fbpx
Vacarm.net
Image default

Hellfest 2019 – Day 1 – Une affiche de rêve sous la Valley

Quelle édition ! 180.000 festivaliers se sont une nouvelle fois pressés dans le vignoble clissonnais pour ovationner les Kings of Metal… à une exception près, puisque Manowar a décommandé sa venue à la dernière minute. Pas de trouble, Sabaton – qui jouait la veille au Knotfest – a rappliqué à la dernière minute pour remplacer les soixantenaires et leurs slips en cuir. Retour sur ces trois jours de soleil et de fureur !

Les amateurs de stoner et de heavy rock ont été choyé avec une affiche de grande qualité, rassemblant les groupes les plus excitants de ces dernières années : All Them Witches, Graveyard, Uncle Acid and the Deadbeats ou encore les maîtres du fuzz, Fu Manchu. Ce fut aussi l’occasion de prendre le pouls d’une scène active, et qui prend des orientations très diverses, que ce soit un stoner pur jus avec Valley of the Sun, un psychédélisme aux Fender rugissantes avec Radio Moscow ou un doom toujours plus crasseux incarné par Conan. Paradoxalement, la foule était beaucoup plus massive en début de journée, pour ces groupes d’envergures relatives, plutôt qu’en soirée. En effet, les Main Stage affichant des groupes tels que Dropkick Murphys, Dream Theater ou Mass Hysteria à des horaires raisonnables, se sont accaparés la grande majorité du public. Résultat des courses : un concert de Graveyard terriblement agréable à regarder. On a retrouvé un Joakim Nilsson en pleine forme, avec sa voix de charmeur de serpents, reprenant les principaux singles du groupe, défendant son dernier album en date (“Peace”) et clôturant le show sur “Slow Motion Countdown” boosté aux vitamines. Le set d’All Them Witches, beaucoup plus ambiancé, nous aura fait plané pendant 40 minutes – avec une superbe interprétation de “Workhorse” et de “Diamond”. Mais, c’est surtout l’envergure prise par Uncle Acid & The Deadbeats qui impressionne. La formation anglaise, encore confidentielle il y a quelques années, s’apparente désormais à une véritable machine de guerre. Son stoner dark et gloomy d’une grande finesse, agrémenté pour l’occasion de projections psychédéliques, a fait mouche face à un public de connaisseurs. La démonstration de fuzz qui suivra avec Fu Manchu était moins subtile, mais néanmoins efficace. Après une simili-traversée du désert, le groupe de Scott Hill semble avoir trouvé un nouvel élan depuis plusieurs albums. 

La programmation de la War Zone était, comme toujours, destinée aux aficionados d’un autre genre. Cinquante nuances de punks ont défilé tout au long de la journée, en attendant le retour sur scène de Descendents après 22 ans d’absence, volant la vedette à Sum 41. D’ailleurs, les punks ne sont jamais meilleurs que face au mur. Ne bénéficiant que d’une heure, et devant un public trop clairsemé par rapport à l’événement, les Descendents ont enchaîné pas moins de 28 titres d’une setlist parfaitement équilibrée entre leurs brûlots hardcore des années 80 et leurs hymnes de punk mélodique plus tardifs. Au final, un show aux allures de grand-messe pour les fans présents venus pogoter et réviser leurs classiques face à un groupe techniquement irréprochable, au charisme toujours intact. Des losers magnifiques dans le plus beau sens du terme.

