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Interview – Misteur Valaire (Avril 2014)

Les cinq musiciens québécois de Misteur Valaire défendent leur nouvel album depuis un peu plus de six mois. Nous avons profité de leur passage en France, au festival Mythos de Rennes, pour leur poser quelques questions.

 

Salut Misteur Valaire, pour commencer pouvez-vous vous présenter ?
On est cinq musiciens québécois, on fait de l’instrumentalisation instrumentale (rires). Avec une touche d’électronique, de funk, de jazz et de hip-hop. Nous sommes aussi maîtres dansants, fêtards et épicurieux.

On va parler un peu de votre dernier album, sorti il y a 6 mois. Avec du recul, comment il a été reçu ?
Très bien ! En concert, le public danse beaucoup. On se promène pas mal, on fait de grandes tournées en Europe et au Québec. On a la volonté de voyager et de le montrer au plus de gens possible.

Vous prêtez attention à ce qui se dit sur vous dans la presse, ou ça vous indiffère complètement ? 

On se documente un peu, pour savoir la réaction. Mais en même temps, on ne s’y attache pas trop. Parce que, tu as quelque chose à nous avouer ? (rires)
Ah je sais pas, en tout cas nous, on en a dit que du bien !
Super, contents de l’entendre. (rires)
Faîtes-vous attention aux modes musicales ?
On essaie de se mettre à jour, on écoute pas mal ce qui sort, on essaie de s’imprégner de ce qui se fait de neuf. On est quand même cinq, et on apporte chacun au projet. On est un peu comme des éponges qui absorbons la matière musicale.

Parlez-moi un peu de votre plateforme Ghoster.
On a proposé à nos fans une petite participation mensuelle pour nous aider à nous développer, à payer nos tournées et l’enregistrement en studio. En échange, on leur propose plein de choses exclusives. Ce qui sort est d’abord diffusé sur cette plateforme. 
La volonté est vraiment de créer un back and forth, une communication avec eux la plus soudaine possible, dans une relation directe.
Il y avait une volonté de sortir des chemins battus de l’industrie musicale ?
Exactement, se rapprocher d’eux.

Vous penser que l’implication des fans est l’avenir du milieu musical ?

C’est une grande question. Pour tout le monde, probablement que non. Nous avons eu l’idée et avons voulu expérimenter. La réponse a été bonne et on a beaucoup de contacts avec nos fans. Je ne sais pas si c’est la solution pour tout le monde, mais pour nous ça fonctionne très bien. Ce système de diffusion n’est plus figé, nous avons découvert des modes de diffusions qui évitent tous les intermédiaires.
Est-ce que ce n’est pas un pari risqué de proposer des prix libres d’achat de l’album ? 

C’est un mal pour un bien. L’industrie aujourd’hui se stabilise sur de gros projets, qui fonctionnent à long terme. Alors que nous, nous vivons dans quelque chose de plus direct. On peut essayer des choses, on voit si ça marche et si ça ne marche pas on peut changer de ligne directrice. 
De toute façon, l’industrie a peu ou plus d’argent, et c’est difficile d’en trouver. Donc tout le monde essaie d’autres choses, pour se faire connaître et diffuser, et nous avons eu la chance que pour nous cela fonctionne. Mais au final on ne remplace pas l’un par l’autre, les deux sont complémentaire. Notre projet reste embryonnaire, une expérimentation.

Il y a combien de personnes sur cette plateforme ? 

Autour de cent. On a eu un pic à 150, puis c’est un peu redescendu.
En 10 ans de carrière, qu’est-ce qui a le plus changé selon vous ? 

Notre pilosité (rires).
On est plus responsables. Les années folles sont derrières nous (rires). Nous avons tous trouvé notre place, notre rôle dans les processus de construction et d’évolution du groupe. Aussi dans notre manière de gérer sur le long terme. Nous devenons adultes, on a plein de projets adjacents et on apprend à faire ça de mieux en mieux.
Vous conseillerez quoi à un groupe qui débute ? 

Faîtes ce que vous aimez, et le mieux possible. On parlait d’industrie, des fois les gens te disent de t’adapter, mais il ne faut pas. Il faut faire ce qu’on aime, le mieux que l’on peut, et tant mieux si les gens accrochent, tant pis si non. Peu importe ce que tu fais, si ta musique n’est pas bonne, personne ne te suivra. Et ne perdez pas votre temps avec MySpace (rires).
Est-ce que vous pouvez un peu nous parler de la soirée symphonique qui est prévu au mois d’Octobre ? 

C’est à Montréal pour l’instant, mais on aimerait bien l’exporter. C’est un projet que l’on fait avec l’orchestre métropolitain. C’est une idée de plusieurs années qui arrive à échéance. Ça va être unique : d’habitude on voit des groupes qui jouent, avec un orchestre en fond. Là c’est vraiment l’orchestre qui joue nos morceaux, de nos débuts jusqu’à aujourd’hui, avec des pièces réarrangées, et nous on vient intervenir de temps à autre. Ce n’est pas trop nous que cela met en avant. Et nous sommes super contents de rejouer certains de nos vieux morceaux.
Ça n’a pas été dur de se mettre avec un orchestre, quand on est habitué au travail en groupe ? 

On ne l’a pas encore expérimenté à dire vrai. Pour l’instant, c’est encore au stade d’arrangement. On va voir ce que ça donne, mais on a jamais fait ça. On risque de s’assoir avec l’orchestre seulement une semaine avant. L’orchestre est pro, tu leur donnes un partition et ils te la jouent sans problème.
De manière général, Misteur Valaire c’est un vrai travail de groupe ou il y a une seule tête pensante ?
De la démocratie à l’état pur. La vraie de vraie (rire).
Qu’est-ce que vous adorez, quand vous venez jouer en France ? 

L’accueil, le vin et le fromage. On mange bien (rires). Et il y a des châteaux, et des beaux paysages. Parce que en France, qui est un petit pays pour nous qui venons du Québec, dans ce petit territoire il y a quand même plein de régions différentes que l’on découvre. Et il y a un véritable patrimoine dans chaque région. Cela fait plus de dix fois que l’on vient, et on découvre toujours. Aussi, au Québec, nous n’avons pas la chance de faire de longues tournées comme ici. Notre pays est six fois plus grand et dix fois moins peuplé, presque, donc les tournées sont assez courtes. Mais on adore le Québec !
Vous vous voyez encore faire ça dans 10 ans ? 

Absolument. À moins qu’on vende des assurances (rires).
Un dernier mot ? 

On veut revenir, encore et encore.

Propose recueillis par Colin Fay pour Vacarm.
Merci à Misteur Valaire.

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