Cap'tain Planet : Le nouvel album de Flying Pooh est plus sombre, comment le percevez-vous ?
Satanus : On a pris de la bouteille… On a vieilli le son en fut de chêne et le résultat sonne comme un bon vin !
Mc Dave : C'est vrai, Spanking Day paraît peut-être sombre à côté de Viva San Antonio, mais on s'est jamais dit : « le prochain album doit être plus sombre » ça s'est fait tout seul, au fur et à mesure qu'on travaillait les nouvelles compos. Le fait de ne plus avoir de percus et de cuivres y est aussi pour quelque chose. On voulait quelque chose de plus simple, plus direct, les nouvelles chansons sont bien plus abouties au niveau de l'écriture.
C : La sortie de ce nouvel album a été longue et douloureuse ?
S : Césarienne, fissure anale, septicémie, herpès vaginal, tout y est passé mais quand le petit est arrivé on était satisfait …
M : C'est clair qu'il y a eu un petit flottement à la fin de la tournée de «Viva San Antonio », très espacée dans le temps. Il y avait un ras l'bol général, on en avait marre de jouer les mêmes morceaux en concert, surtout que certains avaient été composés au moins quatre ans avant … On répète qu'une fois par semaine, donc on avance doucement. Et le problème, c'est qu'à un moment, tout l'monde en avait marre. On a donc décidé d'arrêter les concerts pour se consacrer uniquement à l'écriture de l'album. Ca a calmé tout l'monde, on a pris notre temps, pour profiter pleinement de nos derniers moments à la Caserne, c'est ce qu'il fallait plutôt que de multiplier des concerts pour rien. Vu qu'on bosse à côté, il fallait vraiment qu'on puisse « respirer » un peu. Ca a été la seule vraie difficulté, parce qu'à partir de ce moment là, tout est rentré dans l'ordre : on a composé tranquillement, et on est entré en studio.
C : Vous n'avez plus de tromboniste et de percussionniste, quelle est la raison de leur départ ?
M : D'abord parce que les nouveaux titres ne leur laissaient pas franchement de place, et aussi parce que les 2 s'éloignaient du groupe pour des raisons professionnelles, des choix de vie, donc ça s'est fait tout seul.
C : L'album a –t-il reçu un bon accueil ailleurs que sur Vacarm.net ?
S : Jusqu'ici, c'est une bonne fessée générale … on nous attendait pas là ! Donc on croise les doigts
M : On n'a pas à s'plaindre, les critiques sont très bonnes
C : Avez-vous des objectifs plus ambitieux avec la sortie de ce nouvel album ?
S : Une tournée plus pro, plus fat, et peut-être sortir le prochain plus vite … Mais pour le moment on veut envoyer sur scène…
M : L'objectif, c'est que l'album ait un bon accueil, qu'on puisse faire de bons concerts dans des salles bien remplies, etc …
C : Pourquoi cette imagerie autour de la fessée ?
S : Parce que c'est une pratique érotique qui dispose d'une histoire exceptionnelle, de plus, la fessée pratiquée au jour le jour a redonné sens à ma vie …
C : Pourquoi le choix exclusif de la langue anglaise dans vos morceaux alors que le précédent était en français ?
M : Non, sur le précédent, il n'y avait que deux titres en français (crache ta maille & des bleux dans les yeux), le reste était en anglais. On trouve simplement que le français ne colle pas, ne sonne pas avec notre musique.
S : On a peu pratiqué le français car ça sonne moins bien, et vu les nouvelles compos c'était impossible pour moi d'écrire en français… De plus je n'écoute que des groupes de rock anglo-saxons depuis toujours, rares sont les chanteurs français qui me font bander en terme de Rock'N'Roll …
C : Y a-t-il quelque chose de plus sérieux qui se cache derrière le second degré des textes de Flying Pooh ?
