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Retour sur la 9e édition du festival Watts a Bar, c’était la dernière grosse claque avant la rentrée !

Le dernier week-end du mois d’août avait lieu à Bar-le-Duc (Meuse) la 9e édition du festival Watts a Bar, organisé par l’association Be Real. J’ai ainsi terminé mes vacances de la meilleure façon possible, entourée d’une joyeuse communauté très éclectique, à l’image de la programmation tour à tour rock, punk, ska, rap, reggae, electro, hip hop, world music …

Le Watts a Bar s’est agrandi et a changé de site cette année. Cette 9e édition avait lieu dans la zone industrielle, dit comme ça c’est peu engageant mais en réalité, le site est vraiment chouette, entouré de verdure. Pour l’hébergement sur place, camping et parking camions, pour ma part j’ai choisi une chambre chez l’habitant dans une incroyable maison avec un nombre de mètres carrés hallucinant où j’ai été hyper bien accueillie.

Sur le site du festival, quelques commerçants, des stands de restauration bien évidemment, de prévention également et le plus important, deux scènes, La Kraken, sous chapiteau, et la Galago, plus petite, en plein air ainsi qu’un dub corner pour les accros au soundsystem. Sous un soleil de plomb, c’est parti pour deux jours de fiesta, avec des groupes n’engendrant pas la morosité et un public chaud bouillant. Ce qui était certainement un pari risqué au départ s’est transformé d’année en année en belle réussite avec cet événement devenu le rendez-vous incontournable de la fin août pour tous les amateurs de gros son et de textes engagés. Parce qu’à Watts a Bar, on n’hésite pas à donner la parole aux opposants du site d’enfouissement des déchets nucléaires de Bure situé à une trentaine de kilomètres ou à dénoncer les agressions sexuelles dans les festivals. La plupart des groupes programmés ont également des choses à dire sur l’état de ce monde, la politique, les oubliés etc. et font passer des messages tout en faisant pogoter et slammer le public. On a vraiment le sentiment pendant deux jours de faire partie d’une communauté d’irréductibles humains face à la machine à broyer. Un chouette mélange avec tous les âges, tous les styles.

Mais assez de bla bla, place à la programmation musicale avec un retour en images sur ces deux journées de concerts fous fous fous.

J’arrive sur le site juste à temps pour Los Tres Puntos, sous le chapiteau. Neuf musiciens à l’incroyable section cuivre, interprétant des textes engagés, chantés en français et en espagnol, au rythme effréné d’un ska/punk rock transformant la fosse encore clairsemée en joyeux bordel.

C’est sur la petite scène Galago que se produit Guerilla Poubelle qui méritait largement la grande scène. S’il y a bien un groupe qui ne mâche pas ses mots c’est bien ce combo parisien de punk rock révolté et survolté ! Un power trio aux textes revendicatifs à écouter le poing levé.

Place à l’humour (qui  n’empêche pas l’engagement) avec LUDWIG VON 88 qui laisse la parole aux opposants de Bure avant de commencer son set survitaminé, coloré, fleuri, avec ballons, confettis, profusion de déguisements et les titres marquants de ce groupe de punk rock des années 80 reformé en 2016 pour notre plus grand plaisir.

Vient l’heure du Bal des Enragés, tête d’affiche de ce premier jour du festival. On ne présente plus ce projet à l’initiative de Tagada Jones en 2009 qui se reforme tous les trois ans avec quelques petits changements de line-up et une nouvelle set-list, reprenant les titres les plus énervés du répertoire punk rock mais aussi cette année une reprise de Johnny Cash, « Hurt », interprétée par Kemar (No One is Innocent) qu’on n’a pas l’habitude voir aussi calme ! La joyeuse troupe semble prendre beaucoup de plaisir à se retrouver sur scène et le public s’en donne à cœur joie. Un beau bordel, des titres de légendes, des artistes se donnant à fond, je ne vois trop ce qu’on pourrait demander de plus.

