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Live Report : Eluveitie + Armophis – Rockhal (Luxembourg) – 15 décembre 2022

C’est donc en cette mi-décembre 2022 plutôt glaciale que les Scandinaves d’Amorphis et nos voisins suisses d’Eluveitie venaient réchauffer la Rockhal d’Esch-sur-Alzette au Luxembourg. L’occasion de les voir bien entourés par Dark Tranquility et Nailed to Obscurity. Plongée dans une belle soirée Temple of Metal dont la Rockhal a le secret !

Il fallait arriver tôt dans le club, salle secondaire au sein de la Rockhal, juste à côté de la frontière franco-luxembourgeoise pour ne rien louper de cette soirée. En effet, avec une ouverture des portes à 17h45 et un début des hostilités programmé à 18h15, la salle d’Esch-sur-Alzette invitait très tôt à l’euphorie, certainement pour braver le froid ambiant.

Au menu, les Allemands de Nailed to Obscurity, chargés de réchauffer la grosse centaine de spectateurs déjà présents au coup d’envoi. Le combo, fort de 17 années d’expérience déjà et quatre albums connait ses gammes et entraîne son petit monde assez rapidement. Côté musique, on ne sera pas surpris de retrouver des influences et une organisation assez proche des formations du soir, notamment Dark Tranquility et Amorphis. On alterne côté chant des passages en voix clair et d’autres plus gutturaux. Un bon tour de chauffe en définitive et visiblement un vrai plaisir pour le groupe, dont le chanteur répétera à plusieurs reprises sa joie d’être là. D’autant qu’il s’agit d’une première pour eux au Luxembourg ! Après une petite demi-heure, Nailed to Obscurity s’en retourne dans les ténèbres des backstages et cède sa place à Dark Tranquility.

Il est plutôt étonnant de voir un groupe comme Dark Tranquility dans le rôle d’une relative « première partie », compte tenu de leur carrière et de leur succès au fil des décennies. On peut plutôt voir leur présence comme un joli hors d’œuvre avant d’attaquer les deux plats de résistance de la soirée. Surtout, certains comme votre rédacteur, avaient peut être déjà eu l’occasion de croiser les Suédois lors de leur venue à Metz il y a quelques mois. Alors, copier-coller de la setlist en version raccourcie ? Pas du tout !

Comme l’expliquera Mikael Stanne, leader et chanteur du groupe, cette tournée « bonus » est l’occasion de proposer des morceaux qui n’ont pas été joués depuis bien longtemps, voir n’ont jamais été présentés en live (Cathode Ray Sunshine, par exemple). Alors, bien sûr, on retrouve deux morceaux de Moment, leur dernier album, qui ouvrent (Identical to None) et clôturent presque (Phantom Days) leur set. Mais c’est aussi le moment de voir (ré)apparaître des vieilles comptines, comme Hours Passed in Exile, jouée pour la dernière fois en 2005 et tirée de Damage Done (album sorti en 2002, 20 ans déjà !) ou encore le parfait Misery’s Crown pour terminer, une chanson laissée de côté depuis quelques années, comme le confessera d’ailleurs Mikael Stanne. Après neuf petits morceaux, Dark Tranquility quitte à son tour la scène, laissant la place à Eluveitie et Amorphis, la foule ayant bien grossi et étant à présent largement réchauffée.

Changement de plateau un poil plus long (mais toujours efficace), puisqu’Eluveitie se présente avec pas moins de 9 musiciens répartis sur deux hauteurs de scène différentes. Chrigel Glanzmann, fondateur et seul membre encore présent de la formation originelle de 2002, a ramené dans ses bagages plusieurs talents, avec une certaine mixité plutôt absente du reste de la soirée !

Surtout, il propose comme à son habitude un mélange de sonorités bien connues des fans de metal et quelques originalités bienvenues, issues des influences celtes et scandinaves de ses morceaux. A l’habituel guitare/basse/batterie viennent donc s’ajouter violon, harpe, vieille à roue, différentes flutes et même une cornemuse, dans un joyeux enchaînement de chansons dansantes, la très jolie voix de Fabienne Erni accompagnant les nombreux flots de grunt. Mais Eluveitie n’en oublie jamais ses origines très portées sur le metal, les rythmiques envoyant lourdement tout leur punch à la face des premiers rangs. Côté setlist, un quart des morceaux proviennent de leur dernier album, Ategnatos, sorti en 2019. Inis Mona, tiré de leur deuxième album Slania, continue d’être présent et clôture même les débats.

Entre temps, plusieurs morceaux habituels (A Rose for Epona, King, Exile of the Gods) côtoient des nouveautés comme Aidus. Petit privilège ou nouvelle habitude des Suisses, nous avons le droit à une version française de The Call of the Mountains, un enregistrement en studio du morceau existant également depuis quelques temps. Chrigel Glanzmann répètera à plusieurs reprises durant le concert et entre un solo de guitare et un de batterie sa joie d’être présent. Il expliquera avoir trouvé le temps long durant ces périodes d’interruptions causées par la pandémie et son plaisir de pouvoir à nouveau fouler les scènes d’Europe. Au final, un concert efficace, riche et varié qui a vraisemblablement donné autant de plaisir au public qu’au groupe lui-même.

Le temps de vider la scène et d’y installer les effets personnels d’Amorphis et nous sommes repartis – à un peu plus de 21h à peine – pour le quatrième groupe de la soirée ! Né une année plus tard que les vieux routiers de Dark Tranquility, Amorphis trimballe ses amplis depuis 1990 déjà, ses deux guitaristes Esa Holopainen et Tomi Koivusaari continuant inlassablement de guider le groupe depuis la Finlande vers l’au-delà ! Fait intéressant, après des interludes plus ou moins prolongés, Amorphis a retrouvé son bassiste – Olli-Pekka Laine – et son batteur – Jan Rechberger – d’origine, fait assez rare pour être souligné.

A peine douze titres pour la dernière formation de la soirée, mais une énergie plutôt communicative, les compos alternant entre des passages assez féroces et des parties portées par un chant clair mélodique. Le chanteur, Tomi Joutsen, aime prendre des poses plutôt photogéniques et fait trembler les enceintes à mesure que la soirée se termine. Côté sonorités, on a le plaisir de voyager dans différents univers, les riffs de guitare étant accompagnés d’influences tantôt psychédéliques, tantôt géographiquement originales avec des sonorités du Moyen-Orient. Sans trop de surprise, un tiers des morceaux provient du dernier album, Halo, fraichement sorti en 2022. Deux morceaux traverseront toutefois le temps, sorti de la malle aux souvenirs de leur second album, Tales from the Thousand Lakes, dont la sortie au siècle dernier (1994) a été certifiée au carbone 14. Petit plaisir donc d’entendre Into Hiding et surtout Black Winter Day, qui, de l’aveu même du groupe, n’a elle non plus pas été jouée depuis quelques éternités (en vérité, le groupe l’avait particulièrement joué en 2019, avant de la laisser de côté sur les deux dernières années, les concerts s’étant également faits plus rares).

Quasiment 23h au compteur quand la dernière secousse finit de faire trembler les murs de la Rockhal. L’occasion de constater que cette fois encore, l’organisation de qualité et le plateau proposé permettent de s’en aller dans le froid l’esprit léger, la tête retournée – mais dans le bon sens – en attendant la prochaine venue de nos groupes de metal préférés, en 2023. Adi Esch-sur-Alzette, bonnes fêtes et à la prochaine pour du gros son !

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