S : Il est clair que ce sont toutes des petites histoires qui ne demandent qu'à être clippées …
M : On a mis les histoires des chansons sur le site et les lyrics pour que les gens comprennent mieux le délire … une fois de plus on est pas dans le consensuel, ni dans le refrain à briquet ! ! {multithumb thumb_width=500 thumb_height=350}
C : Avez-vous réellement cherché à vous éloigner de l'étiquette « Mike Patton Français » qui vous collait à la peau ?
S : Je ne pense pas avoir une étiquette de Patton Français … Sinon c'est les glandes parce que je n'ai pas 10% de son talent …
M : Elle nous collait, mais de loin. On est juste fans, ça se ressent peut-être par moment, mais c'est tout. On a pas cherché à s'éloigner de ça, on voulait juste un album plus cohérent, plus mûr.
C : Comment s'est effectuée la rencontre avec Francis Caste ?
S : … on l'a pécho dans une black-room…
M : On le connaissait avec Dysfunctionnal By Choice dont il est le batteur. On a entendu ses productions, on trouvait que ça sonnait bien. On lui a filé une démo des titres, il a bien kiffé, et c'est parti.
C : Qu'a-t-il apporté à l'enregistrement ?
M : Ce qu'on attend d'un ingé son, du recul par rapport à tout le « merdier ». Lui, il est là avec ses oreilles neuves alors que nous, quand on rentre en studio, en général, elles sont déjà un peu fatiguées. Donc il nous donne des idées au niveau de la production, sur tel ou tel son, ou tel arrangement, mais sans jamais s'immiscer dans la sphère « privée » du groupe. A ce niveau là, il a été parfait !
C : Vous êtes un groupe qui possède une identité propre et une vision différente des autres groupes de rock actuels, avez-vous privilégié le côté humain avant tout avec FrancisCaste (cad être ami avant de travailler) pour la production ?
M : Non, on est devenus potes en enregistrant l'album. Bon, quand on s'est vus avant d'entrer en studio, on a bien vu que ça le ferait. Parce qu'avant tout, on n'est pas là pour se prendre le chou, mais pour prendre du plaisir et bien s'marrer. Et le Francis, c'est un sacré gai luron …
C : Quelle(s) réaction(s) cherchez vous à provoquer chez l'auditeur ?
S : La surprise … puis l'excitation … ça fait 10 années que je suis chanteur des Pooh et on a jamais baissé notre pantalon … Ni consensualisme ni démagogie ….
C : Avez-vous opté pour un nouveau visuel sur scène ou dans votre jeu de scène ?
S : Yes tu vas voir ça ! ! ! On est classe, mais c'est la surprizzz ….
C : En quel sens la musique vous permet elle de vous exprimer . ?
S : Sur scène, je suis Satanus et je raconte des histoires assez singulières … Je ne me sens jamais autant en vie que lorsque je suis sur scène … La musique m'a permis de créer, de libérer une énergie et de recevoir beaucoup …
C : Cherchez vous à établir une relation différente de celle du second album avec le public lorsque vous êtes sur Scène ?
S : Non, toujours la même folie, une fois de plus, on est pas là pour sortir des conneries du genre « tous ensemble pour faire du bruit » ou « merci on vous aime » …. Le côté plus sombre des nouvelles compos est parfaite pour instaurer une petite ambiance malsaine … et ça c'est bon …
C : Comment voyez vous l'évolution de votre style musical en général dans le futur ?
M : On ne prévoit rien à l'avance, donc impossible de répondre cette question.
C : Comment décrivez-vous le Val d'Oise pour la musique ?
S : Cool même si la Caserne nous manque mais il y a beaucoup de choses à faire encore …Nous sommes par exemple obligés de répéter sur Paris …
C : Préféreriez-vous que les jeunes filles du premier rang pleurent ou s'évanouissent en vous voyant ?
S : Wet in their Pants ! ! ! !
Merci à Flying Pooh pour sa gentillesse et à Bart leur manager pour avoir joué la secrétaire ! 😉