Tranquillement posé sur une chaise à balançoire, Sammy Decoster nous regarde fixement avec ses yeux noirs, attitude qui peut nous mettre mal à l’aise lorsqu’une personne que l’on ne connaît pas nous fusille du regard. Prenons nous le risque de tenter une approche avec l'artiste ? Ou l'on oublie le sentiment que l'on a ressenti au vue de l'artwork pour nous plonger dans l'univers musical de cet auteur compositeur? Sammy Decoster avec son premier album au nom étrange, Tucumcari nous transporte pendant trois quart d'heure dans le road movie brumeux et mélancolique de ce jeune artiste attachant et nous donnant envie de voyager en sa compagnie pendant douze titres.
Peu connu du grand public, Sammy Decoster n'est pourtant pas un novice inexpérimenté dans le milieu musical. A l'époque où il usait ses jeans sur les bancs de la faculté de géographie, il rencontra le groupe Ultra Orange qui lui permis d'user ses médiators au sein de la formation rock. Une question était présente dans la tête du chanteur, continuer les études ou se rendre totalement disponible à la musique? Finalement, l'amour pour la musique fut plus forte et Decoster composa ses premieres maquettes sous ce patronyme. Parallèlement, dans un soucis de qualité de vie, le chanteur a fait cohabiter musique mais aussi vie professionnelle en travaillant comme éducateur. Puis le jour où son nom commença à réellement circuler, Barclay s'intéressa au projet du chanteur et le fit signer pour une entrée au sein de la major.
Tucumcari est un opus qui respire a pleins poumons les grands espaces américains où l'aura du King repose sur une grande partie des chansons de Decoster. Sa voix profonde cache une certaine assurance au chant. Elle fait écho sur le titre éponyme en ouverture d'album pour devenir plus grave sur le rythmé « L'homme que je ne suis pas » où les mains claquent presque tout le long du morceau. Un Decoster dépressif souhaite se « suicider à Hawaï »sous des notes jazzy/blues. Le banjo fait son apparition sur « Savannah Bay » pour laisser sa place à des notes de violons accompagnées d'une guitare acoustique sur la très belle ballade « Mon dernier rêve » où le violon joue un rôle important comme élément transmetteur d'émotion. La transition est radicale avec la suite des hostilités, nerveux et électrique, “L'exil” montre une facette de Decoster où l'on ressent que le rock coule dans les veines de ce jeune artiste. Ne pas parler de « The Drive » serait un oublie de taille. Chant en anglais, rythmique saccadée, voix grave mais aussi sensuelle, on est porté par ce titre qui tend à s'énerver en fin de prestation.
Sammy Decoster a délaissé l'idée d'être en groupe pour se lancer dans une carrière solo. Tucumcari est l'élément qui permet à cet artiste de se faire un nom en présentant ses compositions à un public qui ne le connaît pas. Mais c'est lors de ses passages sur scène que le public se rappelle de son nom, il laisse un souvenir positif par son énergie, son charisme et ses airs de crooners. L'ayant vu en première partie de Cocoon, des traits d'un certain Jeff Buckley ont été ressenti. Sammy Decoster est un artiste à découvrir par le biais de ce voyage musical au nom de Tucumcari qui annonce une belle carrière a cet artiste s'il continue dans la même veine. A suivre…
.:Tracklist:.
01.Tucumcari
02. L'homme que je ne suis pas
03. Je partirai me suicider a Hawai
04. Savannah Bay
05. Mon dernier rêve
06. L'exil
07. Dernier rendez-vous
08. The Drive
09. Je ne t'ai pas dit adieu
10. Venaco
11. Manana
12. Tu me hantes