Difficile de ramener du public un jour de semaine dans un endroit aussi excentré de la capitale. Le Capitol Studio de St Ouen accueille ce soir Zero, Bulldog Front, Royal McBee Corporation et Messagers Clandestins pour le deuxième tour du tremplin d’Ile de France. Je vous entends déjà quémander la réponse à la question « Qui remportera ce tremplin ? ». Vous l’aurez un peu plus bas…{multithumb thumb_width=450 thumb_height=300}
Il n’y a pas foule dans la salle et finalement c’est 70% du public qui se retrouve dans les loges à siroter quelques boissons alcoolisées avant même que l’ouverture des portes soit officielle. L’ambiance amicale est de mise, tout le monde se connaît ou fait semblant de se connaître, on en rigole au final. Dans cette atmosphère détendue, c’est Zero qui monte sur scène en premier pour défendre ses compositions Fusion entre Urban Dance Squad avec des couilles et RATM avec un Zach De La Rocha franchouillard aux commandes.
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Dès les premiers titres, on remarque le travail mené depuis le précédent tour du tremplin par la jeune formation. Les quatre musiciens sont nettement plus concentrés sur leur set, plus attentifs au public, bref plus « dedans ». La setlist, elle aussi, est mieux choisie. On garde un final efficace avec « Simplima » et « Detrack-é », mais on trouve durant ces 30minutes de jeu quelques nouveaux titres sur lesquelles le public va bien réagir. Greg, au chant, réussi à capter facilement l’attention et d’une manière d’autant plus forte lorsqu’il ajoutera à sa prestation vocale quelques notes de guitare. Tom et Arthur assurent (chaussure ! – private joke, you can’t understand -) …
Reprenons sérieusement : Tom et Arthur maintiennent le public dans une atmosphère d’énergie euphorisante et semblent plus décontractés lors de cette épreuve scénique. Le son de guitare y est peut-être pour quelque chose : lors du premier tour, la six cordes sonnait comme un micro-ondes cherchant à chauffer une plaque de chocolat sans avoir enlevé l’aluminium … Mais, les quelques concerts joués depuis le précédent tour du tremplin et le travail mené pour l’enregistrement des nouveaux titres est probablement aussi en cause.
Le groupe semble plus « carré » en interprétant avec rigueur des titres parfois complexes, notamment au niveau du chant rappé sur un tempo rapide. Malgré quelques transitions bancales, la formation se démarque par une aisance scénique qui fait pressentir un bon résultat pour la suite des événements. Le public ne s’y trompe pas et lève le bras avec enthousiasme pour soutenir le groupe.
Cependant, l’ensemble de ces votes à main levée (très haut) ne pourra rien faire contre le bulldozer Bulldog Front, autre groupe de fusion parisien. Dans une veine plus massive, rappelant la première époque du néo-métal français ou des groupes soutenus par une forte présence de machines (Sidilarsen), le quatuor « Caniche Menton » pour les intimes, va réussir à chauffer les esprits avec des compositions remplies d’une énergie sautillante. Les textes sont précis, fins et incisifs avec un brin de dérision volontaire très séduisant. Le chant est maîtrisé et les parties vocales sont moins monotones que celles de Zero. On reste accroché, voire scotché, face à la prestation parfaite d’un groupe qui s’éclate littéralement sur scène. Un plaisir sincère qui s’exprime au travers du jeu avec le public ; jeu difficile mais la sauce réussit à prendre grâce à l’humour d’un chanteur survolté.
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Il faut dire que des samples très travaillés dynamisent la prestation et enrichissent considérablement les compositions qui n’ont à la base rien de bien original. Tout comme Zero, Bulldog Front réinterprètent des styles qui ont permis, à de nombreuses autres formations, de percer il y a quelques années. Pourtant, c’est probablement, là, que ce trouve une des grandes différences entre les deux formations citées. Bulldog Front semble être en voie de se créer un univers propre tandis que Zero défonce des portes grandes ouvertes. N’allez pas blâmer ces derniers, leur prestation était de qualité, mais ils ne pouvaient pas s’imposer face à une formation plus mature et, semble-t-il, expérimentée telle que Bulldog Front. Initiative intéressante : vous pourrez retrouver ces deux groupes au sein d’un même collectif d’artistes, l’association Slam’n’core.
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Vous l’aurez compris, au final, ce sont ces derniers qui remportent le droit d’aller disputer la demi-finale au Trabendo. Pour sûr, on y sera. Et pour sûr, on sait déjà pour qui voter… Pas pour les autres, bien évidemment.