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Rencontre avec les néerlandais de DeWolff pour la sortie de Tascam Tapes.

Rencontre avec Pablo Van de Poel (chant, guitare) et Robin Piso (orgue) du groupe de rock néerlandais DeWolff, le 11 décembre 2019 à Paris.

Bon, c’est la première interview de DeWolff sur notre webzine ! Du coup on se disait que vous pourriez commencer par vous présenter à nos lecteurs et nous expliquer un peu ce qu’est DeWolff ! Par exemple, DeWolff : qu’est ce que cela veut dire ?
Pablo
 : Alors je suis Pablo (il prononce son nom dans un mélange de néerlandais et de français) « Von Der Pool », (il s’appelle Pablo Van de Poel) mes amis français disent vent de poule pour rire… je joue de la guitare dans DeWolff.
Robin
 : Hey moi c’est Robin, je joue de l’orgue dans DeWolff.
Pablo
 : DeWolff, c’est une histoire qui commence il y a 12 ans, on s’est retrouvés dans un studio de répète, mon frère batteur était aussi là et on a fait un jam… Pfiouf. Quel bœuf ! Quel moment ! ça a duré des heures. Et on a recommencé. Plusieurs fois. Et puis on a joué un Open Mic un soir, on est venus à trois, on a joué ensemble sur scène et puis voilà. On a fait un super score ce soir là. Entre nous. Sur scène. Avec le public. Alors on s’est dit « c’est cool, on est un groupe maintenant je crois, non ? » « Apparemment oui ! ». Et hop c’était parti. On était super jeunes, j’avais à peine 16 ans. On adorait le film Pulp Fiction, on venait de le découvrir et on le regardait en boucle, encore et encore, et dedans il y a ce monsieur « Winston Wolff », on le trouvait cool et le nom est parti de là.

En fait vous étiez un groupe avant même de savoir que vous étiez un groupe !
Pablo :
c’est exactement ça ! Il faut bien voir à ce moment là, qu’au Pays-Bas, il y avait peu de groupes qui jouaient, encore moins dans notre genre de musique, c’était surtout des open mic et des bœufs… Il a fallu des heures à jouer de la musique ensemble pour qu’on se rende compte qu’en fait on était bien un groupe !

Donc voilà votre nouvel album qui arrive, on est là aujourd’hui pour cette sortie. Le 8ème en 12 ans. Pas mal de boulot et un rythme très rapide d’au moins un album tous les deux ans. Est-ce qu’on sait déjà, avant même d’avoir écouté celui là, que la suite va arriver vite ?
Pablo :
Ah ah ! Oui vraiment, sans doute pas dans deux ans même, plutôt dans un an ! En fait c’est toujours le côté marrant de la chose, entre le public et nous qui sommes le groupe… Le temps que les choses vous parviennent nous on est déjà sur autre chose. Celui-là d’album, Tascam Tapes, ça fait déjà un an qu’on l’a enregistré… Et depuis on n’a pas vraiment écrit de nouvelles chansons mais on sait que là ça nous démange et qu’on va le faire très rapidement.

D’ailleurs pourquoi le sortir là en Janvier juste après les fêtes ? On trouve ça presque Punk : toutes les prods du monde courent pour être sous le sapin, et vous arrivez juste après ! C’est cool. C’est rock.
Pablo
 : ah bon ? On fait ça nous ? (rire) c’est une problématique avec le label, l’album est prêt depuis Février, il manquait juste la pochette, mais le Label nous a dit on ne peut pas le sortir maintenant on a trop de sorties. En fait, à l’origine, notre idée c’était de sortir deux albums en un an, mais on n’a pas pu. Un peu too much ? C’est peut-être pour ça qu’on a envie de retourner si vite en studio. Puis bon c’est bien, janvier, nouvelle année, nouvel album. ça colle mieux !
Et évidemment derrière une tournée ?
Pablo
 : Bien sûr ! On se voit vite ne vous inquiétez pas !

