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Festival MetalDays – Interview de Mika, cofondatrice « Notre volonté première c’est le confort de tous »

Entre festival et camps de vacances, le MetalDays peaufine cette année encore, tant son affiche que ses animations. Le festival se déroulera du 22 au 28 juilet à Tolmin en Slovénie, un bon plan vacances pour les grands enfants amateurs de metal. A l’affiche cette année : Judas Priest, Children of Bodom, Behemoth, Hatebreed, Primordial, Mantar…C’est donc avec une de ces créatrices, Mika, que nous allons discuter de l’originalité de son projet née en Slovénie en 2013. 

Bonjour Mika, que faisais-tu avant de fonder le festival MetalDays ?

Je suis ingénieure programmatrice, j’ai longtemps travaillé chez Airbus et en particulier sur l’A350. J’ai également été chef de projet chez Sony et EMI. Pour moi, diriger un projet, c’est une fonction très vaste. Tu dois établir des plans, t’imposer des dead-lines, suivre des constructions etc. Passer de l’ingénierie à la création d’un festival a été facile. J’ai également été photographe professionnelle,  ce qui m’a permis d’observer les rouages de la promotion d’artistes et d’intégrer un réseau. Je suis surtout animée par la passion.

Est-ce que ta fonction dans le festival est un travail à plein temps ?

Oui, je suis polyvalente. Mes fonctions s’étendent de la promotion, du site web jusqu’aux différents visuels ainsi qu’à la boutique du festival. Avec Boban, le co-directeur, nous savons à peu près tout faire. J’œuvre à la promotion plus facilement alors que lui s’occupe du booking.

Peux-tu nous présenter le site sur lequel se déroule le festival ?

Le festival se situe en Slovénie dans la ville de Tolmin. Les festivaliers  se retrouvent en pleine montagne et peuvent profiter de la rivière qui traverse notre site pour se divertir. Le cadre est magnifique, on nous complimente souvent à son sujet. Il s’agit de notre valeur ajoutée, d’un côté la programmation des concerts de l’autre, un camp de vacances festif et agréable.

Etes-vous totalement libre de choisir la programmation ou avez-vous des contraintes?

La seule contrainte serait de choisir des groupes disponibles. En effet, ils ne le sont pas tous, certains sont en studio, tournent sur un autre continent, sont en vacances ou que sais-je encore. En dehors de ça, si les groupes sont disponibles et que vous avez le budget pour les faire venir, ça ne pose pas de problème. Dans ce cadre, nous choisissons en effet qui nous voulons. Il y a aussi les groupes que nous aurions aimé avoir et que nous n’avons pas pu signer. Mais cette partie-là est purement business. Si un groupe ne veut pas venir, il ne vient pas. Fin de l’histoire…

 

Avez-vous déjà refusé de programmer un groupe ?

Jamais. A un moment ou un autre, les groupes qui veulent venir jouer au MetalDays viendront. Si un groupe nous contacte aujourd’hui pour jouer cette année ce n’est pas possible car la programmation est complète, même si nous aimerions les faire venir ce n’est pas possible, ils devront attendre l’année prochaine.

Quelle est votre pire expérience dans l’organisation du festival?

Je dois être honnête, je me considère chanceuse de ne jamais avoir eu de réelle mauvaise expérience. Aucun festivalier n’a jamais été blessé, il n’y a jamais eu de grosse bagarre, aucun groupe n’a jamais eu de comportements stupides. Au pire, le problème peut venir de la météo. Nous sommes dans une région orageuse et il nous est arrivé de voir nos scènes abîmées par les intempéries. C’est quelque chose que l’on essaie d’anticiper mais qui fait partie du jeu.

Vous est-il déjà arrivé de recevoir un groupe qui avait trop de doléances ?

Ce genre de chose se prépare à l’avance et se négocie. Il y a toujours des solutions qui arrangent tout le monde. Quand tu as versé l’acompte et que le contrat est signé, il n’y a pas de mauvaise surprise. Si un groupe nous réclame 40 pizzas au dernier moment et que nous sommes dans l’incapacité de les fournir, ils s’en passent et puis c’est tout.

