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Interview : BERNARD MINET à L’Enfrance du Rock Festival, le 4 octobre 2025

Comme j’interviewe un héros de mon enfance, j’ai pris une feuille d’écolier pour écrire mes questions ! Je suis en compagnie de BERNARD MINET, bonjour Bernard.

Salut les Ch’timis !

Jamais je n’aurais cru avoir, un jour, la chance de vous interviewer. Vous avez marqué toute une génération. Quel est le plus beau souvenir de votre carrière ?

C’est l’école de musique à Hénin Beaumont (62). Et puis, le conservatoire à Douai (59) sur la Place d’Armes. J’allais là quand j’avais quatorze ans. C’est un très bon souvenir pour moi. Tout a démarré ici. Après, je suis parti à la Capitale. J’ai eu la chance de partir pour faire le métier de musicien professionnel, en 1968 ou 1969. Après les évènements de Mai 68. « Ton meilleur souvenir », tu m’as dit ?

Oui, ton meilleur souvenir.

C’est un grand et long souvenir. Bien sûr, toute cette aventure avec Dorothée, qui est formidable. Le Club Dorothée qui a été formidable. Pour moi, c’était une chance de me retrouver dans cette aventure et de bien faire mon travail, à cette époque, comme un bon Ch’ti. Ce qui est incroyable, c’est qu’on est là, aujourd’hui en 2025, plus de 40 ans après les débuts du Club Dorothée. J’ai rencontrée Dorothée en 1981. Ça passe, hein ?

Ton intérêt pour le hard rock remonte à longtemps. À l’âge de quinze ans, tu étais membre d’un groupe, les Magpye.

Absolument, bravo ! Un groupe d’Angers. Pour bien raconter l’histoire, quand je suis arrivé à Paris, avant la rentrée de septembre, j’ai parcouru le petites annonces pendant quelques mois. Sur Best et Rock & Folk. C’étaient des magazines contenant des petites annonces. J’ai vu qu’un groupe cherchait un batteur. J’avais quatorze ans. La chance que j’ai eue, c’est que mes parents m’ont laissé partir. Tu sais, il y a toujours des destins. Mon père, quand il était petit, il voulait faire du tambour à l’harmonie municipale. Mais sa Maman n’a jamais voulu. Il a toujours été triste. Donc, quand j’ai demandé à faire de la batterie, il m’a aidé. Il ne voulait pas reproduire le même schéma qu’on lui a refusé. Je pense très fort à eux, parce que c’est grâce à eux.

Est-ce grâce à cet intérêt pour le hard rock que reprendre les génériques du Club Dorothée t’a semblé comme une évidence ?

Oui. Parce que, d’abord, il y avait beaucoup de critiques. Comme quoi on était trop synthétique. Alors que dans les génériques japonais, il y avait plus de guitare. En 2005, je me suis dit qu’on allait en faire des versions rock. Les harmonies si prêtent bien. Il y a donc eu une première version cette année-là. Grâce à ça, j’ai fait un club, à Paris, qui s’appelle La Machine, place Clichy. Un mec d’une maison de disques l’a vu. Quelques années plus tard, il m’a demandé pourquoi je ne reprenais pas « Bioman » en version hard rock. Parce que je l’avais déjà fait. On a fini par le faire sur une compilation, sortie en 2020. Je tourne avec une équipe depuis trois ans. Des gars de Montpellier qui sont top et qui jouent bien. Tu verras.

Avec eux, tu écumes festivals et foire un peu partout. Avec, parfois, des dates relativement rapprochées. Quel est ton secret pour dégager autant d’énergie ?

C’est l’amour…

Tu es originaire de la région, puisque né à Hénin Beaumont (62). Qu’éprouves-tu lorsque tu remontes sur scène devant un public en folie du Nord ?

À l’époque, ça s’appelait encore Hénin-Liétard. Je sais que le public du Nord a toujours été un des meilleurs publics de France. Je vais souvent en Belgique, aussi, où on trouve également un très bon public. Donc, ce soir, je suis très confiant. Je sais que ça va chanter à tue tête. Parce qu’on joue les morceaux de leur enfance. Donc, ça touche tout le monde. C’est une chance incroyable. Tu verras, parce que là on enregistre avant le concert.

