Un peu plus d’un an après la sortie de leur premier album My Friends All Died In A plane Crash, Mark et Morgane, tous deux originaires de Clermont Ferrand et formant le soyeux duo Cocoon reviennent à Nantes, huit mois après un passage remarqué au Jam Club. Mark et Morgane possèdent des voix qui s’entrelacent sur des textes mélancoliques accompagnés d’une musique légère et mélodique. Ils tissent un univers folk acoustique qui séduit le public de plus en plus nombreux. Ils ont déjà réalisé avec succès des premières parties de Kaolin, Emilie Simon… Mais ce soir à l’Olympic, salle qui affiche complet pour cette date attendue de pied ferme par le public nantais, Cocoon ne joue plus en guest. Il endosse le rôle de maitre de cérémonie, une place méritée pour ce duo captivant et charmant.
20h35. La première partie de la soirée se lance sur scène. Sammy Decoster fait son entrée accompagné de son contrebassiste. Après une brève session d’accordage, il débute par une intro assez planante en poussant des cris aigus au micro. Dès le deuxième titre, il enlève son pull et bien évidemment les demoiselles présentes dans la fosse ne tardent pas à se faire entendre. Connu seulement par son nom de scène, je n’avais jamais encore eu l’opportunité d’entendre les compositions de cet artiste. A mi chemin entre Jeff Buckley, Nick Cave et Elvis, il possède des atouts de poids pour plaire au public. Plusieurs titres sont interprétés comme « The Drive », « Je partirai me suicider à Hawaï » ou encore une reprise du King, l’excellent « Don’t Cry Daddy »{multithumb thumb_width=450 thumb_height=320}
21h20. Sammy Decoster quitte la scène de l’Olympic sous les applaudissements du public. Après avoir été un peu froid au niveau des intermèdes, la première partie de la soirée aura su garder l’attention du public par son folk rock captivant.
La mise en place du matériel pour le set de Cocoon se réalise dans le calme pendant que le public nantais va se désaltérer au bar situé au sous sol de l’Olympic ou que les fans les plus prononcés squattent le devant de scène pour obtenir une place de choix. Lorsque l’on connaît l’univers qui entoure le groupe Cocoon, on a le sourire aux lèvres lorsque l’on voit un gros panda accroché au micro qui sera surement dédié à Mark tandis que d’autres peluches sont placées sur le piano de la chanteuse Morgane. Cocoon garde cet esprit enfantin même si l’on se doute que la prestation de ce soir sera différente de celle que l’on a pu voir en mars dernier au Jam Club (La chapelle sur Erdre) où les deux musiciens s’étaient présentés dans leur formation originelle c’est à dire en duo. Or, on constate la présence d’une batterie et d’un pied de micro, on se doute que Cocoon va prendre une toute autre dimension en live avec l’apparition de musiciens supplémentaires pour jouer les titres du lumineux My Friends All Died in A Plane Crash. Un travail de scène a surement du être apporté pour adapter les chansons au live qui seront dans des versions différentes que celles que l’on a pu se procurer en écoutant l’album. Plein de questions sans réponses mais qui ne vont pas tarder à être éclaircies. L’aiguille de l’horloge tourne, le public est impatient de voir Mark et Morgane se présenter face à eux…
21h40. Quelques notes d’Ukulélé résonnent dans la salle de l’Olympic annonçant ainsi le début du set de Cocoon. On s’attend à voir débarquer Mark avec dans les mains un Ukulélé mais à notre grande surprise, c’est un musicien inconnu (pour le moment) qui se présente aux nantais suivi de très près par la resplendissante Morgane qui ce soir fait craquer toute la gente masculine en portant à merveille une robe noire sur mesure. Mark arrive et commence à chanter les paroles de « Hummingbird ». D’entrée de jeu, on réalise l’importance d’un batteur dans un groupe. Même si bien évidemment il ne va pas assommer ses futs pour déstabiliser l’auditoire fidèle aux compositions de My Friends All Died in A Plane Crash, on ressent une rythmique accentuée sous l’impulsion de ce nouvel arrivant. A la fin de la première chanson, Mark s’exprime non sans une certaine émotion. « Aujourd’hui c’est une date importante. On se connaît depuis trois ans exactement avec Morgane. Il y a un an, on jouait en première partie d’Aaron, concert qui affichait complet. Ce soir, c’est Cocoon qui affiche complet. Nous sommes ravis de jouer devant vous…Merci ! »
Encore une nouveauté pour le titre qui va suivre. Sur « Vultures » Mark use ses médiators sur une guitare électrique, chose inconcevable à la genèse du groupe. Pour dire, il a fallu trois essais à Mark pour lancer cette chanson. Un problème d’accordage suivi d’une lanière mal attachée à cette nouvelle guitare ont apporté une petite pointe d’humour, le public ne manquant pas de chambrer le guitariste, gêné de la situation. Après une brève présentation des deux nouveaux musiciens, Cocoon s’apprête à jouer un nouveau titre du nom de « Sushi », une bonne nouvelle pour nos oreilles mais aussi pour l’avenir… un second album est en préparation.