Bon je suis obligé de poser la question vu que c’est écrit sur la pochette de l’album : est-ce que vous l’avez enregistré pour moins de 50 dollars ? (sur l’album il y a écrit « this album was record for less than fifty bucks », comme un slogan publicitaire)
Pablo 
: non, c’est complètement faux ! On a enregistré ça pour beaucoup moins que 50 dollars, pour 0 en fait. Pour rien du tout. En fait c’est un nombre bidon… Ce vieux Tascam qu’on a utilisé, il a dû me coûter 30 euros un jour, et donc on a réfléchi, on a acheté quoi d’autres pour cet album ? Des câbles ? En fait on n’avait besoin de rien de plus que ce qu’on avait déjà… Donc à un moment on a dit bon allez disons 50.
Non mais sérieux : vraiment moins ?
Pablo
 : oui (rire)
Robin
 : en fait c’est plus un slogan, une affirmation accrocheuse ah ah ah

Alors, enregistré sur la route ? Comme c’est écrit ?
Robin
 : complètement ! En backstage parfois aussi.
Pablo
 : on a même enregistré la chanson « It Aint Easy », qui est en plus le seul hit single qu’on n’a jamais eu en Hollande, on l’a écrite en 10 minutes, sur la banquette arrière de notre voiture de tournée. On était là, le Tascam avait de la batterie et enregistrait, et on jouait, et c’est sorti. Et on a trouvé ça bien. Donc on s’est dit « merde on a un concert dans 10 minutes on va bientôt arriver », c’était en France d’ailleurs je crois » et du coup on l’a vite réenregistrée là, 5 minutes après l’avoir composée, en vitesse. Avant de décharger le van. C’était drôle à enregistrer, on se gueulait dessus les accords, okay : LA, DO, SOL et ça enregistrait et c’était nickel quoi. Et c’est cool. Bon bien sûr après j’ai enregistré les paroles au propre, mais la musique ça a pris 10 minutes en improvisation quoi !

Et ça n’a pas été trop dur après au mixage et mastering de rendre un son un peu plus propre et de boucler l’album ?
Robin
 : le dernier album, enfin l’avant dernier du coup, on l’avait enregistré dans notre propre studio à domicile et puis on l’a mixé nous même… Celui là c’est un peu différent, on était en tournée, avec du temps parfois entre deux dates ou en backstage, on s’est dit allez on tente l’album, si c’est cool tant mieux, si c’est pas cool tant pis, de toutes façons c’est pas une perte de temps, on n’a rien à faire avant que le concert commence quand on glande en backstage. Et puis en fait c’est sorti super bien quoi, les chansons nous plaisaient, et le son avait un cachet qu’on trouvait cool aussi. Du coup on a demandé à quelqu’un en Hollande de le mixer pour nous parce qu’il est vraiment meilleur que nous en mixage, il a toutes les petites astuces et le savoir faire, donc il l’a fait pour nous.
Pablo : ouais, c’est un genre de scientifique et il a même écrit un livre là-dessus…
Robin
 : ah non il en est à son deuxième je crois !
Pablo
 : sérieux ? Parce que de temps en temps j’ouvre le bouquin et j’essaie de comprendre et en fait je comprends rien à ce qu’il écrit et je me sens con. Non le mec est meilleur que nous (rire)
Robin
 : ouais sur l’album précédent, il y a une chanson qu’on a écrit le soir de l’intronisation de Trump à la présidence des US, on était ensemble, ça nous a marqués, on a écrit quelque chose. Là encore un peu bancal, et le reste de l’album n’était pas prêt mais on voulait quand même sortir cette chanson rapidement pour coller au moment. Alors on lui a envoyée… et il nous l’a rendue et on était sur le cul quoi, subjugués « dude, comment t’as fait ça avec le matériel qu’on t’a envoyé ».
Franchement le dernier album là, Tascam Tapes, le son est vraiment bon, on ne dirait vraiment pas du coup que c’est fait à l’arrache, en tout cas ça ne se sent pas que c’était à ce point un album fait dans l’entre deux d’une tournée entre les dates quoi…  
Pablo
 : ouais ça sent pas tant que ça le bordel du derrière du van.
Robin
 : il a fait un super boulot notre ingé son. Bon après très franchement : il faut aussi rendre hommage à l’enregistreur Tascam.

