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Live report : Scorpions – Galaxie d’Amnéville – 30 juin 2022

C’est ce 30 juin 2022 que la Lorraine avait rendez-vous avec nos voisins allemands de Scorpions. L’occasion de réviser ses classiques et découvrir quelques morceaux de leur nouvel album, Rock Beliver, dans l’antre amnévilloise du Galaxie.

Jeudi 30 juin donc, grand soleil et parking déjà bien envahi par des centaines de véhicules transportant leurs flots d’amoureux des Scorpions vers le Galaxie d’Amnéville, récemment repris en main par le Département de la Moselle. Alors que les portes viennent à peine d’ouvrir sur les coups de 18h30, différentes générations se pressent à l’intérieur du bâtiment, de nombreux fans arborant des t-shirts Scorpions de toutes les époques. Il faut dire que depuis leur création en 1965, les Allemands ont eu le temps de faire le plein de passionnés à travers le monde et la France en particulier.

A 20h, les Français de Last Temptation entrent en scène, cette dernière étant flanquée de deux bâches aux couleurs de leur dernier album : Fuel for Life. Un design plutôt esthétique bien que largement exploité de la faucheuse, celle-ci arborant sur leur communication une pompe à essence (toute mise en relation psychologique entre ces deux symboles et le cours actuel du baril de pétrole ne serait que fortuite). Quatuor de quadra/quinqua, la formation a été créée par le guitariste Peter Scheithauer (Killing Machine, Belladonna, Temple of Brutality) et le chanteur Butcho Vukovic notamment connu pour avoir créé le groupe de néo-metal Watcha. Ils sont accompagnés pour la semaine par le bassiste Franz OA Wise des Hellbats. Certains auront également reconnu derrière les futs Farid Medjane (ex-Trust), récemment arrivé dans le groupe en mai dernier.

Last Temptation propose une setlist de 6 titres, avec une majorité de morceaux de leur nouvel album. Asches and Fire ouvre le concert, tout comme leur second opus, suivi de Blow a Fuse tiré du premier. I believe, Fuel for my soul et I don’t wanna be your god complèteront la présentation de leur nouvelle galette. Sur I win I Loose, le combo tente de réveiller les gradins en les faisant participer. Malheureusement le gros des troupes semble encore se réserver pour Scorpions et garde sa voix, même si la fosse joue elle un peu plus le jeu. Mais il est déjà l’heure de laisser place aux stars de la soirée après un rapide changement de plateau.

Une immense bâche Scorpions fait alors face au public, massé et nombreux. Un peu de patience, un décrochage en règle et…une seconde bâche apparaît, avec le message « Are your ready to rock ». Spoiler alert : oui.

Le quintet ne fais pas trop de manière et débarque directement avec Gas in the tank issu de leur nouvel album, Rock Believer, leur dix-neuvième (!), sorti en février 2022. A 74 ans, le chanteur Klaus Meine n’a rien perdu de sa voix, tandis que le guitariste Matthias Jabs arbore un sourire éclatant qui ne le quittera pas de tout le show. De son côté, Rudolf Schenker, l’autre bretteur est aussi en forme qu’à son habitude et ses 73 ans semblent être une bonne blague comparée à l’énergie qu’il dégage d’un bout à l’autre du plateau. Ce premier morceau s’intègre parfaitement au style Scorpions et pour ma cinquième fois en live avec le groupe, difficile de se dire que près de quinze années ont passées depuis la première rencontre lors de leur « tournée d’adieu ».

Choix de setlist oblige, on regrette un peu l’absence de titres de Humanity: Hour 1 sorti en 2007 (321 par exemple) ou le titre éponyme de leur 17e album, Sting in the tail. Mais qu’importe, on ne boudera pas notre plaisir de repasser une nouvelle fois par les grands classiques du groupe que sont Make it real, The Zoo ou encore Send me an angel. Une avant scène au chœur de la fosse permet aux musiciens qui y sont maintenant bien habitués à faire de nombreux allers-retours, multipliant clins d’œil et petits gestes à destination du public. Celui-ci le lui rend bien, présent sur tous les morceaux, appréciant avec bonheur cette communion bienvenue avec la formation. Derrière les futs, Mikkey Dee (autrefois batteur de Motörhead jusqu’au départ pour d’autres cieux du regretté Lemmy Kilmister ; remplaçant de James Kottak parti lui régler quelques soucis personnels après 20 ans à joueur chez les teutons) joue fort et bien, laissant parler son talent sur un solo finement accompagné par le bassiste Paweł Mąciwoda, présent depuis maintenant 2004 avec Scorpions. C’est finalement plus une bande de gamins excités par l’événement que l’on (re)découvre que des papys du rock. Alors, évidemment, on n’a pas trop cherché les moshpits et les pogos sur cette date, mais certains morceaux restent pêchus et donnent une furieuse envie de secouer les cheveux (restants) comme sur Coast to coast. Au beau milieu du concert, on se rappelle soudain que les Allemands ont connu la guerre froide et la réunion de deux mondes alors que débute l’intro de Wind of change. Un moment d’émotion et une version remasterisée avec des paroles en lien avec la guerre en Ukraine, qui, on n’en doute pas, doit toucher particulièrement le groupe. Celui-ci avait en effet été parmi les premiers à venir jouer sur la place rouge à Moscou après la réunification des deux blocs. Des symboles de paix aux couleurs de l’Ukraine viennent peupler les écrans géants en fond de scène, abandonnant pour quelques minutes des imageries jusqu’ici très rock.

Le solo basse/batterie permettra aux deux guitaristes et au chanteur de revenir en forme pour les deux derniers titres, Blackout et Big City Nights, deux autres classiques des albums Blackout (1982) et Love at a first sting (1984). Deux morceaux costauds qui font dire que quinze compos c’est décidément trop court pour résumer une carrière aussi prolifique. Heureusement, après un rapide vrai/faux suspens, revoilà le combo pour ses deux grands classiques. Le premier, Still loving you viendra emporter les suffrages du public avant que le second ne vienne tranquillement achever son monde, l’éternel Rock you like a hurricane envahissant les auditeurs de ses riffs de guitare simples et efficaces.

2h30, après une petite mais intense heure et demi, Scorpions achève la soirée par une traditionnelle photo en bout de scène, le public heureux en fond. Malgré les années, les Allemands continuent d’assurer haut la main en live, promettant d’ailleurs en interview à Arte lors du dernier Hellfest qui seront encore là dans 10 ans. C’est tout le mal qu’on leur souhaite !

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