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Interview du groupe de rock/new wave Press Gang Metropol le 27 mai au Hard Rock Café à Paris.

Christophe, bassiste, créateur et compositeur du groupe de rock/new wave PRESS GANG METROPOL était de passage à Paris le 27 mai pour nous parler du dernier album du groupe, Point Blank, sorti début avril via Send The Wood Music distribution Season of Mist.

Quelques mots sur l’origine du groupe ?
De 92 à 97 je jouais dans le groupe CORPUS DELICTI, ensuite j’ai fait un projet industriel, KOM-INTERN, seul avec des machines. J’ai enregistré 5 albums, des albums à concept. Je décide de faire une trilogie sur la guerre froide, je sors un premier album puis le 2e, sur la guerre froide et Berlin. L’album s’appelait Press Gang Metropol. Il devait y avoir un mélange de machines et de guitare et plus j’ai avancé sur le projet et moins il y a eu de machines et plus il y a eu de guitare et le nom du groupe a changé. Le titre est devenu le nom du groupe. Press gang signifie “obliger à” “forcer à” accolé à métropole “la ville qui t’oblige à”, du coup c’était le mur, l’aliénation de la ville.
A l’époque où je faisais la trilogie, Berlin c’était un super concept pour faire de la musique industrielle, c’était génial y avait tous les éléments mais finalement après, en faisant un groupe à guitare rock/new-wave, cet élément de conception s’est un peu dilué, voire même a carrément disparu et en fait la pochette du dernier album, c’est presque une coïncidence. On est allés à Berlin avec ma femme, elle a pris cette photo, je l’ai trouvée géniale et je me suis dit que c’était une photo pour un album. Je la voyais en 33 tours mais on a un problème de minutage pour le vinyle, on est à 10 minutes de trop. La photo au verso c’est Checkpoint Charlie, l’étoile soviétique, l’album précédent s’appelait Checkpoint, celui là Point Blank, faudra trouver un titre pour le 3e album qui commence par Blank !

Pourquoi as-tu arrêté de jouer seul ?
Je me faisais chier sur scène. On fait rien sur scène quand on est derrière des machines, même pour le public c’est un peu une escroquerie. Tu lances un sample, t’as beau bouger la tête, tu te fais quand même chier. J’ai pris un percutionniste parce que c’était vraiment l’ennui mais au bout d’un moment j’ai eu l’impression d’avoir fait le tour et puis les guitares c’est tellement bien. J’ai alors retrouvé le guitariste et le chanteur de CORPUS DELICTI, ont fait le premier album, ça marche plutôt bien, le groupe commence à se lancer, on devait aller jouer à Mexico, faire pas mal de trucs et ils ne se sont pas sentis de redémarrer une aventure et de s’investir. Je me suis retrouvé tout seul, j’avais deux choix, soit j’arrêtais soit j’essayais de remonter quelque chose et en attendant de trouver du monde j’ai commencé à composer tout seul avec un ordinateur, j’enregistrais la basse, la guitare, le synthé, je me suis mis à faire tous les instruments que je ne connaissais pas, j’ai composé la batterie aussi et finalement j’ai réussi à remonter un groupe. Je leur ai proposé ces morceaux, ils ont choisi ce qu’il leur plaisait, reconstruit, restructuré, arrangé certaines parties, quand on a enregistré il y a eu beaucoup d’arrangements faits en groupe, beaucoup d’idées venues d’eux. J’avais fait les maquettes mais on a travaillé en groupe après et c’est comme ça que l’album Point Blank est né.

L’album est sorti le mois dernier (12 avril) mais l’aventure a commencé quand ?
Il nous a fallu au moins un an de studio parce qu’on n’est pas riches donc on y allait quand on pouvait ! (rires) Mais surtout on était très très exigeants. Je pense que tu as reconnu certaines influences et on s’est dit que même si on avait des influences des années 80, on ne voulait pas sonner années 80, on voulait que le son soit moderne, de nos jours et quand t’as pas les moyens faut mettre de l’huile de coude. Alors ça prend le temps qu’il faut et une fois qu’on a trouvé qu’on ne pouvait pas faire mieux on s’est arrêtés.

Tu penses que cette fois-ci c’est le début d’une belle aventure ? Humainement et musicalement.
J’espère. Humainement déjà ça se passe beaucoup mieux. Ensuite, je pense qu’ils sont très motivés, des fois plus que moi ! (rires) Ils sont très stricts, il faut vraiment que les choses soient bien faites, carrées. C’est bien parce qu’il me faut des gens comme ça. Humainement et musicalement ça n’a rien à voir, c’est vraiment un bonheur. Sinon je pense que j’aurais tout arrêté.

Au niveau de la composition ?
Je compose la musique, je la passe à Seb, il travaille dessus et au bout d’un moment, si la structure du morceau le perturbe, s’il n’arrive pas à placer, il me propose une version avec une autre structure et me fait écouter. Pour les textes, il a carte blanche.

C’est donc vous deux essentiellement qui composez.
Le batteur amène beaucoup aussi parce que moi je crée une batterie mais quand il va réellement jouer, le morceau va prendre une autre tournure, il va appuyer des éléments que je n’avais pas pensé à appuyer. Du coup quand tu appuies tu fais des accents, c’est des nuances qui changent et ça c’est très intéressant. Quelque chose que tu pourrais faire seul mais je ne vais pas avoir l’idée parce que je ne suis pas batteur. Le guitariste c’est pareil, je lui fais une guitare, il la joue mais il me dit là en fait on a deux plans différents mais tu me fais faire la même chose. Il y a un travail de communication après. Je ne pourrais pas sortir les morceaux tels que je les ai créés. C’est impossible. Mais en même temps, il y a un gain de temps, de discussions inutiles.