Vous avez la référence exacte de l’enregistreur ?
Robin
 : C’est un Tascam Porta 2… ça vient des années 90. En plus au début on n’était pas si chauds pour suivre l’idée de Pablo. En tournée faut aussi se reposer un peu. Et puis on a préparé ça, avec l’enregistreur, on l’a essayé avant le début du tour, et ça sonnait tellement bien, ça a fini de nous convaincre. Et sur tous les instruments, le son que la batterie sort là dedans, complètement fou, le synthé, les grattes… tout sort bien quoi. Alors on s’est dit que l’idée était peut-être folle mais qu’on allait le faire quand même.

Et d’où vient l’idée de faire de cet album une pub des années 50, de lui donner ce look si particulier. Parce qu’on sait d’où vient cette phrase, comme quoi ça a été enregistré pour moins de 50 dollars, mais reste à expliquer l’autre : ça sonne comme un million.
Pablo
 : En fait, j’ai pensé à cette couverture, j’ai designé quelque chose de très simple, je voulais juste que ça ait l’air assez stupide en fait (rire). Un derrière blanc, des lettres noires, et c’est tout quoi. Le genre : bon bah voilà, c’est le nouvel album de DeWolff, ça coûte tant, c’est fait comme ça… et voilà. Je trouvais ça bête et cool. Le Label n’a pas du tout aimé ! Ils nous ont dit on peut pas vendre un album qui ressemble à ça, évidemment j’ai réagi «  nan, fuck, on le fait et tout, on veut le faire ». Puis bon le Label a dit ok, allons vers cette idée mais juste améliorons ton dessin que ça rende un peu mieux. Du coup on a contacté ce mec, en Californie, qui fait de supers dessins, il travaillait sur d’autres choses pour nous, on s’est dit qu’il pouvait peut-être faire la pochette aussi et puis je lui ai envoyé mon idée, il a fait ça et ça nous a plu.

En fait toute votre identité graphique, sur scène avec le décor, puis l’album, a été faite par la même personne ?
Pablo
 : oui c’est ça exactement ! De même dans les clips.

Pour revenir sur l’album : vous utilisez une basse mais vous n’en avez pas sur scène donc comment allez-vous arranger les morceaux ?
Pablo
 : y’a même plusieurs basses sur certains morceaux !
Robin
 : oh je vais faire comme d’habitude et jouer ça sur un synthé basse !

Vous n’avez pas eu envie de recruter un bassiste ?
Robin
 : il y a deux albums, sur Roux Ga Roux, on est entrés en Studio avec un bassiste, un pote à nous qui joue super bien. Et c’était super cool, d’ailleurs il nous a même rejoints sur certaines dates. Mais on s’est rendus compte de quelque chose en jouant sur scène avec lui : la vibe était différente. On avait tellement l’habitude de jouer juste à trois, dans notre dynamique à nous, qu’on s’est rendus compte que c’était difficile d’intégrer quelqu’un. Puis c’était juste différent quoi. Cool. Mais pas pareil. Et puis c’était bien, mais pas meilleur, donc est-ce que c’était nécessaire ? On a trouvé que non et on a laissé tomber l’idée. Du coup, Pablo a fait certaines chansons à la basse et moi au synthé pour la ligne de basse et c’est notre son, c’est DeWolff.

Il y a déjà deux frères dans le groupe je me rends compte qu’en fait il y en a trois.
Pablo
 : yeah, exactement.

Au fait je voulais demander : pourquoi North Pole Blues ?
Pablo :
ah j’espérais que quelqu’un me pose la question ! En fait ça vient d’un truc crétin. Si tu es au pôle Nord, peu importe l’endroit où tu vas : tu ne peux qu’aller au sud. Et les américains ont une expression « aller au sud », ça veut dire que tout va se mettre à aller mal. Donc si t’es au Nord, et que tu peux qu’aller au sud, ce n’est pas bon. C’est le North Pole Blues. C’est un jeu de mot un peu nul !

D’ailleurs pourquoi cette chanson est en deux morceaux, comme si c’était deux chansons bout à bout ?
Pablo
 : c’est exactement ça !
Robin
 : c’est ce que je te disais : on a enregistré un peu en continu, quand on avait des trous dans l’emploi du temps. Du coup cette chanson on l’a redécouverte après en réécoutant les bandes, on l’avait oubliée ! Et l’idée c’est que les gens en écoutant aient l’impression d’être avec nous à l’arrière du van, alors qu’on délire et qu’on fait un peu n’importe quoi sur nos instruments. D’où la fin avec le synthé qui part un peu dans tous les sens et ce côté double chanson, en fait on était en train de faire un jam tout simplement.

