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Interview – 7 Weeks (Juin 2013)

Quelques heures après leur passage très remarqué au Hellfest, nous avons croisé la route de Julien, guitariste bassiste et chanteur dans le groupe français 7 Weeks, pour discuter ensemble de leur nouvel album Carnivora, ainsi que de leur histoire et de leurs projets pour le futur.

Pour commencer est-ce que tu pourrais vous présenter pour nos lecteurs qui ne vous connaissent pas encore ?
Julien, guitariste/bassiste/chanteur dans le groupe. Il y a Florian à la guitare, Manu aux claviers et Jérémy à la batterie.

Alors le concert de ce matin, ça s’est passé comment ?
Super bien, on a attaqué 30 minutes après l’ouverture des portes et il y avait déjà du monde, et ça n’a fait que se remplir. Les gens étaient réactifs. C’était cool.
Est-ce que tu peux nous parler du nouvel album qui est sorti cette année ?
C’est notre 3ème album, quatrième disque puisque le premier était un EP. On a pas mal évolué ces dernières années. Avant, on a fait un album concept adapté d’un ciné-concert qui nous a fait intégrer des claviers, des choses un peu planantes, ambiantes, ce qu’on faisait pas avant. Et dans ce nouvel album, on retrouve notre base heavy stoner, assez lourde, mais on a aussi des trucs plus planants au milieu de toute ça.

D’où viennent le nom et l’artwork de l’album Carnivora ?
« Carnivora » est le titre d’un morceau et c’est le nom scientifique de la classe des carnivores. Ça donne un côté un peu froid, et le morceau résume bien l’album : un sentiment d’histoire parallèle, un peu en dehors de la réalité. On a eu pas mal ce genre d’influences, avec l’univers zombie par exemple, mais pas d’un point de vue gore, plutôt poétique. Ça revient, les thèmes un peu fantômes ou zombies. Et « Carnivora » résume bien tout ça. Il y a aussi plein de références blues et ça rappelle l’image des meutes de l’enfer aux trousses des bluesmen, comme la malédiction de Johnson par exemple. Et l’artwork a été confié à Gilles Estines qui fait aussi la déco ici (au Hellfest ndlr), il y a des peintures à l’entrée. C’est un artiste de Rennes et ça fait deux albums qu’on lui confie et ça se passe super bien.

La légende voudrait que le 3ème album soit celui de la maturité. Tu es d’accord avec ça ou non ?
Si on veut, je ne sais pas. À chaque album on est moins complexés, on se met de moins en moins de limites. Je ne sais pas si c’est la maturité cet album, mais on ose faire des trucs un peu ballades, des morceaux de 8 minutes, des trucs avec des sons clairs. Plus ça va aller, et plus on osera faire ce dont on a envie.

Ça signifie quoi votre nom ?
7 semaines, en anglais (rires). C’est un peu con comme histoire, au début on avait pas vraiment de nom, mais on voulait aller vite, tout de suite avoir un support pour chercher des dates. La première démo a été enregistrée 7 semaines après la première répétition du groupe, démo qu’on a appelé 7 weeks. Voilà, tout simplement.

Ça fait quoi de jouer dans un festival comme le hellfest ?
C’est le pied ! Déjà, ça donne de la renommé, de la crédibilité au groupe. Il y a pas beaucoup de groupes français de notre niveau et c’est vraiment super de jouer ici. Si on est là c’est un plus pour faire parler du groupe. Pour ce qui est du concert, grosse scène, gros système, un public là pour faire la fête c’est vraiment bien ! Il faudrait vraiment être blasé pour ne pas trouver ça génial.

Korn a déjà annulé deux Hellfest, vos pronostics c’est quoi ? Ils jouent ou pas cette année ?
(rires) J’arrête pas d’entendre parler de ça depuis ce matin ! Tout le monde dit « jamais deux sans trois ». Déjà je sais que les autres années, ça a vachement fait parler en mal d’eux, donc je ne pense pas qu’ils le fassent une troisième fois ! Après si ils le font c’est leur problème. De toute façon j’irais pas forcément les voir, j’irais plutôt voir Sleep ou Neurosis je pense.