Avez-vous l’ambition de faire grossir le MetalDays ?

Nous sommes au maximum de nos capacités d’accueil. Etant donné l’endroit où nous nous situons, nous sommes physiquement limités par les montagnes, la ville et la rivière. 12000 festivaliers pas plus. Les aménagements sur notre site sont très compliqués mais nous essayons de changer des petites choses chaque année pour ne pas que le public se lasse. Notre volonté première c’est le confort de tous. Vient ensuite l’écologie et la protection de l’environnement et je suis fière que nous nous améliorons à ce sujet d’année en année.

En tant que festivalière, qu’aimes-tu trouver dans les festivals auxquels tu participes ?

Je porte beaucoup d’intérêt à la propreté des festivals, je suis toujours curieuse de voir comment sont traités les déchets. Autant par les organisateurs que par les festivaliers. J’aime aussi trouver des toilettes propres et pouvoir me laver les mains même s’il y 10 000 personnes sur le site. J’apprécie aussi pouvoir manger et boire une bière sans faire la queue deux heures. Idem pour la file d’attente à l’entrée. J’aime aussi l’idée de ne pas avoir à m’asseoir sur un tas d’ordure si j’ai envie de me poser tranquillement. Je pense sincèrement que ces petites choses rendent le public plus réceptif et que les artistes sur scènes le ressentent. Ces qualités d’accueil, pas forcément visible sont très importantes.

Vous arrive-t-il de penser à la fin de l’aventure MetalDays ?

On ne pense pas à ça, non, le festival est notre bébé. Soyons francs, c’est l’argent qui dirige le monde et si un jour le public boudait massivement le MetalDays, nous serions contraints de nous arrêter. Mais je ne préfère pas y penser. Tout va bien, on s’éclate. Cette année nous avons la chance de produire Judas Priest. Le plus gros groupe que nous n’ayons jamais proposé auparavant. Nous mettons toute notre énergie à créer le meilleur environnement qui soit pour les festivaliers. Chaque année, nous peaufinons notre festival. Nous ne pouvons pas nous agrandir par le nombre alors nous le faisons par la qualité de l’accueil. Je pense sincèrement que notre festival durera tant que la qualité de l’accueil sera notre priorité.

Que pensent les habitants de Tolmin à propos du MetalDays?

Au début ça a été un peu difficile, la population était sceptique en voyant arriver les metalleux avec leurs cheveux longs, habillés en noir. Qui ne serait pas surpris s’il ne connait pas notre univers. Nous connaissons tous les poncifs du genre. Et puis, le temps aidant, ils se sont rendus à l’évidence. Les festivaliers sont des gens normaux, sympas et inoffensifs. A présent, tout le monde vit en bonne intelligence et nous avons réussis à nous faire accepter. Ils nous arrivent même de collaborer. Le maire et les politiques sont fiers de ce que nous avons réussis à imposer grâce à nos festivals. La ville de Tolmin est maintenant connue pour ça. Ils ne peuvent pas faire semblant de ne pas s’en rendre compte.

Puisque tu nous parles de tes festivals, peux-tu nous présenter le WinterDays ?

C’est un nouveau challenge pour nous, nous l’avons créé l’année dernière et nous préparons sa seconde édition. Il se déroulera à Bohinj, une très  belle vallée enneigée dans la montagne Slovène, c’est un festival indoor qui se tiendra dans un complexe sportif. Mais encore une fois, notre évènement ne se déclinera pas seulement autour de la musique. Nous avons mis en place des animations pour les festivaliers comme au MetalDays. Nous proposons différents programmes qui comprennent, outre le transport et le logement, des activités comme le ski ou l’accès à l’aquapark.  C’est une façon de se faire des vacances en hiver autour du metal. L’année dernière, nous avons réussis à faire venir des groupes différents tels que les Dropkick Murphys et Asphyx. Ce fût une première belle édition avec 600 festivaliers qui ont répondus présents. A l’heure actuelle, nous sommes au double des participants pour cette seconde édition. Nous vous tiendrons au courant des détails très bientôt, soyez en certains.

 

Interview et propos recueillis par Sébastien Normand

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