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Jain – The Fool Tour – Zénith de Lille, le 4 novembre 2023

Après avoir parcouru les routes de France, de Suisse et de Belgique, pour sa tournée des festivals d’été 2023, Jain revient avec The Fool Tour. La série de concerts a débuté le 20 octobre dernier au Zénith d’Amiens, et se terminera le 13 décembre prochain, à l’Ancienne Belgique de Bruxelles. En ce 4 novembre, la Toulousaine et son équipe posent leurs valises dans la Capitale des Flandres. C’est dans un Zénith de Lille frôlant la jauge maximum qu’elle reprendra les titres de son nouvel album The Fool, mais aussi ceux de Zanaka et Souldier, les deux précédents. Deux heures avant le début, force est de constater que The Fool Tour attire les foules, puisque l’allée des entrées prioritaires est déjà full. C’est fou le monde qu’il peut y avoir.

Il est passé 20h00 quand Czesare entame la première partie. La jeune auteure-compositrice-interprète provençale propose un guitare-voix allant du jazz à des chansons plus introspectives. Derrière elle, un immense rideau blanc devient toile de fond de jeux de lumières colorées. La chanteuse, qui avait déjà eu l’honneur de proposer des premières parties de Matthieu Chedid, nous parle d’un coup de foudre à sens unique, qu’elle avait eu un soir à 23h40, dans un de ses titres. Dans un autre, elle se demande qui elle est pour de bon. Si elle est plutôt fille ou plutôt garçon. Un rapide coup d’œil dans le public, derrière, permet de constater que les retardataires semblent tous arrivés : il est même difficile de discerner un siège vide dans les gradins.

Peu après 20h50, un warm up dynamique et électro embarque la foule. Un décompte démarre. Puis un autre… L’éclairage, reflété derrière le rideau toujours présent, fait deviner ce qui sera le décor de scène. Par intermittence, des éléments défilent à la manière des ombres chinoises. Des personnages s’animent : ils semblent être les musiciens de Jain se dirigeant vers leur instrument respectif. C’est la première tournée où un orchestre accompagne l’Occitane sur scène. Le rideau tombe. Tout en haut, la chanteuse est assise sur une balançoire. Celle-ci descend délicatement tandis que les premières notes de « The Fool », son titre phare de l’album, se font entendre. Jain fait ses premiers pas sur la scène au décor lunaire en interprétant des paroles, où elle chante en anglais qu’elle danse sur cet astre.

Quand Jain demande : « Ça va à Lille ? », une hystérie s’empare de la foule qui hurle par l’affirmative. Elle enchaîne les titres de ses trois albums. Parfois même sans aucune coupure entre deux. Un fondu musical astucieux qui arrive à désorienter, puisqu’on passe à la chanson suivante sans s’en rendre compte. Quant au décor, il évolue au fil des univers créés lors du concert : des techniciens entrent sur scène et vont libérer les roues des éléments qui constituent les postes des musiciens. Ils les déplacent, donnant l’impression qu’un vent solaire les souffle telles des digues de sable. La star se déplace partout avec une énergie débordante et hallucinante. Elle crée un champ magnétique qui électrise le public. Même dans les tribunes on danse en faisant aller ses bras en l’air et en tapant dans ses mains.

Soudain, la scène s’éclaire d’une lumière d’un rouge intense. Un faisceau de lumière orangée est pointé sur la chanteuse qui entonne les paroles de « Night Heights ». Dans le public, des voix de jeunes enfants chantent en chœur dans un anglais impeccable. Si le niveau scolaire de cette langue remonte cette année, Jain y aura contribué. De sa voix si magnifique, la Toulousaine caresse chaque mot qu’elle chante. Elle parvient même à faire passer une émotion si forte qu’elle arrive à nous faire dresser les poils sur les avant-bras. Dans une ambiance groovy, elle nous conte la passion et le lâcher-prise : « Bébé, toute la nuit je suis perdue dans tes yeux. Peux-tu sentir l’amour en moi ? ». Charmés, les spectateurs oscillent leurs bras de droite à gauche.

Sans transition, une musique électro est jouée alors que la lumière vire du rouge au bleu. Disposés en cercle au-dessus de la scène, des projecteurs balayent des faisceaux bleus dans le sens opposé des aiguilles d’une montre vers le public. Soudain, Jain nous raconte comment elle a écrit « Come », quand elle avait 16 ans. « J’ai commencé par ce rythme, puis j’ai piqué la guitare de ma grande sœur et j’ai joué trois accords ». Elle les enregistre, et ils sont joués en boucle en guise de musique d’ambiance. Elle continue : « Ensuite, Yodelice y a ajouté cette ligne de basse ». Puis, elle descend dans la foule. Elle explique qu’elle vient enregistrer nos voix qu’elle va mixer avec l’enregistrement de son accord de guitare. Et le morceau qui l’a fait connaître au monde démarre avec un assemblage inédit, puisque capté en live.

Un simple « Ooohe ! » suffit à déchainer ses fans. Jain demande s’ils ont beaucoup entendu, cet été, la chanson qui va suivre, parce qu’elle tournait en boucle sur les réseaux sociaux. Amusée, elle dit que c’est bien d’en parler aujourd’hui, alors qu’elle date de déjà huit ans. La musique rythmée de « Makeba » fait déhancher les spectateurs avec frénésie. L’Occitane nous fait profiter, un peu plus tard, de ses talents de maniement de baguettes dans une battle de percussions avec son batteur. L’ambiance est à son paroxysme. Elle vient ensuite encourager la foule à sauter sur place, qui s’exécute hypnotisée. Mais le spectacle touche bientôt (et déjà) à sa fin. Les quatre musiciens s’approchent de la chanteuse pour former un cercle avec elle. Ils interprètent « I Feel Alive », avec une musique acoustique et feutrée. Un brin nostalgique.

La dernière chanson débute. Il s’agit de « Maria », symbolisée par la carte The Lovers du tarot de Marseille, que Jain a redessinée elle-même pour son album. Une somptueuse ballade acoustique, qui avait été produite et arrangée par Yodelice. Telle une mère qui chante une berceuse à son enfant, elle apaise son public avant de le quitter. Progressivement, ce sont des dizaines, puis des centaines de lumières torches de smartphones qui brillent dans le public. Il a dû être difficile pour Jain de contenir ses émotions, à ce moment-là. « Maria » est une déclaration d’amour. Si elle est à l’attention de son public, celui-ci lui a bien rendu. A plusieurs reprises durant cette soirée, il n’a pas manqué de lui crier : « On t’aime Jain ! ».

A Gauche De La Lune

Crédits photos : David PAWLAK

Setlist :

  1. The Fool
  2. Cosmic Love
  3. Dynabeat
  4. Heads Up
  5. Flash (Pointe Noire)
  6. Alright
  7. Night Heights
  8. Take a Chance
  9. To All the People
  10. Falling
  11. Come
  12. Oh Man
  13. Inspecta
  14. Save the World
  15. Star
  16. Makeba
  17. Goodbye
  18. I feel Alive
  19. Maria

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