Beaucoup connaissent encore par cœur les génriques de dessins animés de leur jeunesse, et chantent à tue tête lorsque tu leur tends le micro. Comment réagis-tu lorsque la génération n’ayant pas connu le Club Dorothée reprend également tes paroles ?

Alors ça, je le vois beaucoup. C’est une bonne question. Je le vois surtout dans les conventions, les salons mangas que je fais à travers la France, la Belgique et la Suisse. C’est un phénomène de transmission qu’il se passe. Entre le Papa qui a regardé « Les Chevaliers du Zodiaque », par exemple, et qui, un jour, montre sur YouTube la chanson ou le dessin animé. Le gamin accroche, donc le Papa est content que son gamin aime bien. Une anecdote là-dessus, c’est que lors des séances de dédicaces dans ces salons, souvent tu trouves trois générations. Par exemple, toi qui as regardé avec ton fils ou ta fille, et avec ta Maman qui regardais avec toi. Et ça, j’adore.

L’an passé, tu as partagé la scène pour un featuring avec Ultra Vomit sur la chanson de « Ken le Survivant ». Comment est venue cette idée ?

Ce sont eux qui sont venus, agréablement, partager cette idée, au Festival Motocultor. Ce sont des gens adorables, les Ultra Vomit. Tous : Fœtus, Manard, le bassiste, le guitariste… C’est très sympa ! Ils m’ont accueilli avec beaucoup de gentillesse. En général, tous les groupes m’ont accueilli avec le sourire, la banane. J’ai eu beaucoup de plaisir de revoir, ce soir, Les Sales Majestés. Il y a quinze jours, on a fait un festival. Il y avait Les Ramoneurs de Menhirs. Avec Laurent, le leader de Berrurier Noir. Rencontrer ce gars-là avec le sourire, la banane et la gentillesse, c’était incroyable. Voir deux destins opposés. Lui, plutôt un marginal de la scène punk rock, et moi qui viens du commercial, TF1. C’est de l’humanité. J’ai beaucoup apprécié ce garçon que j’embrasse.

Depuis 2021, des musiciens dont on parlait tout à l’heure, des Montpelliérains, t’ont rejoint pour former le Bernard Minet Metal Band 2.0.

Oui, c’est là que je me suis rappelé de mon Greg, le bassiste, qui a encore l’habitude de faire ça. Il m’avait déjà demandé, il y a dix ans, pour m’accompagner. Tu vois, c’est drôle. Donc, quand j’ai eu besoin, j’ai pensé à lui presque naturellement. Et puis, on est une super équipe. Ils sont adorables. Et ça joue ! Tu verras, ça joue. Avec, notamment, un très bon batteur. Tous ! C’est parfait, ça.

Avec eux, as-tu encore des projets de création à venir ?

Alors ça, c’est plus dur, tu sais, la création, avec le marché du disque, les écoutes. Pour des artistes comme moi, ce n’est pas si évident que ça. J’ai fait des petits EP. J’aurais peut-être envie de faire quelque chose à la batterie. Mais c’est compliqué de retrouver des fichiers parmi 150 milliards sur Spotify. Mais, ouais, je ferai un truc à la batterie. Mais des morceaux originaux, ça ne servira à rien. Peut-être une reprise. On en enregistrera encore, oui.

C’est toujours de la création même avec de la reprise.

Oui. Surtout parce que chacun amène son truc pour une nouvelle version. C’est vraiment dans cet esprit-là.

C’était BERNARD MINET à L’enfrance du Rock Festival pour le Webzine Vacarm. Merci beaucoup Bernard !

Merci Vacarm, et puis longue vie et bonne continuation pour la suite de vos projets. Salut à tous les Ch’tis ! Bisous !

(Séquence bonus pour parler de son actualité)

Alors, je voulais vous dire, mon cher public, que j’ai la chance de venir jouer dans ma ville natale pour la première fois, le samedi 6 décembre 2025, à Hénin Beaumont. Au Théâtre de l’Escapade. J’irai avec mon groupe. Donc venez, ne râtez pas ça. Et moi, je veux vous voir en folie ce jour-là.

Merci Beaucoup Bernard !

C’est moi, hein ! Et puis, assiste bien au truc, hein !

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