Le constat est le même que sous la Valley, l’affluence est faible, passé 18h, et c’est face à un public presque confidentiel que se produira Hank Von Hell, l’ancien frontman de Turbonegro. Il faut dire que son dernier album n’était franchement pas très convaincant, mais c’est la bonne surprise de ce jour, avec un set complètement délirant et bon enfant. La prestation de Hank Von Hell se termine d’ailleurs sur une série de reprises : I Got Erection, Get it on et All My Friends are Dead. Dans une ambiance de punk à roulettes, No Fun at All aura distillé des riffs peut-être moins glams, mais qui dégageaient une joie de vivre très communicative, auxquels le public a répondu par vagues de slams. En fin d’après-midi, les trois frères de The Interrupters ont livré un set ska-punk ensoleillé, idéal pour reprendre son souffle avant de repartir dans le pit. En effet, depuis le début d’après-midi, ça pogote sévère face à la Main Stage 2 qui accueille tous nos meilleurs frenchies. Lofofora a mis la barre haute en début d’après midi avec ses singles issues d’une discographie longue comme le bras. No One Is Innocent offre un show énergique et vindicatif, tout au naturel, avec un Kemar très content d’être là. Le groupe aux presque 30 années de carrière est même accompagné de Niko (Tagada Jones) pour clôturer son set en organisant un wall of death sur “What the Fuck”. On retrouvera ces deux chanteurs, le lendemain, en clôture de festival, avec le Bal des Enragés pour une véritable soirée karaoké, en reprenant les Béruriers Noirs, Nirvana ou encore RATM. La palme de la fosse la plus en folie revient sans conteste à Ultra Vomit, qui nous gratifie d’un sosie de Calogero pour son mash up entre le bassiste-chanteur et Gojira. Toujours aussi délirant, les nantais nous ont fait passé un bon moment de parodie metal, avant que les choses sérieuses ne commencent. Deux gros shows sont programmés ce soir-là, avec deux groupes qui se bonifient avec l’âge : Mass Hysteria renoue avec son public depuis la sortie de l’excellent “Maniac”, et Gojira poursuit sa route telle une fusée. Avec l’annulation de Manowar, les landais sont la véritable tête d’affiche de la soirée.

Le groupe démarre les hostilités en choisissant d’ouvrir avec “Oroborus”. D’habitude, les landais proposent une entrée de jeux plus franche, mais cette différence fera son effet. En intégrant “Strandred” au milieu de deux autres titres iconiques (“Backbone” et “Flying Whales”) de leur période “plus metal”, Gojira fait comprendre que leur nouvelle édito est bien en place, sans jamais oublier de jouer d’anciens titres phares, en réintégrant notamment Blow Me Away You(niverse) lors du premier rappel. Comme d’habitude, on a le droit à un très bon son, une setlist de grande qualité et un show monstrueux. On salue d’ailleurs les effets visuels qui exploitaient la totalité des nouveaux écrans du Hellfest, avec des animations toujours aussi singulières et parlantes. Le groupe ponctue son set de divers hommages à toute la scène français qui a foulé les planches de la Main Stage 2 ce jour-là, en finissant sur un feu d’artifice plutôt sympathique. 

La surprise du jour viendra de la tente Altar, avec le groupe de noise, Daughters. Le quatuor livre un set à la tension insoutenable, avec son chanteur hurlant, heurtant son micro contre son front, se flagellant de sa ceinture ou mimant sa pendaison. Alexis S.F. Marshall sait mettre l’ambiance en soirée… Juste avant, Cult Leader n’a pas fait de figuration non plus, déployant une telle violence dans leur musique, que quasiment personne n’a osé les déranger par un pogo ou autre joyeuseté festivalière. Rappelons que leur second album A Patient Man est un concentré de brutalité où le chant clair se fait rare. Enfin, pour clôturer ce triptyque infernal, la scène Altar a également accueilli les Texans de Power Trip, lesquels détenaient une forme olympique, et ont profité d’un son monstrueux et du public chauffé à blanc par Daughters, pour retourner la place et achever de nous convaincre qu’ils appartiennent aux meilleurs noms du crossover thrash actuel. Bonus : notre hommage entièrement assumé à Gloryhammer et son show aussi burlesque qu’efficace.

Retrouvez notre compte rendu du 2e jour du Hellfest 2019.

Vous pourriez aussi aimer...

Laissez un commentaire

Le webzine qui fait du bruit
Vacarm.net est un site d'actualité musicale. Chaque jour retrouvez de nouvelles chroniques des dernières sorties d'album, des interviews de vos artistes rock / metal favoris et des live report des meilleurs concerts et festivals français.