Attendez, vous avez réappris les morceaux à partir de vous-même, en mode on l’a oublié on le réapprend en nous réécoutant en train de le jouer dans le passé ? Quoi ?
Pablo
 : c’est pire que ça, on ne saurait même pas la rejouer North Pole Blues ! On l’a réessayée en studio là pour préparer la tournée, et je ne sais pas trop comment ça se joue. On ne l’a pas réapprise, on a pris la bande qu’on avait oubliée et on l’a mise sur le disque avec ce côté un peu n’importe quoi du morceau. Je l’ai plus dans les doigts, je sais plus la jouer.

Et vous allez faire comment sur scène ?
Robin
 : on va tout simplement plus la jouer ! Tu sais ce qu’on dit : certaines chansons sont faites pour rester sur l’album et ne pas aller sur scène. Eh bah celle là fera partie du lot.

Ok ! Et « Blood Meridian », l’autre chanson qu’on adore sur l’album. Vous allez la jouer ? D’ailleurs, elle est en deux partie mais les deux parties ne sont pas mise bout à bout, elles sont séparées, pourquoi ?
Robin :
Initialement les deux parties devaient se suivre.
Pablo
 : C’était même prévu qu’on les mette les deux à la suite en ouverture de l’album. Mais après une première écoute on trouvait que ça collait pas si bien que ça. Toutes les chansons de l’album sont assez courtes en dehors de ces deux là, donc ça faisait un trop gros morceau puis plein qui s’enchaînent, ça donnait aussi trop d’importance à la chanson.

Du coup on doit l’écouter comment, un bout après l’autre ou en séparé ?
Pablo
 : moi je préfère que les gens l’écoutent d’une traite. Ça vient d’un bouquin, de Cormac Mc Carthy, sur des criminels qui voyagent à travers les USA pour tuer des indiens. Un livre assez violent, assez fou, sur l’histoire des US. La première partie est racontée par un indien et la seconde par un soldat, c’est assez cru… Bon la chanson parle de tout ça d’un seul tenant quoi.

Et sur scène vous allez la jouer d’une traite ?
Robin
 : oui ! On vient de tester ça en répète et c’est ce qu’on va faire.

Ah trop bien, super nouvelle, je dois avouer que c’est ma préférée de l’album et je suis vraiment heureux d’apprendre que je vais la voir sur scène d’une traite.
Robin
 : franchement c’est aussi le morceau que je préfère !

Une autre question par rapport à votre chanson : est-ce que vous êtes vraiment sûrs que l’amour est une perte de temps (un morceau s’appelle « Love is such a Waste ») ?
Pablo (rire)
 : non pas du tout, l’amour c’est cool ! C’est juste une réflexion que j’ai écrite comme ça, ce n’est pas vraiment moi qui le dit, c’est quelqu’un qui passe sa vie en tournée et qui pense des trucs comme ça. Mais pas vraiment moi.

Tiens d’ailleurs je pense à un truc là, vous m’avez dit que « It Aint Easy » était votre premier hit aux Pays-Bas, et que vous venez de là-bas donc, ce que je ne savais pas… Du coup vous n’avez jamais pensé à chanter en néerlandais ?
Pablo :
pas du tout ! Tu sais, le Français c’est une jolie langue… Mais le Flamand, ça accroche comme langue, je ne trouve pas que ça soit un très beau langage pour la musique. Et puis tu sais, les Pays-Bas c’est 17 millions de personnes et on n’est que 17 millions dans le monde à parler Flamand. C’est rien du tout. On est tout petit. Dès le plus jeune âge, on apprend à parler Anglais, nos films sont en Anglais, bref : on a l’anglais partout et l’esprit qui tourne autour de cette langue. Donc en fait l’anglais est assez naturel pour nous.