La journée se termine avec les excellents bosniaques de DUBIOZA KOLEKTIV. Ska, rock, reggae, dub et folklore des Balkans, un mélange explosif servi par les sept membres du groupe totalement survoltés et très forts pour mettre le feu et interagir avec le public. La fosse n’est plus que danse et joie. Qu’on ne s’y trompe pas, si le rythme est enjoué, les paroles n’en dénoncent pas moins les maux de notre société. Etre né sous les bombardements de Sarajevo incite forcément à lutter contre toute forme d’oppression.

Samedi, visite du joli centre de Bar-le-Duc avant de retourner au festival. C’est joli comme tout ! Seule ville d’art et d’histoire de Lorraine avec Metz s’il vous plaît.

Retour sur le site du festival pour une deuxième journée à la programmation plus electro et premier concert sur la petite scène avec Rouliette Ruse, un percussionniste et deux guitaristes, dont la chanteuse, des textes drôles et parfois osés et une bien sympathique mise en bouche.

Sous le chapiteau, c’est l’heure du bal populaire avec les Yeux d’la Tête, croisement entre Brassens et Sanseverino, des chansons à texte sur des musiques dansantes.

Les excellents Bobine de Cuivre vont mettre le feu à la scène Kraken. Difficile de résister à ces nancéens bourrés d’humour qui qualifient leur style musical d’électrapp et sont très forts pour entraîner le public dans leur univers déjanté. Ils n’ont pas fini de faire parler d’eux c’est une certitude.

Le soleil s’invite sous le chapiteau avec le reggae de Jahneration. Les deux voies se répondent et se mélangent à merveille, les musiciens sont au top, la coolitude s’installe sous le chapiteau, le public danse, chante, rien de tel qu’on bon reggae pour vous faire planer. Le calme avant la tempête !

Sur la scène Galago (message aux organisateurs, pensez à éclairer la scène extérieure l’année prochaine !) avec les Molotov Brothers, la musique des Balkans résonne à nouveau au Watts a Bar. Ambiance de fête, vodka et final avec le chant des partisans antifascistes italiens Bella ciao et au Watts a Bar quand le public reprend cet hymne en coeur ce n’est pas à une série Netflix qu’il pense !

Décidément cette programmation est parfaite. C’est au tour de Asian Dub Foundation d’occuper la scène sous le chapiteau. Là encore deux voix et des rythmes sans cesse changeants, mélange de ub, hip-hop, dancehall, drum’n’bass, ragga, jungle, bhangra et pop rock, rien que ça ! C’est le monde entier qui s’offre à nous.

La voilà la tempête ! La p’tite fumée ! On ne pouvait pas rêver mieux pour terminer ce festival. S’il restait encore un peu d’énergie à la fosse, elle va partir en fumée au son de cette musique tribale et électro mélangeant didgeridoo, percus, flûte, guitare, basse, batterie et samples électroniques endiablés. Le frontman, inépuisable, est monté sur ressorts. Un spectacle à lui tout seul. On en prend plein les yeux et les oreilles et après tout c’est bien pour ça qu’on est venus non ?

Le Watts a Bar est vraiment un très chouette festival. A taille humaine, avec une belle programmation, des bénévoles sympathiques, les gars de la sécu les plus adorables que j’ai pu croiser, un public vraiment cool. Idéal pour recharger les batteries avant d’affronter la rentrée.

Un immense merci à Paul de l’association Be Real pour l’accréditation, à Julien le photographe de m’avoir raccompagnée les deux soirs, aux gars de la sécu pour leur patience et leur gentillesse et merci aux festivaliers de ne pas céder à la facilité et de continuer à soutenir les groupes émergents, engagés et les associations qui bossent dur pour organiser des événements qui n’existeraient pas sans elles et sans les bénévoles.

A l’année prochaine pour la dixième édition !

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