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Entretien avec Lescop (Avril 2013)

Nous avons rencontré Lescop, durant son passage au festival Mythos :

 

Bonjour Lescop, pour commencer, est-ce que tu peux te présenter ?
Donc bonjour, je m’appelle Mathieu Lescop, et j’ai 34 ans.

Lescop 2

 

Comment tu décrirais ta musique ?
Je fais de la pop musique en français, sur scène c’est la même chose que sur disque, mais en plus brutal. On grossit le trait, histoire d’être, en quelque sorte, un peu moins intelligent.

On sent beaucoup d’influences anglaises, notamment dans un accent cold-wave, pourquoi avoir choisi de chanter en français ?
Et bien parce que c’est la langue dans laquelle je pense, celle dans laquelle je tombe amoureux, la langue dans laquelle je m’énerve : quand j’insulte quelqu’un je le fais en français, je le fais pas en anglais. Donc évidemment, quand je dis des mots d’amour je les dis en français, je les dis pas en anglais, sauf si c’est une anglaise bien sûr, mais je ne suis jamais tombé amoureux d’une anglaise.

On dit souvent que tu es dans «la lignée d’Étienne Daho», est-ce que c’est quelque chose de pensé, ou l’étiquette est venue après ? 

Bien sûr, ça fait partie de mes influences, après je ne sais pas, est-ce que tu veux vraiment ressembler à quelqu’un, est-ce que tu te dis «tiens je vais faire un album dans le but de ressembler à Etienne Daho» ? Je ne sais pas, je pense qu’au final c’est surtout des raccourcis journalistiques.

Lescop 1

 

Tu viens d’un background très rock et punk, est-ce que c’est une musique qui t’habites toujours ?
Oui bien sûr. Surtout que l’énergie punk, c’était au départ une volonté de faire quelque chose de radical et de violent et ça m’anime toujours. Pendant des années, pour moi la violence c’était des murs de guitares et être agressif sur scène, cracher sur les gens quoi. Après je me suis rendu compte que tout ça, c’était de l’agressivité, pas de la violence. Et je me suis rendu compte que parfois, être violent, c’est dire quelque chose de doux. C’est en tout cas moins évident et plus intéressant d’aller vers une forme de violence qui va plutôt aller caresser les gens. C’est beau une violence qui ressemble à une caresse, enfin moi je trouve ça beau, plutôt qu’une violence qui ressemble à un coup de pied. Je crois que c’est ce que j’ai essayé de faire avec mon album, parce que rester un petit punk agressif à 34 ans, il y a un moment où c’est ridicule, ça fait un peu comme quand tu vois une nana de 50 balais qui s’habille comme une nana de 18, c’est ridicule, donc c’est la même chose. Après ça fera toujours partie de moi, ce côté violent, après c’est sûrement le fait d’avoir du goût pour ça. Bon après moi je n’ai jamais vraiment été un punk, j’ai jamais eu la crête et un chien, enfin pour moi ça c’est pas des punks, c’est des hippies, des hippies habillés bizarrement. Ce que j’ai gardé du punk, c’est l’exigence de soi-même, cette volonté un peu nietzschéenne de se transformer, de se transcender, d’exister quoi.

Tu fais beaucoup de références à la nuit, avec par exemple ton morceau «Tokyo la nuit» ou encore «La nuit américaine», est-ce que tu penses que ta musique s’écoute plus de nuit ? Qu’est ce que tu penses du fait de jouer à 18h ?
Ça dépend, je ne pense pas qu’il y ai de véritable recette miracle. Tu sais, tout est bien. Effectivement on pourrait se dire que c’est plutôt la nuit, à priori, qui correspond à ce que j’écris mais bon… En même temps, par exemple en ce moment il y a plein de parents qui me demandent de signer des autographes pour leurs enfants de 4 ans. Quand j’ai écrit des chansons je ne me disais pas que des enfants de 4 ans pourraient aimer «La forêt», en même temps c’est apparemment le cas, donc tu vois, l’inattendu se cache toujours quelque part, donc il peut se cacher de 18h à 19h dans un festival, pourquoi pas.

J’ai vu sur le web que ton nom venait d’une de tes arrière-grand-mères qui étaient bretonne, est-ce que la Bretagne représente quelque chose de spécial pour toi ? 

La Bretagne, c’est une des plus belles régions de France, quand même, c’est vrai, il faut le dire. Ma mère est brestoise. Bon après, Brest, c’est pas la plus belle ville de Bretagne (rires), c’est plutôt la ville la plus «marine nationale», et c’est pour ça que ma mère est de là bas. Mais, je ne sais pas, la Bretagne, c’est une région à laquelle j’ai toujours été attaché. Après je ne vais pas te dire «ouai c’est la terre de mes ancêtres» ou des conneries du genre. C’est un endroit auquel je suis attaché parce que forcément, je suis attaché à des personnes, des ressentis. Et puis c’est aussi une région qui est un peu une enclave, c’est ça qui est assez plaisant en Bretagne.

lescop 4

 

Vas-tu aller voir d’autres concerts ce soir ?
Oui, je ne sais pas encore quoi, mais je vais y aller (rires).

Merci à Mathieu pour son temps, ainsi qu’à Morgane pour avoir arrangé cet entretien.

Propos recueillis par Colin Fay pour Vacarm.net, Crédits Photos Laetitia Portier

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