Ce soir Furykane est invité par Strain, un petit groupe de lycée, à venir jouer à la scène bastille. Ils se produisent donc en première partie et sont surtout là pour chauffer la salle. Contrairement ce à quoi on pouvait s'attendre pour un dimanche soir et malgré des flys hideux, le public à répondu présent. La scène bastille est remplie de 3/4. Principalement des lycéens. Le groupe va pouvoir s'adresser à une cible ouverte au métal. Le concert commence peu de temps après l'ouverture des portes. On entend une alarme, des grésillements. Une voix paniquée nous annonce l'arrivée des « activistes » Furykane. L'intro nous met dans l'ambiance, l'heure est grave et nous sommes près pour un gros « bordel ».
La représentation de ce soir est particulière. Cela fait trois ans que le groupe tourne. Il s'améliore à chaque concert, prenant de la bouteille et du charisme. Les trois derniers mois ont été marqués par un changement de line up et de direction artistique. Le batteur/compositeur ayant quitté le groupe, (ou le groupe ayant quitté le batteur), il a fallu dans ce laps de temps trouver un remplaçant, composer un set neuf et se l'approprier. Le show commence avec « STFU ». Le chant n'a pas changé, Jkaos assure dans le hip-hop avec une touche qui lui est toute particulière. Ca balance, et il ne faut pas longtemps pour que le public commence à se rapprocher intrigué par la puissance et le groove que le groupe dégage. L'instru, elle, est toute neuve. Le riff de guitare est d'une très grande efficacité, beaucoup moins plan-plan que celui de l'ancienne version. Les cinq musiciens sont sur scène depuis 40 secondes et ils sont déjà déchaînés. Petit défaut au niveau du son : par moment on entend mal Jkaos et les guitares sont trop présentes.
Puis arrive une intro martelée à la batterie avant de lancer un morceaux tout nouveau : « Summer ». Encore d'une très grande puissance, un tempo plus soutenu, limite punk sur quelques mesures et un chant toujours surprenant par rapport à ce à quoi on s'attend. Furykane montre dès son deuxième morceau qu'ils se sont trouvés une réelle identité. Un métal puissant et un chant varié qui prend chaque partie à contre-pied. Le public commence à devenir réellement réactif et l'ambiance s'installe pour de bon pour le reste du concert. Le son quand à lui est enfin balancé correctement.
Le troisième morceaux vient calmer un peu le tout. Plus expérimental. On reconnaît difficilement la ligne de chant de « Art of self-destruction » et l'instru n'a plus rien à voir. Le morceaux gagne en profondeur et en atmosphère. Le refrain était le gros soucis. Il est maintenant complètement réarrangé. Après ce moment de calme relatif, soft est envoyé. Gros riff néo-métal, grosse rythmique et ça balance de nouveau dans le métal fusion. Toujours une énergie débordante. Impossible de poser le regard sur scène sans qu'il ne s'y passe quelque chose. L'énergie et la bonne humeur sont communicatives. « Absolute disgrace » est une des grosses surprises de ce concert. Un morceaux déstructuré, commençant très calme avec une fin en apothéose remplie de chant saturé.
« MajZ », encore très différent, toujours lourd mais plus planant et mélodique. Suit ensuite une reprise rock-métal de Jamiroquaï « 2001 » introduite par un solo de batterie, histoire de rappeler que Furykane est avant tout un groupe de musiciens. Les deux derniers morceaux du concerts, « Boogie » et « Lab », sont encore deux bombes hip-hop/métal. « Lab » est certainement un single en puissance tellement son refrain rentre dans la tête et n'en sort plus.
Le concert est terminé. Le public hurle. La chanteuse se fait littéralement arracher les CDs gratos des mains. Les musiciens se sont fait plaisir, et le public a apprécié. Ce qu'il manquait à Furykane pendant trois ans, ils ont réussi à le trouver en l'espace de deux mois. Les titres sont prometteurs, la fusion fonctionne à merveille. Comme si Slipknot rencontrait Missy Elliot. Tout n'était pas parfait mais il est rare de voir des groupes avec autant d'énergie. Ce soir le public est conquis. Et comme a si bien conclut JKaos : « Bonne chance à Strain! ».