Un mot sur le thème du titre With Our Love, qui aborde l’attentat de Nice ?
Seb travaille dans l’événementiel et était présent au moment de l’attentat. Quand j’ai proposé cette compo, il m’a dit qu’il avait envie de parler de ce qu’il avait vécu, que c’était ça qu’il ressentait à l’écoute de cette musique. Ce n’était pas une façon d’exploiter l’événement, on n’en a pas fait des caisses non plus. Il m’a dit que la musique se prêtait à ce qu’il avait vécu, comme exhutoire. Tout le reste des textes parle vraiment de ce qu’il ressent, de ce qu’il a vécu, ce sont des textes très personnels. Il a entièrement carte blanche parce que je pense que c’est super difficile de chanter les paroles de quelqu’un d’autre.

J’ai lu cette phrase au sujet de l’album : Point Blankest un album bien dans son époque qui touchera forcement les cinquantenaires et ce peu importe ce qu’ils écoutaient à l’époque”. Qu’en penses tu ? Penses tu toucher essentiellement un public de quinquas ?  
Ce qu’il veut dire c’est que ceux qui ont 50 ans aujourd’hui ont la même culture que nous, celle des années 80, un peu moins celle des années 90 et celle du début des années 2000, c’est à dire le renouveau, Interpol, The Editors, The Killers etc. Je pense qu’il a voulu dire “tous ces gens qui ont eu la même évolution que nous”. Après si on touche des jeunes tant mieux mais j’ai envie de te dire “où sont les jeunes ?” Ils n’achètent pas de disques, on ne les voit pas dans les magasins de disques ni dans les concerts, qu’est ce qu’ils font ? Quand il n’y aura plus ce public qui va encore aux concerts, comment les petites salles vont tenir ? Moi j’aimerais bien que les jeunes viennent. Mais ils ne sont pas tellement curieux, ils n’ont pas envie de sortir dans les salles de concerts le samedi chose que moi je faisais en permanence à 16 ans.

Donc pour toi ce style musical est toujours d’actualité ? 
Oui complètement. On n’est pas du tout ringards. Quand tu vois l’actualité rock d’aujourd’hui on est complètement dans l’air du temps, plus que quand je faisais CORPUS DELICTI dans les années 90, qui était la décennie du grunge et de la techno et nous on faisait du gothique. On a eu énormément de succès d’ailleurs. C’est compliqué. En fait maintenant j’ai l’impression que bizarrement dans les années 80/90 il n’y avait pas tant de médias que ça. Il y en avait mais on n’avait pas accès directement comme sur les réseaux sociaux. Et aujourd’hui j’ai l’impression qu’il y a tellement de monde, tout le monde fait de la musique tout le monde a un groupe, un projet.

Concernant la scène ?
On a fait pas mal de scène avant la sortie de l’album mais c’est très très dur de trouver des salles, tout le monde a peur de se mouiller. Je trouve qu’il y a un climat beaucoup plus tendu que dans les années 90. On arrivait à tourner vachement plus facilement dans les années 90, je crois que j’ai joué trois fois au Bikini à Toulouse, aujourd’hui jamais on n’y arriverait. Le mec il s’en foutait. Je me rappelle du repas qu’il nous avait servi, magret de canard, bouteille de vin. A Draguignan, on a joué dans une belle salle, le Bucéphale, le mec faut voir comment il se fait chier pour faire vivre sa salle, un samedi soir 15 personnes et on se demande où sont les jeunes, qu’est ce qu’ils font ? qu’est ce qu’il y a d’autre à faire ?

Bon de toutes façons il y a encore pas mal de quinquagénaires !
Tant qu’ils sont pas morts on continue (rires) !

L’album a été enregistré et mixé au studio 32 par Sébastien Dandreis et Sébastien Bernard, qu’ont-ils apporté à l’album ?
Enormément. L’ingé son s’est vraiment investi dans le projet, il nous a servi de garde fou, il a proposé des choses, ça a vraiment été super parce que souvent, quand tu vas dans un studio, le gars enregistre, appuie sur record et basta. Lui il s’est investi, il a servi de tampon quand il y avait des prises de tête, c’était génial de travailler avec lui.

Vous avez des pistes pour jouer à l’étranger ?
Oui on a plusieurs pistes.

Si tu ne pouvais faire écouter qu’un seul titre pour défendre l’album lequel choisirais-tu ?
Je dirais Stalemate parce qu’il y a une atmosphère dans ce morceau qui est un peu tendue, un peu étrange. Je l’ai composé après avoir vu le film “28 jours après” et la tension dans ce film, quand l’acteur court avec la musique, quelques jours plus tard j’ai composé ce morceau. Je l’ai fait hyper vite et je pense que ce film m’a totalement guidé. Alors ce n’est pas le même morceau que dans le film évidemment mais l’ambiance, la tension, j’ai retrouvé cette atmosphère que le film avait créée chez moi, cette espèce d’angoisse retenue.

Qu’est-ce que tu as ressenti quand tu as entendu l’album finalisé ?
C’est marrant mais complètement dépossédé. C’est plus mon bébé. Il ne m’appartient plus. C’est un travail de groupe.

Vous avez des projets ?
On a deux clips en préparation.

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