Aaaah l’Italie, ses spécialités culinaires, sa culture, sa politique, ses paysages, Eros Ramazzoti. Heureusement, musicalement il n’y a pas que ça. Australasia me permettra de resituer l’importance de la scène italienne dans l’histoire de la musique. En fait je n’ai pas du tout les connaissances pour parler musicologie, mais ce que je sais c’est qu’à l’écoute de leur nouvel album, Vertebra, ce ne m’a pas laissé indifférent.
Onirique mélange de post-rock et d’electronica plutôt du genre vintage, Australasia sait avec brio se démarquer de certains groupes qui auront abusé du mélange d’électro et de post-rock, comme l’a malheureusement fait 65daysofstatic pour ne citer qu’eux, ce qui avait pour fâcheuse tendance à gâcher toute la splendeur d’une telle recette (The American Dollars, This Will Destroy You, Hammock..). Ici on retrouve même quelques passages atmosphériques aux guitares aériennes, confuses et saturées dignes d’un post-black metal dédiabolisant du genre d’Aggaloch sans pour autant s’inscrire sèchement dans le style. A l’instar de nombre de consorts du post-rock, la musique d’Australasia se veut d’emmener celui qui l’écoute dans un univers à l’imagerie singulière, ici appuyée par ses parties electronica. Là où se distingue le groupe de bon nombre d’autres, c’est sa musicalité tout droite sortie de l’héritage local… Explications.
La scène italienne, et Australasia l’actualise de manière parcimonieuse, se distingue par cette touche de romantisme héritée de la scène progressive des années 70, si chère à l’image du pays. A l’époque où le psychédélisme et la créativité anglaise prenait le dessus sur le style avec des leaders du genre tels que Can, King Crimson et plus tard les fameux Pink Floyd, les ritals ont promu avec singularité cette italian touch à l’esthétisme plus droit, à travers des artistes phares du genre tels que Arti e Mestieri, Locanda Delle fate qui transforment le romantisme en une énergie aussi positive que dramaturgique. Ce même romantisme alors aussi sophistiqué que possible se retrouve clairement dans la musicalité et les atmosphères visitées par Autralasia, parfois et à tort, entendue comme une création niaise digne d’un Exxasens éprouvé.
Lyrique et envoutant, cet album saura satisfaire aussi bien tous les amateurs de post-rock que des curieux ou encore, par extension, les rares spécialistes nostalgiques de la scène progressive italienne.
Tracklist
01. Aorta
02. Vostok
03. Zero
04. Aura
05. Antenna
06. Volume
07. Vertebra
08. Apnea
09. Deficit
10. Cinema
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