant j’ai trop la gouache » et tu vois c’est clairement pour ça qu’on fait de la musique. On l’a aidé, il m’aide, message d’espoir.

Un mot sur le titre de l’album, Fallen. Pourquoi ce titre ?
Crypp : on avait plein de mots en tête, plein d’expressions, on a beaucoup réfléchi, je pense que ça a été le truc le plus compliqué. C’est un mot directeur comme le titre d’un livre. Je pense qu’il n’y a même pas le mot Fallen dans les paroles.
Tim : Fallen c’est du passé, maintenant il faut reconstruire. C’est un peu comme ça que je le ressens.
Crypp : ouais, carrément

L’interlude c’est nécessaire ? Pour vous ou pour celui qui écoute l’album ?
Crypp : les deux. Déjà c’est un morceau de Junior notre guitariste, c’est un morceau qui était chargé d’émotion, il nous le fait écouter une première fois et ça nous parle et c’était tellement important pour nous qu’il fallait qu’on le mette. En plus on l’a mis en plein milieu parce que ça allait être trop violent. C’est un peu comme si tu avais deux jours. Premier jour je vis ma journée, le soir je réfléchis, je repose et le lendemain ça recommence. Et tu as une translation, morceaux violents – calme – morceaux violents – calme
Tim : et ce genre de contraste donne encore plus d’importance aux morceaux violents
Crypp : l’ascenseur émotionnel (rires)

Comment avez-vous organisé l’ordre des titres ?
Crypp : ça c’était le deuxième truc le plus compliqué (rires). On a écouté dans tous les sens et en fait chaque musique est un peu unique, un peu comme des épisodes de Black Mirror, et à force de tester on a trouvé l’ordre des titres.
Tim : même si les morceaux ne sont pas forcément connectés les uns aux autres, un album est une œuvre qui doit être prise dans son ensemble
Crypp : des fois tu mets des morceaux plus simples et plus fédérateurs en avant, c’est cool, et derrière tu vas souvent avoir des morceaux un peu plus extra-terrestres , plus expérimentaux et c’est là que tu rentres dans l’intimité du groupe.

Vous continuerez sur scène à jouer les titres des Ep qui ont précédé l’album ?
Crypp : Oui ! Les Ep ont créé l’identité d’Except One. Simplement on a tous grandi. Moi je suis arrivé après les deux Ep, j’ai commencé les concerts avec ces Ep, surtout le 2e et c’est des morceaux que j’aime jouer. C’est pour ça que je suis rentré dans le groupe.

Parlons un peu de la scène. Vous avez joué en première partie de Lovebites au Nouveau Casino et vous l’avez su à la dernière minute, comment ça s’est passé ?
Crypp : on va dire que c’était un chaos maîtrisé. On l’a su une semaine avant alors que la release était une semaine après, on était encore à fond dans les répétitions
Tim : c’était mon premier concert avec le groupe et c’était une super expérience

La relase party c’était où ?
Crypp : ici ! Tu te tiens à côté du stand de tee-shirts (rires). On n’a pas fait de concert mais on a diffusé en avant-première le clip « Nothing » qui sortait le lendemain sur les réseaux sociaux
Tim : y avait beaucoup de monde, on a eu des supers retours, beaucoup d’échanges
Crypp : c’était une très bonne soirée. C’est impressionnant d’avoir autant de gens qui nous soutiennent. On a de la chance.

« Except One c’est des fleurs, des oiseaux, des enfants… le tout dans un mixer » c’est quoi cette phrase !
Crypp : Depuis que je suis rentré dans le groupe je ne regarde plus les mixers chez Darty de la même façon. C’est l’image du groupe, on mélange plein de trucs et on obtient quelque chose, un objet musical non identifié.

Quels sont vos objectifs aujourd’hui ?
Crypp : notre but c’est de jouer et on va tout faire pour. Et on prépare un clip.

Le mot de la fin ?
Crypp : moi le mot de la fin il est très simple, c’est merci, merci de continuer à nous faire vivre un rêve , c’est tout ce qu’on a de plus cher qu’on met dedans. Merci à tous les gens qui sont autour de nous, notre fan base, ces gens qui nous parlent de leur quotidien et nous font comprendre qu’ils kiffent ce qu’on fait mais aussi tous les professionnels qui nous suivent et tous les gens techniques qui nous entourent, je pense aux promoteurs, bookers, ingés son, potes photographes. On n’a qu’une vie et ils nous aident à aller au plus loin de ce qu’on peut en faire et moi je kiffe donc merci !

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