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Entretien avec Bertrand, batteur du groupe Carcariass, à l’occasion de la sortie de Planet Chaos.

Le 12 février, Vacarm a pu s’entretenir avec Bertrand Simonin, batteur du groupe Carcariass au Black Dog (Paris). Il n’était alors pas encore question de confinement et le groupe avait des concerts annoncés pour défendre son dernier album Planet Chaos. Ces concerts sont annulés. Jusqu’à une date encore indéterminée plus aucun concert ni festival n’aura lieu. Un été sans festival c’est un sacré coup dur pour le monde de la musique et pour tous ceux dont c’est la principale soupape chaque année pour recharger les batteries avant la rentrée. L’été 2020 sera le moins rock jamais connu depuis 60 ans et le début des grands festivals. Alors courage à Carcariass et à tous les autres et toi lecteur, profites en pour écouter un maximum de musique chez toi et soutenir les groupes en achetant leurs cd avec le budget de l’essence que tu as économisé en restant chez toi. C’est le moment, puisqu’on a du temps, de se remettre à écouter des albums dans leur intégralité. Avec celui de Carcariass tu en auras pour ton argent, il dure presque 70 minutes !

Une petite bio du groupe pour les lecteurs de Vacarm qui ne vous connaissent pas encore ?
Carcariass est un groupe qui s’est créé dans les années 94 avec la sortie d’une démo intitulée Ancestral War. Les membres actuels qui sont là depuis l’origine du groupe sont Pascal Lanquetin, guitariste compositeur, Raphaël Couturier, chanteur, bassiste et moi à la batterie. Carcariass vient du nom latin du requin blanc, carcharias. Au départ, quand on a commencé à faire de la musique, nos influences, nos racines musicales étaient Iron Maiden, Death, Coroner. Ces trois groupes ont eu une influence indirecte, parce qu’on n’a pas cherché à copier ce qu’il faisaient, mais on les écoutait beaucoup, ils nous ont donc forcément influencés. En 1996, on a sorti un premier album Hell on Earth, suivi d’un deuxième en 1998 Sideral Torment, avec lequel on a commencé à se faire connaître un petit peu. En 2002, avec l’album Killing Process, enregistré chez Stéphane Buriez, sorti à l’époque sur le label Adipocere Records, on a fait pas mal de concerts notamment la tournée Adipocere Tour, en tête d’affiche à l’époque, la première partie c’était Benighted qui a bien évolué depuis. En 2004, on a arrêté les concerts mais on a continué à composer et en 2009 on a sorti l’album E-Xtinction chez Great Dane Records mais on avait complètement arrêté les concerts, par fainéantise il faut bien le dire, on avait un job à côté, une vie familiale. Au bout d’un moment tu en as marre des heures de route, des balances … Grosse pause avec la scène mais musicalement on était toujours à fond. On a continué à composer et en 2016, on a eu envie de refaire un peu de scène parce que le label avait réédité les albums Killing Process et E-Xtinction à la demande des fans mais on pensait que ça concernait 4, 5 pelés en France. En 2016, on décide de faire des concerts et quand on a vu l’engouement autour de notre retour, avec notamment de gros festivals qui nous ont contactés comme le Hellfest qui nous a demandé de jouer, on s’est dit que finalement on n’était pas tombés aux oubliettes. Comme on avait pas mal de compos sous le coude, on a décidé de sortir un nouvel album, on est rentrés en studio fin 2018 et l’album « Planet Chaos » est sorti le 6 décembre 2019 chez Great Dane Records.

Cet album c’est donc un peu le bilan de dix années à s’échanger des pistes, composer, une longue maturation du coup pour un album.
Oui mais je pense que nos albums ont été enregistrés de manière assez optimisée. On a fait vraiment la musique qu’on a envie d’entendre. Après, que l’album ait du succès ou pas, on avait vraiment envie de ça.

C’est difficile de garder un fil rouge aussi longtemps pour aboutir à un produit fini de cette qualité ?
La musique ne se démode pas finalement, c’est les sons qui changent. Après tu as des modes mais nous on ne les suit pas. Il y a des chansons qui étaient là quand on a fini d’enregistrer l’album précédent. Au niveau composition, c’est quand même Pascal le compositeur du groupe, moi je suis le batteur donc je pose ma batterie en fonction. La base de la composition c’est d’abord les guitares, rythmiques et solo, que le guitariste m’envoie, je place la batterie dessus, après on bosse avec le guitariste sur la mise en place des breaks etc, les morceaux bougent beaucoup et une fois qu’on a stabilisé tout ça on rajoute la basse qui peut encore bouger un peu la batterie sur certains plans et puis, s’il y a la place on met du chant (rires).

