Live report - Zguen Fest 2020 (Pogo Car Crash Control, Slift, Charly Fiasco ...)

20 ans que l’association Pollux existe et jamais une saison musicale n’a semblée aussi incertaine. Il faut dire que les contraintes logistiques n’en finissent plus de s’allonger et organiser le moindre événement relève actuellement du parcours du combattant. Heureusement la volonté de Pollux est sans faille et il aurait été impossible pour eux de ne pas fêter leur anniversaire sans musique. Pour l’occasion c’est donc le Zguen Festival qui revient après 7 ans d’absence. Au programme convivialité et bonne humeur avec trois soirées à la programmation éclectique mais qui n’en seront finalement que deux puisque le dernier soir axé sur les musiques du monde a été annulé suite aux intempéries (le repli habituel en salle étant interdit… une contrainte logistique de plus…).

Jeudi 17 septembre :
Pour cette soirée d’ouverture entièrement gratuite, le Zguen Fest a opté pour une programmation festive mais qui n’oublie pas d’être rock’n’roll. Don’t Worry Honey, trio punkabillly guitare, batterie et contrebasse, démarre cette soirée dans une bonne humeur communicative. Le chanteur contrebassiste est en forme et n’hésite pas à introduire chaque morceau en nous racontant une anecdote ou l’origine, souvent décalée, du prochain titre. Un set énergique qui a pour effet immédiat de mettre la banane au public qui ne demande que ça.

Place à The SuperSoul Brothers Band. Avec ces six membres la scène du Zguen Fest est pleine à craquer. Pianiste, guitariste, bassiste, batteur, chanteur ainsi qu’un tromboniste-danseur, sont en parfaite symbiose pour endiabler le Zguen Fest. La musique de SuperSoul est là pour “perpétuer l’esprit et l’énergie libératrice de la Deep Soul dans la pure des traditions 60’s” comme ils le disent si bien et c’est un régal. Le moment le plus groovy du festival sans aucun doute !

Vendredi 18 septembre :
Deuxième journée et c’est déjà la fin de ce Zguen Fest, heureusement le programme est pour le moins alléchant avec une soirée axée punk, rock et metal. J’avais déjà entouré cette date sur mon calendrier depuis très longtemps mais le contexte rend cette soirée tout simplement inratable.
L’histoire de Pollux est profondément ancrée dans le punk et il n’est pas surprenant de voir un groupe comme Charly Fiasco à l’affiche. Du punk, chanté en Français évidemment, c’est une évidence pour ce groupe Toulousain qui revendique fièrement ses textes engagés ou ses valeurs comme par exemple en remettant les bénéfices de leur merch à l’association DAL Toulouse31 qui lutte pour faire valoir les droits des personnes sans abris ou mal logé-e-s.

Les punks-rappeurs du 47 assurent le show pendant le changement de plateau de la scène principale. Oui chez Pollux on n’aime pas trop le silence alors entre deux groupes on en fait jouer un autre à côté du bar, d’ailleurs le bar est aussi à côté de la grande scène, généralement ça fait un bon point de repère ! Engagé à leur manière, les membres de Astaffort Mods, scandent leurs textes à tour de rôle, se partageant le micro quand ils ne chantent pas à l’unisson sur le refrain. Sous leurs allures de blague potache cette version Occitane de Sleaford Mods est plus subtile qu’elle n’en a l’air. Rapports campagne/citadin, la technologie ou autre question existentielle tel que le secret des coins à champignons sont leurs sujets de prédilection. Une curiosité que le public semble apprécier et tant mieux car un deuxième set est prévu dans la soirée.

Fraichement rajouté à l’affiche suite à l’annulation de Guerilla Poubelle, les Toulousains Slift officient dans un registre complètement différent. Décollage immédiat vers une autre galaxie, la bosse gronde, le guitariste nous hypnotise et le batteur se régale au travers des compositions heavy et progressive. Mais si Slift sait faire ronfler les amplis il n’en oublie pas de laisser de longs passages de zénitude, très aériens … attention dans la fosse personne ne quitte la scène des yeux, non l’attention du public est à son comble, une simple pause pour laisser respirer et le voyage cosmique repart. Il y a des groupes qui sont capables de vous faire voyager au travers d’un concert, Slift est de ceux-là ! Mais comment font-ils pour avoir un tel son avec seulement trois membres ?

Après le second set des 3 MC de Astafforts Mods, c’est au tour de la tête d’affiche de monter sur la scène du Zguen Fest. Avec une courte intro Pogo Car Crash Control décide d’entamer son set par L’Odeur de la mort qui n’est autre que le premier morceau du nouveau disque sorti aujourd’hui (encore un truc à fêter ce soir !). Une parfaite entrée en matière pour ce set très axé sur le nouvel opus qui sera quasi intégralement joué (11 titres sur 12). Pour les retardataires la chronique de ce fabuleux condensé de grunge-punk-rock-metal est toujours disponible ici. P3C a voulu faire un album plus metal et impossible de le nier cela se ressent vraiment en live avec des titres comme Seul à Tomber ou Qu’est-ce qui va pas ? sur lequel Olivier peut exprimer sa nouvelle palette vocale qui sied à merveille les nouvelles compositions très très lourdes du groupe, car oui maintenant Monsieur scream et ça le fait. Petite mention pour Miroir sur lequel le riff de guitare de malade de Simon est parfaitement retranscrit, simplement génial. Louis à la batterie se fait particulièrement plaisir et martyrise ses fûts d’un plaisir coupable, enfin impossible d’ignorer Lola qui impressionne par son énergie dévastatrice sur scène. Actualité oblige, le groupe en profitera pour lancer un Covid of Death, nouvelle version du Wall of Death sur lequel nous devons nous arrêter avant de rentrer en contact avec notre voisin… théoriquement. Un concert de malade sur lequel les morceaux de Tête Blême ont mis tout le monde d’accord. Que dire de plus si ce n’est que Pogo a délivré l’intensité d’un tournée entière en une seule date !

Setlist Pogo Car Crash Control au Zguen Fest 2020
L’odeur de la mort
Déprime hostile
Seul à tomber
Pourquoi tu pleures
Le ciel est couvert
L’histoire se répète
Miroir
Paroles
Comment lui en vouloir
Rancunier
L’intérieur de ton corps
Qu’est-ce qui va pas ?
Tête Blême
Trop défoncé
Crève
L’égo dans les chiottes
Conseil

Ouf, Pollux a pu fêter son anniversaire ! Impossible de prédire l’avenir mais la saison musicale annoncée s’annonce déjà compliquée alors profitons à fond de chaque concert car ils deviennent rares. Pour suivre l’actualité de Pollux et des groupes cités dans l’article n’hésitez pas à cliquer sur les différents liens qui vous redirigeront vers leurs page facebook.

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