« Paper Boat » chanson hommage aux influences du duo (selon les termes de Mark) fait suite. Au milieu de la chanson, les musiciens essaient de faire participer le public en lui demandant d’imiter les vocalises d’un dinosaure, Cocoon n’hésite pas à se moquer des spectateurs lorsqu’ils donnent de la voix qui tend vers des cris de chatons plutôt qu’un dinosaure. On continue sur un ton humoristique lorsque Mark nous explique les ébats de Morgane qui est malheureusement célibataire. Intermède qui permet de lancer un second nouveau titre « Baby Seals », bien reçu par l’auditoire. Retour du ukulélé pour « Owls » qui connaît à la fin de cette chanson le départ du batteur et du bassiste pour laisser Mark et Morgane effectuer un retour aux sources sur « Seesaw » et « Microwave » interprétés en duo.
Amy Winehouse ne pouvant plus, ou presque chanter sans être dans un état second, Cocoon se charge d’interpréter à leur manière mais avec brio le titre planétaire « Rehab ». Les deux musiciens chantent en alternance avec une certaine magnificence et n’hésitent pas à demander de la voix au public qui montre une certaine ferveur et leur attachement en poussant des cris de joie. Mark reprend son Ibanez pour jouer des notes bluesy sur « I don’t give a shit » qui n’est pas disponible sur leur album officiel mais leur Ep From Panda Mountains.
Tout le monde se met à taper des mains pour le single qui a permis à Cocoon de se faire connaître au grand public avec « On My Way ». A un certain moment, Mark arrête de jouer pour laisser le public chanter en acapela donnant ainsi une ambiance intimiste au concert qui donne des frissons. Commencé en duo « Cliffhanger » est un des titres de My Friends All died In A Plane Crash qui nous transporte dans une certaine mélancolie. Au fur et à mesure les musiciens reviennent sur scène pour prendre leurs instruments et apporter une dimension toute particulière à ce titre. Quelques notes de banjo accompagnent « Best I Can », nouveau titre du répertoire Cocoonien. Décidément beaucoup de nouvelles chansons sont jouées pour ce concert.
22h45. L’heure avançait et malheureusement on se doutait que ce moment allait arriver. Mark et Morgane quittent la scène de l’olympic sous les applaudissements soutenus du public qui tape même du pied sur le balcon qui surplombe la salle. Quelques minutes d’attente et les revoilà sur scène pour une nouvelle fois un moment de nostalgie. On joue cette chanson trois ans après notre rencontre. Ce titre s’appelle « Take Off », rappel de choix qui marque l’histoire du groupe. Après un moment d’émotion, Chupee vient donner le sourire à toute la salle par son air jovial et enjoué. Morgane est tout à fait charmante lorsqu’elle pousse sa voix sur le refrain, complémentaire à Mark sur ce titre.
22h53. Nouveau départ mais le public n’est pas rassasié. Comme une dépendance à Cocoon, il hausse de la voix et ses efforts sont récompensés par un rapide retour du groupe. Deuxième reprise de la soirée, « Hey Ya » des Outkast dans une version acoustique de toute beauté pour finir avec le magnifique « Tell Me », mélodique et attachant.
23h00. Cette fois ci, Mark et Morgane remercient le public de leur accueil. Ils se laissent porter par les applaudissements de l’auditoire nantais. Désormais on en reverra plus le retour du duo sur la scène de l’Olympic sauf pour ceux qui ont eu la bonne idée de descendre au bar de la salle. En effet quelques minutes après la fin du concert, ils sont sortis des loges pour rencontrer leur public. Cocoon est décidément un groupe attachant et attaché à son public.
Merci à Laura de chez Sober & Gentle pour les accréditations et la pass photo.
Photos : Hervé