Dans la famille de concerts “Temple of Metal”, on demande la venue de Kvelertak et Cancer Bats dans la Box de la Rockhal (Luxembourg) ! Le rendez-vous était marqué dans le calendrier pour ce mercredi 25 octobre 2023. Retour sur une soirée forte en énergie et en décibels !
La Rockhal d’Esch-sur-Alzette (Luxembourg) a pris l’habitude depuis de nombreux mois maintenant de régaler les fans de metal au travers de sa programmation éclectique et fournie. Ces concerts, regroupés sous la bannière “Temple of Metal”, alternent entre grande salle et box, accueillant la fine fleur du gros son mondial. Pour cette soirée du 25 octobre 2023, les influences sont un peu plus diverses, de grosses nuances punk et hardcore se mêlant au flux principal métallisant.
La première partie de soirée est assurée par Cancer Bats, un groupe de joyeux Canadiens venus de Toronto et officiant dans le milieu depuis bientôt 20 ans. Une énergie débordante et beaucoup d’humour notamment pour leur chanteur, Liam Cormier, s’efforçant de s’adresser au public en français, non sans une pointe de malice. Après avoir sacrifié au classique rituel de connaître la provenance des spectateurs, répartis entre France / Belgique / Luxembourg (et un peu Allemagne), le frontman a embrayé sur une enfilade de morceaux à la rythmique agressive et à la fureur débordante.
Formation classique pour un maximum d’efficacité, on retrouve un power trio motivé et bien en place, laissant le quatrième membre virevolter sur la scène épurée, le chanteur se défoulant et électrisant la foule grossissant au fil des minutes. Le groupe pioche notamment dans son dernier album, Psychic Jailbreak, sorti en 2022 et assène un Radiate surpuissant. Les spectateurs sont ravis, même si un peu trop calmes au commencement, au goût du beugleur en chef, qui le fait remarquer avec une pointe d’ironie. Il n’en faudra pas plus pour réveiller les aficionados et lancer quelques moshpits et nombre de hurlements. Le groupe s’extrait du plateau après une bonne heure et quart, lâchant au passage Sabotage, une reprise des Beastie Boys. Rock on !
Place désormais aux Norvégiens de Kvelertak. Ces derniers ont récemment été annoncés dans la prochaine édition du Hellfest, en compagnie de Dark Tranquility qui foulait il y a quelques mois les plaines luxembourgeoises en introduction de Eluveitie et Amorphis (voir notre live report). Créé en 2007, Kvelertak a également quelques concerts au compteur et une très bonne expérience de la scène. Cela se ressent dans un show calibré, avec un travail sur les lumières envoûtant et aux effets parfois quasi stroboscopiques.
Les trois guitaristes en imposent et enchaînent riffs ravageurs ou harmonies finement travaillées, tandis qu’au centre, Ivar Nikolaisen, titube et hurle dans son micro au rythme des sons saturés. Intégré dans la formation depuis 2018, il remplace le chanteur et co-fondateur du groupe Erlend Hjelvik et le moins que l’on puisse dire est qu’il sait se faire remarquer. Le son est, ici aussi, clair et limpide, avec une batterie bien présente sans être écrasante au niveau des basses et de la grosse caisse. Les riffs des amateurs de six cordes ressortent bien et on en prend plein les mirettes et les oreilles durant une bonne quinzaine de morceaux. Evidemment, la setlist est fortement tournée vers le nouvel album, Endling, sorti en cours d’année et qui reste finalement dans la même veine que les productions précédentes.
Pas de grande surprise mais beaucoup de puissance et la recette gagnante jusqu’ici : des mélodies entêtantes, une voix stridente et des décibels à foison. Les trois premières chansons sont d’ailleurs composées de deux extraits de cette nouvelle galette, avec Krøterveg Te Helvete et Likvoke, taillé pour la scène, le titre étant scandé à plusieurs reprises par les musiciens et la foule. Entre les deux, Blodtørst, une bonne vieille offrande issue de leur premier effort paru en 2010, sous le même nom que le groupe.
Le public, chauffé à blanc a laissé un petit espace en devant de scène pour les plus furieux, venus se défouler et confronter la résistance de leurs épaules. Le sextet disparaît sur un beau Rogaland, avant de revenir rapidement pour trois morceaux. Endling, titre éponyme du dernier album est aussitôt suivi de l’entêtant Mjød et ses mesures saccadées reconnaissables, avant que Kvelertak n’achève son monde avec le fédérateur Bråtebrann, issu de Splid, sorti en 2020. Cette ultime ritournelle joue les prolongations, finissant le concert en apothéose pour un plaisir non feint du parterre de fans présent.
Nouvelle mission accomplie pour la Rockhal qui prouve encore, avec une programmation de connaisseur, sa place de héraut du metal dans la (grande) région ! Rendez-vous très bientôt pour un nouveau concert et d’ici là…montez le son !