Zombies, Vampires et autres créatures de la nuit réveillez vous, l'ami Traumatisme, jeune loup adepte du Do It Yourself est de retour et vous présente son tout premier album Horrorwood Rocks. Un premier opus certes, mais le ghouls n'en est pas à son coup d'essai puisque ce disque viens concrétiser plusieurs années de travail jalonnées d'essais, de démos, de compilations et plus récemment de single (chroniqué dans nos pages). Derrière les manettes, c'est Divine de Undercover Slut qui rempile, lui qui avait déja endossé la casquette de producteur lors de la sortie du dit single. Cette fois, la question était de savoir si oui ou non Traumatisme allait pouvoir franchir une nouvelle étape avec ce Horrorwood Rocks. Elements de réponse dans la suite.
Pour commencer, un petit coup d'oeil sur l'artwork s'impose, Traumatisme étant férocement attaché à imposer son univers musical autant que visuel. Sans surprise, cet artwork n'est pas très soigné puisqu'il s'agit d'une illustration presque enfantine représentant l'artiste sur les routes de Horrorwood, village fantasmagorique et hanté, probablement situé à quelques kilomètres du Sunnydale de Buffy, la tueuse de Vampires. En adepte convaincu du Do It Yourself, le ghouls n'a pas cherché à pervertir son image et son credo, il est donc logique qu'il n'ait pas eu recours aux divers artifices visuels que proposent les logiciels du nouveau siècle, et nous restons convaincu qu'il ne s'agit pas d'une négligence artistique mais bien d'un parti pris.
Petit bonus : le livret contient toutes les paroles de l'album et c'est un luxe quand on connaît le peu de moyen de l'artiste. L'album s'ouvre sur «Murder You», un titre court et mené tambour battant. Premier constat et première petite déçeption : Le morceau reste très sommaire, musicalement et vocalement. L'univers Traumatisme est malgré tout rapidement mis en place, cris d'effroi et sirènes de police respectivement en ouverture et en fin du morceau. L'idée est bonne, le texte reste dans l'esprit horror punk très second degré, mais au final cette entrée en matière ne convainc pas. Le culte «Leather is our Future», déja présent sur le single du même nom, prend le relais. Encore une fois, l'idée est bonne, la mélodie entrainante mais le tout peine à trouver la force adéquate pour en faire un hit. Puis arrive la troisième piste «Already Dead». Et la, comme par magie, voila ce premier opus remis sur les bon rails ! Je ne peux dire si ce morceau était destiné à briller par rapport au reste de l'opus mais le constat est la : c'est un hit. Traumatisme nous livre un titre absolument imparable, sublimé par un refrain redoutable. Difficile de rester sur sa chaise, la production est soignée, la façon dont les différents instruments s'harmonisent est ingénieuse, cette frappe déterminée sur les fûts et ces riffs en saccade s'accordent un peu à la manière du «Personal Jesus» de Marilyn Manson. Difficile aussi de ne pas pas songer à Wednesday 13 pour cette orientation plus gutturale dans le chant, qui pour le coup prend une tonalité plus sombre. Et le moins qu'on puisse dire c'est que le ghouls est bien plus à l'aise dans ce registre qui lui convient à merveille. Deuxième grande satisfaction du disque : «Beverly Kills on The Sunset Graveyard». Plus coloré, cette plage du disque se laisse facilement imaginer en ouverture d'un film pour ados, rien de péjoratif à cela évidemment, les plus grands groupes signent souvent les plus belles chansons d'introduction de Teen Movies. Beverly Kills, nous y sommes immédiatement transportés, le riff est encore une fois d'une éfficacité redoutable, le refrain respire le coucher de soleil californien.
De manière générale et à l'écoute de l'ensemble de cette galette, Traumatisme confirme avoir un véritable don pour ce qui est de trouver de séduisantes mélodies. «Bloody Halloween», «Think Pink Like A Freak», que les fans de la première heure reconnaîtront sans peine, se laissent facilement écouter et approvoiser à l'inverse d'un «Living Dead World» encore trop fragile. L'artiste possède encore une belle marge de progression, le chant est juste mais reste perfectible. Rappelons que Traumatisme n'est pas signé, et qu'il n'a jamais eu recours aux techniques d'enregistrement et de confort qu'une maison de disque pourrait lui offrir. En fin de compte, l'album s'achève beaucoup trop vite, dix chansons, qui plus est dans un registre coutumier des compositions brèves, cela passe beaucoup trop vite.
Le voyage à Horrorwood s'achève et voici l'heure du bilan : ce premier opus résume bien l'univers de Traumatisme et ne s'écarte pas du chemin musical pris par l'artiste lors de ses toutes premières expérimentations, celui d'un punk rock glam et horrifique. Globalement, chaque titre possède un potentiel mélodique impressionnant, Traumatisme fait bel et bien parti de ces artistes qui pensent chaque chanson comme un tube ou un single et c'est tout à son honneur tant cela rend l'écoute agréable. Malheureusement, certains titres souffrent encore d'un manque de production flagrant et mériteraient d'être d'avantage exploités, vocalement et musicalement. «Living Dead», «Bloody Halloween», «Murder You», toutes ces compositions ne manquent pas d'idées et d'envie mais simplement d'énergie. Pourtant, et c'est ce qui donne un certain relief à ce premier opus, des morceaux comme «Beverly Kills on The Sunset Graveyard» ou «Already Dead» sont de véritables pépites, et pour le coup s'avèrent très radiophoniques. Si l'étape qui sépare notre ami des projecteurs n'est pas encore franchie, nous n'en sommes indéniablement plus très loin. Traumatisme a les munitions, il ne lui manque plus que les armes.
.: Tracklist :.
01. Murder You
02. Leather is our Future
03. Already Dead
04. Living Dead World
05. Beverly Kills (On The Sunset Graveyard)
06. Bloody Halloween
07. Sucker
08. The Pack
09. Rockin'
10. Think Pink Like A Freak