Ah ce n’est pas du tout comme ça chez nous, mais vous avez dû vous en rendre compte au vu de mon accent déplorable (rire) ! Bon, plus sérieusement, j’ai reçu l’album et j’ai adoré, même si ça a été fait pour moins de 50 dollars… (rire) ça sonne vraiment comme dans les années 70, enfin y’a une inspiration rock blues qui est cool quoi. ça me donne l’impression qu’avec vous, qu’avec des groupes comme les Black Keys ou Gary Clark Junior, ce genre de musique revient sur le devant de la scène. Vous ressentez ça aussi ?
Robin :
En vrai je suis vraiment content que des groupes comme ça trouvent du succès, depuis les White Stripes
Pablo
 : et encore je crois que les Black Keys dépassent largement le succès de Jack Black avec ses White Stripes.

Si vous avez une idée d’où vient ce retour en force de votre musique, on est preneurs ! Parce qu’on veut bien militer avec vous pour le retour de ce genre de son.
Robin :
je crois que les gens cherchent de la musique un peu plus « vraie » aujourd’hui. Si tu prends ce qui passe à la radio aux Pays-Bas, ça sonne pas vrai quoi, c’est fait pour rentrer facilement, pour rester dans la tête, c’est prototypé, c’est fait en série. Bref : ça sonne pas pareil. On parlait plus tôt dans la journée entre nous de comment le cerveau fonctionne… En fait c’est le Mac Do : des scientifiques se penchent sur le cerveau et regardent ce qui chimiquement marche le mieux, puis on le fait en série, comme des burgers. Pareil en musique. Du moins à la radio.
Pablo : ouaip, que des choses un peu rapides et tout. Et c’est clair que si tu réfléchis pas un peu 5 minutes, tu te dis « ouais » c’est cool, tu n’as pas besoin de creuser plus loin, de te poser et de comprendre, t’écoutes, tu as ta petite décharge et tu passes à autre chose. C’est pas de l’art ça. L’art ça peut pas te satisfaire en 30 secondes, faut se plonger dedans, faut comprendre. Et là derrière, il se passe quelque chose de plus puissant que quand tu manges ton burger à la chaîne sur une radio nulle. C’est plus simple le burger, mais ça va moins loin.
(Il fait une pause)
Pablo
 : d’ailleurs tu parles d’un retour de notre musique, je ne suis pas sûr. Si tu allumes une radio, ce come back il s’entend pas, on n’entend pas de l’art mais des produits. Qu’on oublie assez rapidement. Cela dit j’espère que ça va revenir et qu’effectivement on parlera d’un retour d’une vraie musique travaillée. C’est comme le café. Je ne sais pas vous en France, mais nous il y a 10 ans, en Hollande, on n’avait que du café vraiment pas bon, assez merdique. Et aujourd’hui tout le monde veut du vrai café, équitable, fait par des vraies gens. Après chaque période longue de standardisation et de production, on finit tous par vouloir revenir à quelque chose de plus authentique. Les gens ne veulent pas de choses faites par des robots, quand on leur demande sincèrement, ils préfèrent quelque chose d’humain.
Robin : Ouaip, d’ailleurs c’est pas quelqu’un qui a fait le Big Mac, je pense que c’est plutôt une équipe de chercheurs, un pour la couleur, l’autre pour la forme, le troisième pour la structure. Ce n’est pas un travail où tu donnes une partie de toi, mais où tu fais quelque chose qui doit aller au plus de monde. C’est très différent.
Pablo : en vrai ça marche avec le café mais aussi avec les burgers ! Aujourd’hui tu peux aller où chez Mac Do, comme tout le monde, c’est pas cher et facile, mais tu peux aussi aller chercher quelque chose de différent, avec un goût plus compliqué, qui ne te plairait pas forcément d’ailleurs. Et ce Burger, tu t’en souviens, tu te fais des trucs « hey tu te souviens de ce Burger qu’on a mangé ». Bon en vrai la musique c’est un peu la même chose.

En vrai ça marche, regardez aujourd’hui vous jouez en France, vous faites des tournées, c’est comme avec le café, les gens reviennent vers quelque chose avec une vraie volonté artistique derrière, de moins facile à écouter, qui demande qu’on se concentre un peu dessus.
Pablo :
oui c’est vrai peut-être qu’il y a un retour. Mais bon, y’a encore pas mal de vieux dans notre musique, j’espère qu’il y aura plus de jeunes. Même dans le public, ça serait vraiment cool si la jeunesse reprend le rock au cœur.

Eh bien nous on est jeunes… et on sera devant la scène à tous vos concerts.

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