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Graveyard – Peace

Trois ans après la sortie d’ « Innocence & Decadence », Graveyard revient sur le devant de la scène avec un cinquième effort vitaminé, et pourtant paradoxalement intitulé « Peace », comme s’il fallait expier certains démons. Exit les morceaux blues rock léchés et lancinants du précédent opus, la bande, emmenée par l’incroyable Joakim Nilsson, appuie sur la pédale pour nous faire vibrer des bronches aux zygomatiques. Pourtant, on croyait Graveyard bel et bien lessivé, après quatre opus, les suédois avaient annoncé la dissolution du groupe pour des différents personnels, et l’annulation de l’ensemble de leurs concerts, en pleine tournée de promotion. « Peace » offre le sentiment d’un album exutoire, où le lâcher-prise prend le dessus sur la face sombre et torturée de compositions qui n’ont jamais autant été empreintes de blues.

L’originalité de l’oeuvre de Graveyard se situe à la frontière d’un blues débordant, où les solos sont à la recherche de la blue note supplémentaire, et de musiques plus extrêmes, stoner en tête, pour construire un formidable cross over sublimé par la voix déchirée de Joakim Nilsson et les talents individuels des musiciens. Ainsi, sans jamais être démonstratif, Graveyard forgent des compositions étonnantes d’équilibre. En témoigne, le lumineux single, « The Fox », où la guitare se libère d’un condensé d’idées noires proféré par la voix écorchée vive de Joakim Nilsson. « Please Don’t » dévoile une autre facette du groupe, plus doomesque, par la sursaturation des guitares et la rythmique pachidermique.

Graveyard lorgne sur quelques ambiances fuzz, tel l’excellent solo d’introduction de « Cold Love », qui s’efface pour une ambiance planante comme seul les suédois savent en produire. Plus tard, Nilsson nous fait entrevoir des papillons noirs sous les volutes de fumée âcre d’une complainte low tempo (« Del Manic ») avant de laisser sa place à une autre illustration du génie de Graveyard, Truls Mörck, bassiste qui crache son fiel sur « Birds of Paradise » tout en nous plongeant dans un univers très sixties. A nouveau, quels solos – épurés, certes – mais tellement emplis de spleen.

Au sein de a discographie de Graveyard, « Peace » figurera probablement comme le plus énervé de tous. Certains morceaux sont plus triviaux, comme le titre d’ouverture, « It Ain’t Over Yet », instruisant une urgence à laquelle le groupe ne nous avait pas habitué. La rudesse de ce titre est pondéré par l’ajout de claviers, qui ne figurent pas non plus là d’habitude. Le résultat est épique qu’aux meilleures heures de Deep Purple. « A Sign Of Peace » ne fournit pas forcément le même effet, avec ses paroles triviales (« A big black car rolling down the road / I don’t know where I came from / or where I’m going to… ») et ses guitares un peu faciles, sans pour autant nous déplaire, pour son côté bad ass.

En résumé, « Peace », le cinquième opus de Graveyard est une belle surprise. Le groupe renoue avec un rock plus décomplexé que sur ces précédents efforts, signe d’une énergie que les suédois sauront sublimer en concert.

.: Tracklist « Peace », de Graveyard :.
1. It Ain’t Over Yet
2. Cold Love
3. See the day
4. Please Don’t
5. The Fox
6. Walk On
7. Del Manic
8. Birds of Paradise
9. A Sign of Peace
10. Low (I Wouldn’t Mind)

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