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36 Crazyfists + All Hail The Yeti – Paris (O’Sullivans By The Mil)

L’absence aura été longue. 36 Crayfists aura passé de longs mois à se remettre en question, perdant dans l’opération son batteur historique. Collisions and Castaways n’avait à sa sortie pas su recréer l’étincelle, relancer le groupe vers des horizons nouveaux. Publié près de quatre années plus tard, le cinquième et nouvel album de la formation d’Anchorage n’affiche aucune révolution dans l’approche mais déroule quelques beaux morceaux à l’énergie partiellement retrouvée. Ce récent Time and Trauma, imparfait mais bien ficelé, est surtout prétexte à une nouvelle tournée. De passage dans une petite salle Parisienne, le groupe a su prouver que sa musique prenait tout son sens sur les planches.

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Le O’Sullivans by the Mil, un pub Irlandais scindé en deux parties, est très loin d’afficher complet lorsque les ricains de All Hail The Yeti lancent les hostilités. Pire, la fosse se vide tranquillement au fur et à mesure des morceaux tant le groupe se complait dans un gros metal lourdaud et sans éclat. Ce dernier présente certes quelques gros riffs pas trop dégueux, mais l’ensemble est balancé sans émotions ni subtilités. A mi-chemin entre Lamb of God et un groupe de metalcore lambda, le quintet bourrine sur une petite dizaine de compositions interchangeables, techniquement irréprochables mais vraiment longuettes. And Hail The Yeti aurait pu faire un warm-up passable s’il n’avait pas affiché une telle propension à se vautrer dans les poncifs du metal « ultra-méchant pour gros durs ». Les clichés sont ici tous plus ou moins intégrés à la presta : intro grandiloquente bien macabre, positions ringardes, yeux révulsés, paroles sombres et critique facile de la religion. L’attitude bad-ass contraste de plus étrangement avec la formule proposée, qui aligne un nombre incalculable de chœurs / refrains clairs maladroits et complètement hors-propos au vu de la brutalité déroulée par la section instrumentale. Next.

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36 Crazyfists joue assurément dans une autre cour. Parfaitement rodé à l’art de la scène, le groupe manque pourtant partiellement son entrée sur « Vanish », un nouveau titre un peu mollasson et surtout encore peu connu de la foule. La suite prend heureusement une toute autre tournure. La set-list fait en effet la part belle aux vieux hits qui déménagent, le groupe délivrant notamment un imposant chapelet de morceaux extraits de son efficace A Snow Capped Romance – « At the End of August », « Bloodwork », « Skin of Atmosphere ». Le public répond inévitablement au quart de tour, 36 Crazyfists livrant de plus ses uppercuts avec une incontestable générosité.

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Le show carbure sec et le groupe ne s’autorise que de rares temps morts, celui-ci casant le max’ de titres sur une grosse heure plutôt éreintante. Les musiciens sont par conséquent peu communicatifs, mais Brock Lindow compense aisément en s’embarquant dans des remerciements massifs dès qu’il en à l’occasion. Le frontman est par ailleurs en grande forme, l’alternance hurlements / chant clair étant opérée avec une réelle aisance. Les morceaux de Time and Trauma – « Also Am I », « Sorrow Sings » – imposent quelques respirations de ci et là, mais peinent plus franchement à gagner l’approbation de la petit foule massée aux pieds du quatuor. Rien de bien étonnant néanmoins, le disque n’étant disponible que depuis quelques jours au moment du concert.

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Le rappel sera court mais plutôt intense. 36 Crazyfists ne déroge pas à son habitude et invite une personne du public à venir pousser la chansonnette sur l’excellent « Destroy the Map », chose dont le bougre s’affranchit avec classe malgré deux-trois anecdotiques hésitations. Le cultissime « Slit Wrist Theory » fermera la marche. Si la prestation reste un peu courte, 36 Crazyfists aura tenu toutes ses promesses et tend à prouver qu’il reste l’un des représentants les plus intéressants d’un mouvement metalcore qui tend à s’essouffler. Chapeau bas.

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