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Black Bomb A – Unbuild the world

Black Bomb A aura pris son temps avant de retrouver le chemin des studios. Presque six années se sont écoulées depuis la sortie de son disque éponyme. Six années marquées par un bon paquet de concerts, mais surtout par une pandémie mondiale ainsi que d’inévitables changements de line-up. Si le groupe avait réussi à accoucher de deux disques successifs sans aucun départ, il n’échappe pas ici à un remaniement de sa section rythmique. Hervé Coquerel et Pierre Jacou passent le flambeau à Jordan Kiefer à la batterie et à Etienne Treton, qui reprend son poste de bassiste cédé en 2011. Et force est de constater que le temps que s’est accordé le groupe depuis son précédent disque a été profitable, Unbuild the World étant très clairement l’album le plus marquant depuis l’excellent Speech of Freedom.

Black Bomb A traine ses guêtres sur la scène française depuis maintenant 25 ans. Inévitablement, on aurait tendance à se dire que l’on connait bien la tambouille. Le groupe s’est fait expert d’un son crossover, à mi-chemin entre le punk hardcore et le métal qui tabasse dur. Son dernier album avait à ce titre tout misé sur les compos « in your face ». Pas de superflu inutile, 11 titres qui vont droit au but pour une petite demi-heure de musique. C’est grosso-modo la marque de fabrique des BBA, qui compte certes certains disques plus faiblards – Enemies of the State, pour lequel le binôme vocal Poun / Shauny ne s’était pas avéré pleinement convaincant – mais a toujours mis tout son cœur à l’ouvrage. Si Arno est revenu accompagner l’indécrottable Poun au chant, Unbuild the World tente le ravalement de façade. La mue n’est pas totale et complète, entendons-nous bien. Black Bomb A garde sa patte, son identité : les gros riffs qui galopent, la rythmique assommante, le jeu de ping-pong hurlé / chanté parfaitement calibré entre ses deux leaders. Et sur ce dernier point, les gars témoignent comme toujours d’une belle complémentarité.

Poun part littéralement dans tous les sens. Peut-être même plus que d’ordinaire. Le chanteur monte haut, très haut. Phrasé speed et survénère, éructions incessantes, le bonhomme passe par tous les états et ramène même dans la compo du groupe un regain de voix claires. Arno complète d’un chant caverneux guttural et féroce. « Blowing Up » est à ce titre l’une des plus franches réussites de l’album. Bien qu’il soit poussé à son meilleur, le travail sur le double-chant n’est pas tellement la plus grosse surprise de ce Unbuild the World. Black Bomb A a fourni un énorme taf sur les constructions, les mélodies et les ambiances. Là où l’éponyme faisait dans la concision et l’efficacité pure quitte à tourner un poil en rond, ces dix nouveaux titres affichent des contrastes bien marqués. Sans jamais perdre en puissance, le quintet s’autorise les cassures rythmiques. L’album intègre un poil de samples bien sombres, propose une écriture plus complexe et travaillée en tablant sur des timings légèrement allongés – « Raise No Flag » –, glisse de ci et là des interludes dont le quasi-trap morceau éponyme. Le disque respire davantage que son prédécesseur, et impose un souffle nouveau dans la carrière de BBA. L’ensemble se termine même sur un titre ultra-lourd et industriel dans l’esprit, dont la boucle électronique bizarroïde n’aurait pas dépareillée chez un combo comme Ministry. Très bon.  

Black Bomb A revient clairement revigoré. Si le groupe n’a jamais vraiment déçu, il évite la routine et s’engage sur des terrains où l’on ne l’attendait pas. Le disque est court et intense – comme d’habitude –, mais affiche juste ce qu’il faut d’expérimentation pour s’offrir un petit goût de « reviens-y » nettement plus prononcé qu’un disque de punk-metal-hardcore classique. Un coup de polish intelligent sur une formule qui avait fait ses preuves.

.: Tracklist :.

  1. People Hate People
  2. Crashboys
  3. Raise No Flag
  4. Unbuild The World (interlude)
  5. The Fraud
  6. Blowing Up
  7. The Monster (interlude)
  8. Masquerade
  9. Silent No More
  10. The Smell Of Napalm

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