Omar Rodriguez-Lopez et Cedric Bixler-Zavala, voilà deux noms qui font rêver. Célèbres pour leur parcours au sein d’At The Drive In, les deux génies compositeurs ont définitivement fait une croix sur leur passé avec ce troisième album au sein de The Mars Volta. On ne leur souhaite qu’une chose, passer à la postérité.
Qui a dit que le rock était mort, que ce n’était qu’une musique ressassée et déjà vue ? The Mars Volta prouve par ses expériences et ses partis pris musicaux que la création artistique dans le milieu rock indépendant est loin d’avoir dit son dernier mot. Avec un invité de marque, l’ami John Frusciante (guitariste acidifié des Red Hot Chili Peppers), The Mars Volta frise le 20 sur 20.
Huit compositions rythment cet album, certaines dépassant allègrement les 16 minutes. The Mars Volta poursuit dans la voie entreprise dans le précédent album avec des arrangements extrêmement riches. Exit les parties electro ennuyeuses sous acides, Omar Rodriguez nous dévoile des titres juteux à l’énergie concentrée. On notera la présence importante des percussions et du saxophone qui introduisent une dimension hispanisante dans cet univers toujours aussi influencé par les œuvres surréalistes.
La maîtrise technique des instruments est époustouflante. L’expression parfaite est “Day of the Baphomets” où se succèdent alternativement des solos de basse, de saxo, de guitare et de percussions. The Mars Volta effectue un large déballage de son savoir-faire tout au long de l’album, chose sur laquelle Omar Rodriguez était resté plutôt timide jusqu’à maintenant. Chaque titre possède sa propre personnalité (l’émouvante balade « Asilos Magdalena ») et ses moments forts (comme l’harmonie de saxos à la fin de « Meccamputechture »). Certaines compositions s’approchent de génériques et on imaginerait bien un titre comme « Viscera Eyes » en BO d’un film de Tarantino !
Les structures des morceaux sont elles aussi surprenantes par leur complexité. Les ambiances qui sont instaurées par la redondance de couplets / refrains sont régulièrement cassées. Rien n’est trivial dans cet album, que ce soit les mélodies ou les structures des titres, il vous faudra certainement plusieurs écoutes avant de réellement comprendre ce qu’ont voulu exprimer les compositeurs. Amputechture est un album qu’on savoure sur la durée. Ce n’est pas du easy-listening, c’est une œuvre sous forme d’instantané d’un groupe en perpétuelle remise en question.
Amputechture mérite sans aucun conteste la mention « Très (très) bien ».
.: Tracklist :.
01. Vicarious Atonement
02. Tetragrammaton
03. Vermicide
04. Meccamputechture
05. Asilos Magdalena
06. Viscera Eyes
07. Day of the Baphomets
08. El Ciervo Vulnerado