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The Devil and the Almighty Blues – Tre

The Devil and the Almighty Blues revient avec un troisième album, « Tre », où le quintet originaire d’Oslo développe un univers captivant, entre heavy et classic rock mid-tempo. Les amateurs de Graveyard et autres saveurs associées à la scène stoner scandinave, ont probablement déjà entendus parler de la formation emmenée par le chanteur Arnt Andersen ou, à défaut, devraient prendre goût à ses compositions qui sentent bon la sulfure. Présent à l’affiche des Desertfest berlinois et londonien de cette année, The Devil and the Almighty Blues est sans conteste l’un des groupes à suivre en 2019…

« Tre » est un album qui marque par la finesse et l’élégance de son écriture. Ballades blues et hymnes heavy rock se côtoient habilement pour révéler les talents insoupçonnés de la formation norvégienne : guitares endiablées, basse ronflantes, voix déchirées… une recette sans grande originalité, mais l’interprétation est du plus bel effet ! Les deux premiers opus du quintet (un éponyme sorti en 2015, puis « II » en 2017) nous avaient déjà convaincus de la qualité du groupe réputé pour ses performances scéniques, mais « Tre » étend un peu plus la palette d’émotions transmises par la formation.

Pour bien débuter, « Salt The Earth » nous berce pendant près de 12 minutes au son lancinant d’une six cordes illuminée par la fée électrique. On se croirait en pleine Jam session de Colour Haze… Quelques minutes plus tard, « One of Sorrow » nous plonge dans une langoureuse torpeur, introduite par des chœurs féminins, dont seul un refrain déchirant réussi à nous extirper. « Lay down » contraste de cette transe chamanique par des riffs massifs nous portant aux frontières d’un doom profondément dépressif, dont les vibrations semblent persister jusque dans les ténèbres de « Heart Of The Mountain », ballade low tempo dont les envolées rappellent sans hésitation les compositions les plus récentes de Graveyard.

Titre beaucoup plus étonnant, « No Man’s Land » témoigne d’influences plus proches du rock et du punk, alors que le rythme s’accélère et qu’un refrain soutenu par des backvocals détendus de la mélancolie ambiante se fait aguicheur. Un solo de guitare aussi excité qu’excitant plus tard, on apprécie tendrement cette composition pour sa légèreté parmi la noirceur du reste du répertoire du groupe. Dans un dernier effort, The Devil and the Almighty Blues livre “Time ruins everything”, une composition ronde, à la basse ronflante et au riff de guitare psyché franchement entêtant, comme s’il fallait encore nous convaincre de la sincérité avec laquelle le groupe dispense ses bonnes ondes.

Ainsi, « Tre » est un album généreux qui développe ses ambiances ténébreuses avec souplesse, évitant à The Devil and the Almighty Blues de tomber dans la caricature.


Tracklist:

1. Salt The Earth
2. One For Sorrow
3. Lay Down
4. Heart Of The Mountain
5. No Man’s Land
6. Time Ruins Everything

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