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Otep – Sounds Like Armageddon

Propulsé sur le devant de la scène en pleine vague néo, Otep avait su jouer de ses arguments commerciaux pour s’imposer. Conjuguant noirceur poétique, accessibilité du son et approche visuelle particulièrement travaillée, la formation aura eu le temps de livrer deux opus parfaitement calibrés aux tendances de l’époque avant de sombrer dans une certaine confidentialité. Une légère perte de vitesse pourtant contrebalancée par une plus grande profondeur d’écriture, le groupe livrant avec The Ascension le maitre étalon de sa discographie. Quasi-obligatoire par le passé, l’option du live reste aujourd’hui commercialement difficile à justifier. Sounds Like Armageddon restera donc sans surprise réservé aux aficionados.

Victime d’innombrables changements de line-up, Otep reste aujourd’hui le projet d’une unique personne. Une spécificité un temps masquée, mais bien vite mise à jour par les mouvements de mercenaires rattachés au projet. Le ballet des musiciens aura cependant offert à la chanteuse Otep Shamaya l’occasion d’explorer des voies et des sonorités bien distinctes, avec ce que cela implique de réussites comme d’erreurs de parcours – le très moyen Smash the Control Machine –. Mêlant morceaux en spoken-words et brûlots aux riffs velus, l’épine dorsale de chaque album reste cependant plus ou moins connue. Une formule générale qui permet au groupe de piocher de ci et là sans influer négativement la cohérence de leurs sets. Sounds Like Armageddon s’articule pourtant étonnamment sur Sevas Tra et The Ascension, délaissant pour ce faire les plus récentes productions en date. Un choix étrange, mais qui offre une intéressante exposition aux deux meilleures réalisations d’Otep. Les plus gros hits sont donc au rendez-vous, du redoutable rapcore de « T.R.I.C. » aux mélodies glauques de « My Confession » ou encore de « Crooked Spoons ». Côté son et interprétation, Otep livre un travail parfaitement gonflé, la puissance de la musique s’avérant parfaitement mise en exergue par sa captation « sur le vif ».

Malgré sa grosse production ainsi qu’une track-list plutôt satisfaisante, Sounds Like Armageddon n’est pourtant qu’un produit dispensable. La faute à une rythmique générale parfois cassée par une Otep Shamaya qui passe son temps à blablater entre les morceaux. Si les séquences de poésie introductives peuvent trouver un certain intérêt dans la chaleur et l’ambiance de la salle, leur retranscription sur support discographique ne présente qu’un intérêt tout relatif. La durée reste par ailleurs plutôt critiquable. A l’heure d’Internet et du « tout gratuit », Sounds Like Armageddon se positionne plus comme un disque bonus à un nouvel album que comme une œuvre indépendante. Avec seulement onze titres au compteur, difficile d’excuser l’absence de certains classiques – « Warhead » en tête de liste –, d’un livret d’accompagnement, voire même d’un pendant vidéo. Dommage.

Sounds Like Armageddon est un live convenable, mais avant tout destiné aux die-hard fans. Un palliatif intéressant pour les frustrés confrontés au boycott systématique d’Otep pour le territoire hexagonal, mais qui ne se présente que comme un amuse-gueule gentillet.

.: Tracklist :.

01. Battle Ready
02. Fillthee
03. Crooked Spoons
04. Blood Pigs
05. Confrontation
06. My Confession
07. Rise, Rebel, Resist
08. T.R.I.C.
09. Ghostflowers
10. Fists Fall
11. Breed (Nirvana Cover)

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