On va revenir au chant mais par rapport à la lassitude de la scène que vous avez eue, vous avez prévu de faire quelques dates pour la sortie de ce nouvel album ?
On va jouer au Lions Metal Fest avec Fleshgod Apocalypse et d’autres groupes bien connus, d’autres festivals nous ont contactés mais rien de certain pour l’instant, on aimerait bien faire une petite tournée mais pas en tête d’affiche, on aimerait bien se coller à un groupe qui a un peu plus de notoriété. Je pense qu’on jouera des anciens titres, 4, 5 morceaux du nouvel album et pas d’instrumental. Normalement, du dernier album, on doit jouer « Ultimate Escape », « Star Implosion », « Genetic Conformity », « Letter From The Trenches » et « Psycotic Starship ». Et on aura un guitariste rythmique sur scène.

Aucun titre instrumental ? Parce que l’album est très instrumental avec sept chansons chantées et six instrumentales. Il y a un côté beaucoup plus prog que death, quelques claviers etc, c’est une évolution de votre musique ? Le chant aussi est très différent des albums précédents.
L’album précédent avait pas mal d’instrumental, ça devait être une chanson sur deux aussi, il est un peu moins long et le chant était plus death guttural. Là c’est un copain qui est venu chanter et c’est un véritable chanteur quoi !

Ça n’a pas posé de problèmes d’intégrer un nouveau chanteur ?
On a évolué techniquement et musicalement mais le chant n’évoluait pas. Avoir fait appel à Jérôme, qui proposait un chant death mais aussi un peu plus large, ça nous plaisait bien.

Au niveau des textes, j’ai eu du mal à qualifier l’album. Il y a des thèmes très SF sur la génétique, le retour des morts et cette chanson sur les tranchées qui est invraisemblable, comment choisissez vous les thèmes ? Comment vient l’idée aujourd’hui d’une chanson sur les tranchées ?
Le thème global de l’album c’est plutôt la science fiction, base un peu Alien, Terminator. Si on fait un parallèle avec le cinéma on va dire que ce qui nous botte dans le cinéma c’est un peu tout ce qui est science fiction. Pour la chanson sur les tranchées, il se trouve que lorsqu’on a finalisé l’album en studio, c’est tombé pile poil avec le centenaire de la guerre 14-18. Il y avait donc pas mal de reportages sur les tranchées. Comme cette chanson est assez mélancolique, les lettres de poilus finalement ça collait bien. Il y a ce côté ambiance malsaine de guerre, de mort etc et celui un peu sentimental, c’est un peu notre slow quoi !
Drôle de slow quand même ! (rires)

Tes morceaux préférés dans l’album ?
« Genetic Conformity » et « Letter From The Trenches », ces deux là sont tops.

Les clips sont hyper ambitieux avec de l’image animée, qui les a réalisés ?
On a bien flashé sur un clip du groupe Rotting Christ, on a contacté le réalisateur et il a été ok pour réaliser nos clips. On lui a envoyé les paroles, un scénario approximatif, il a fait quelque chose autour et a pondu ces quatre clips qui plongent dans l’univers voulu. Les clips ont fait pas mal de vues et si les gens ont du plaisir à écouter notre musique tant mieux. Le choix de l’image animée, c’est vrai qu’on avait tous les cheveux longs à une époque et maintenant on les a tous un peu perdus et puis faire un clip vidéo où tu joues en play-back, c’est tellement fait et surfait. C’est toujours agréable de voir le groupe que tu aimes mais voilà, les mecs jouent de la batterie avec des trucs en caoutchouc. Autant faire voyager les gens, comme ça ils n’ont pas l’influence de l’image du groupe. Ce qui est important pour nous c’est le bébé quoi. Ceux qui ont fait cet album tu t’en fout, il faut se concentrer sur ce que ça t’apporte quand tu l’écoutes. On est à nouveau motivés pour faire l’effort d’enregistrer, pour pouvoir partager, alors qu’avant on gardait un peu la musique pour nous.

L’album va sortir en format vinyle ?
Le problème c’est la longueur. On s’est renseignés, il fallait sortir deux vinyles. Donc je ne sais pas si le label voudra le sortir en vinyle pour des raisons financières, ça se fera, il faut qu’on ait des retours sur l’album avant mais a priori ces retours sont positifs, on ne se fait pas trop démolir !

Ça prend combien de temps pour enregistrer un album de 70 minutes ?
On a mis un an à enregistrer, c’est très long. C’est pour ça qu’en 2019 on n’a fait aucun concert. On a refusé des plans concerts sinon on n’allait pas s’en sortir.

Concernant l’artwork ? On voit bien le lien avec la musique et les clips, qui l’a réalisé ?
Oui tout est lié. Le graphiste c’est Headsplit Design, un français qui fait pas mal de tee shirts de groupes plutôt death metal.

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