Justement ma prochaine question était : est-ce qu’il y a un groupe que tu ne veux absolument pas louper pendant le festival ?
Tout ce qui est sous la Valley est quelque chose qui nous touche avec 7 Weeks. Quand dans la même journée tu as Sleep, Neurosis, c’est des trucs qu’on veut voir. Aussi les papys du rock, voir ce que les légendes racontent même si on sait que ce n’est plus les groupes que c’étaient. Il y a plein de groupes, j’ai du mal à choisir. Kreator aussi, un groupe que j’écoute depuis super longtemps. Il y a beaucoup de nostalgie dans ce festival au final, des groupes que tu écoutais et que tu as envie de voir en vrai.

On a pas mal parlé de vous comme «groupe de stoner», mais je trouve que votre album sonne plus rock’n’roll. Vous, vous vous classeriez sous quelle étiquette ?
On essaye depuis deux trois ans, pas de s’en débarrasser mais de faire en sorte qu’on ne nous considère pas uniquement comme un groupe de stoner, parce que le mec qui va venir voir du stoner ne va pas trouver son compte avec nous. Ça fait partie de nos influences mais ce n’est pas que ça. On nous dit souvent qu’on fait du post-stoner, donc si on veut. Nous ce qu’on sait, c’est qu’on fait du rock, avec plein d’influences dans le métal et le stoner. On est pas un groupe pur de stoner. C’est pas nous qui l’avons revendiqué cette étiquette, on nous l’a un peu imposée.

J’ai l’impression d’un certain retour de la scène stoner et rock. Tu as des idées de pourquoi ?
Je pense qu’à chaque fois, il y a des groupes qui changent la donne. Les 90’s c’était Nirvanna, et même si ça a été moins important, les années 2000 ça a été Queen of the Stone Age, qui a ramené le fait de faire de la musique hyper massive, avec des voix claires, et des mélodies super pop. Même si ça n’a pas été un phénomène de la même ampleur, c’est quelque chose de souterrain qui a permis de reconsidérer que les musiques « dures » pouvaient aussi être comme ça : lourde, psyché, mélodique. Ça a amené ça au public rock. Et peut-être aussi que le public a envie de sons vintages. Le métal se technicise de plus en plus et il y a des gens qui ont besoin d’autre chose.

Qu’est-ce qui vous a donné envie un jour de faire de la musique ?
On s’est rencontrés avec le batteur Jérémy, on avait envie de faire ça. C’était en 2005, on a fondé le groupe en 2006. C’était en plein boom cette musique. Tout le monde redécouvrait le rock et le stoner, et on avait envie de faire ça. Après on a monté un groupe avec un line-up qui a un peu changé mais maintenant qui est devenu stable, et on a fini par se libérer des contraintes de départ.

À quoi on doit d’attendre sur votre prochain disque ?
On est parle, entre nous. On aime bien trouver un concept, surprendre les gens. C’est ce qu’on a fait avec nos deux derniers disques. Avec le ciné concert et avec Carnivora. Pour le prochain, je ne sais pas, tout ce qu’on sait c’est qu’on est décompléxés. Si une idée commune nous plait on la suivra même si ça ne ressemble pas à ce qu’on a pu faire. On ne va pas tout révolutionner bien sûr mais on suit les envies de chacun. Je pense que c’est ça qui fait un groupe riche, quand tout se démocratise.

Comment ça se passe justement, le processus de composition ?
Au début, je faisais tout. Sauf la batterie, puisque je ne sais pas en jouer. Après, en répétition, je faisais écouter et on le jouait. En fait j’avais composé ces morceaux avant que le groupe ne se crée. Petit à petit, tout le monde a apporté ses idées, on a composé en interagissant vraiment en répétition. Et on a composé avec un clavier, ça a un peu changé notre façon de faire. Manu amène des idées et des points de vues hyper intéressants, il ne vient pas de cette scène, plutôt de la scène cold-électro, et il nous empêche de tomber dans les réflexes qu’on a de la composition de morceaux de rock.

Est-ce qu’il y a une question que les journalistes ne posent jamais et que tu aimerais qu’on te pose ?
Non, je ne sais pas. Cette question on me l’a déjà posée et je savais déjà pas quoi répondre. Tu m’as déjà posé plein de questions. (rires)

Un dernier mot ?
Alors, pour tout ceux qui étaient là ce matin, c’est pas du tout de la démagogie mais on était super contents de jouer, et du retour des gens. Merci beaucoup à vous tous.

 

Propos recueillis par Colin FAY pour Vacarm.net
Merci à Julien d’avoir pris le temps de répondre à nos questions.

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