Le Nord a vu passer une déferlante électronique vendredi dernier. La condition publique a eu des allures de festival pourtant ce n’était qu’une destination de la tournée organisée par Allo Floride à Roubaix.
La soirée s’appelle Embrace. Nous avons eu le privilège de participer à un show à la hauteur des meilleurs soirées électroniques, tout en proposant des styles variés, allant de l’ambiant techno à la house, le trap & bass, le hip-hop, chillwave. Au rendez-vous : Fakear, What So Not, The Geek x Vrv, Point point, Stwo, Marquise bref une nuit de musique à contempler.
C’était l’occasion pour nous de voyager au concert de Fakear. C’est en 2010 qu’il laisse parler sa poésie mystérieuse sans frontières, apportant sa touche à la musique électronique française. Une claque, un show qui a électrisé la foule. Fakear s’est imposé sur la scène en adoptant un style, une scénique qui apporte un côté immersif à son live. Accompagné de ses instruments de beatmaking et de sa technique, le jeune prodige a su proposer une ambiance particulière, à la frontière du Hip-hop et de la musique électronique. Sans fausses notes, on découvre une joie qu’il laisse voyager, traversant la scène pour contaminer son public. On découvre un garçon humble, remerciant le public entre deux chansons, l’air impressionné, doutant presque encore de son indéniable succès. À travers les pogos, Fakear a su transporter son auditoire dans un univers où nous contemplons le bout du monde grâce à des samples mélodieux et attractifs. On a pu redécouvrir la puissance de ces EP Morning in Japan, Dark Lands et le dernier en date Sauvage apportant une nouvelle dimension au sampling et une texture sonore tout autre. Une impressionnante notoriété se fait ressentir quand son titre phare « La Lune Rousse » retentit. C’est avec joie que le public l’accompagne au chant. Découvrir Fakear en live, c’est avoir le privilège d’écouter ses nouveautés qui apparaîtront dans les prochains mois (je l’espère) et qui ont incontestablement conquis le public. Carton plein pour Fakear. Un live réussit aussi bien sur le plan visuel que sur la qualité du show exceptionnel.
Après ce merveilleux moment loin de la réalité, What So Not rentre en scène. Emoh Instead et son goût pour les grosses basses avec un son lourd ont su faire oublier l’absence de son acolyte Flume. What So Not c’est simplement énergique. Un dj set à la hauteur où nous nous sommes complètement lâché sur leurs « tubes ». De « Get Free » du groupe Major Lazer en passant par « Jaguar » et « Touched », sans oublier la parenthèse Flume avec le remix de Lorde « Tennis Court » et les classiques « Holdin’ On », « You and Me ». Le set a complètement envoûté la salle du début à la fin. Pas de performance live particulière mais un set bien ficelé et bien tourné qui peut placer What So Not sur la pyramide des dj’s les plus influents.
Arrivé tout droit de Paris, The Geek x Vrv amène un élan de bonne humeur. Les beatmakers ont su se démarquer avec un son hip-hop aux samples des années 60’s teintés de musique électronique. Une musique éclectique rythmée par un down tempo aux grosses basses qui surprend le public. Dans un premier temps, on nous laisses apprécier la musique sans forcément danser pour partir crescendo sur la fin du live plus dancefloor tout en gardant l’affinité du beatmaking. À la hauteur du Gramatik, ce jeune duo parisien a su gérer son public pour finir sur le récent remix inclut sur le dernier EP de Jabberwocky : « Pola ». Un beau moment pour les amateurs de beatmaking, de hip-hop et d’électro. À écouter et à voir absolument !
Aazar, Devoted to god, L’homme aux 4 lettres, Nomäk sont POINT POINT. Eux aussi Parisiens. Ils ont amené ici un vrai show à la hip-hop US, donnant l’impression d’un live « improvisé » au final extrêmement réglé et efficace. La mode est aux quatuors derrière les platines, chacun gère son travail à la batterie électronique, au Mpc, aux platines, aux sons et au mic’. Mêlant avec ingéniosité électronique et hip-hop. Là encore, nous avons pu apprécier des remixes inattendues comme le titre de Bouga « Belsunce Breakdown » durant lequel les puristes du rap français se sont mis en état de folie. Un final de hautes voltige, les artistes de la soirée, les amis, ont envahi la scène. Plus qu’un groupe devant nos yeux, on sent le côté Crew, qui nous a concocté un show complètement dingue.
Nous sommes profondément aspiré dans une wave r’n’b s’accrochant aux rythmiques électroniques : c’est ce que nous a proposé Stwo. Plusieurs styles variés en live, se promenant sur les codes de la musique hip-hop tout en adoptant un autre style plus électronique sur une autre partie de son set. Une musique appréciée du public qui a su le faire tenir en haleine du début à la fin. Groove affirmé, Stwo mêle le parfait équilibre entre un dancefloor rêveur et une sensualité affûtée du hip-hop.
Valeur montante de l’électro française le jeune Lillois Marquise a su s’emparer du public dès les premiers instants de son set en surfant entre un style house, trap, basse, hip-hop et une électro tout droit importée de l’Angleterre à la sauce Disclosure. Partie réussie, le public était réceptif au set bouillonnant de Marquise.
Au finale, six heures de show qui furent intenses. De bonnes surprises, une musicalité de malade ! Mêlant culture urbaine et électronique, les artistes de la soirée se sont parfaitement enchaînés en laissant une trace de leur passage à Roubaix. La tournée n’est pas terminée puisque Allô Floride propose d’autres soirées Embrace : le 19 décembre à Lyon et le 20 décembre à Paris.
Crédit photo : Maxime Thillaye du Boullay
