Comme bon nombre de groupes à travers le monde, l’origine de Family of the Year se situe dans un garage. Mais, leur musique est tout sauf du garage-rock. À certains moments, la bande se caractérise souvent par leurs compositions acoustiques, par leurs harmonies vocales, entrelacées par de belles mélodies. On parle d’un son bien particulier qui a fait de la chanson phénomène « Hero » en 2012 un accélérateur pour leur carrière. Maintenant, avec le nouvel album éponyme, la troupe explore de nouveaux territoires avec des chansons qui sont des hymnes de grande puissance faits sur mesure pour les festivals de musique en été. Alors que « Hero » avait exposé le groupe à un plus large public, le morceau n’exposait lui pas l’entièreté de leurs univers sonores. Pour enregistrer leur album suivant, le groupe a décidé de déménager de Los Angeles à Berlin Kreuzberg. Avec de grands beats et un piano bien marqué, le nouveau single, l’hymne « Make You Mine », est une ode extatique à l’été que le chanteur Joe Keefe a tiré de son expérience personnelle sur la côte Est dans sa ville natale de Martha’s Vineyard. L’album bourgeonne de nouvelles énergies effervescentes et on sent que le groupe a eu envie de se recentrer. On a rencontré Christina Schroeter, seule fille du groupe, qui joue du clavier et qui fait du chant et les chœurs. Ils seront le mardi 6 octobre 2015 en concert à l’Atelier à Luxembourg.
Bonjour Christina ! Après votre premier album « Loma Vista », vous aviez fait une très grosse tournée de près de 3 ans. Pas trop de dur de repartir pour ce nouvel album ?
Bonjour Nathalie ! Non, ça va. C’est vrai que notre première tournée a été très longue. En fait, nous avions déjà fait l’Europe et les Etats-Unis quand notre album a décollé en Europe, ce qui fait que nous avons prolongé avec plus de dates. Cette tournée-ci sera nettement plus courte.
Vu le temps passé sur la route, ce n’est pas trop compliqué d’être la seule fille dans un groupe de mecs ?
Des fois, oui. Ils sont devenus ma famille maintenant et on s’entend tous très bien. J’aime parler de choses de filles et c’est là où une présence féminine est agréable des fois. On a pris une amie à nous pour la première partie qui s’appelle Cillie Barnes. C’était logique comme choix comme elle a fait partie du groupe. Du coup, j’aurai une copine avec qui je peux faire ma fille. (rires!)
Pourquoi avoir appelé ce nouvel album comme vous? Il vous représente plus que le dernier « Loma Vista » ?
On avait l’impression de passer un cap important. On a tellement bossé sur cet album et on a tellement changé depuis nos débuts et surtout depuis le dernier album, que cela nous semblait logique de l’appeler comme nous.
Te sens-tu plus proche de cet album ?
Oui, absolument. On a passé tellement de temps sur la route pour la promotion de l’ancien qu’on a eu besoin de trouver de nouvelles idées, de nouvelles sonorités très vite. En plus, les paroles sont aussi beaucoup plus personnelles que dans le précédent.
De quoi parlez-vous principalement dans « Family of the Year » ?
Il y a beaucoup de réflexions dans cet album. Il y a de l’introspection mais aussi des discussions imaginaires ou pas avec nos proches. On était absent pendant 2-3 ans et on a tous eu l’impression de manquer un tas de choses chez nos proches. Tu te rends comptes que tu n’as pas gardé le contact et qu’il aurait fallu faire plus d’efforts. Certaines personnes te manquent et d’autres non. Je pense que c’est le sujet récurrent de l’album. C’est triste mais aussi plein d’espoir.
Justement, vous étiez en première partie l’année dernière. Et là vous faites votre propre tournée avec une première partie choisie par vous. Quelle est la différence majeure pour toi ?
Pour moi, c’est beaucoup plus stressant. On doit avoir beaucoup plus de chansons et être bien prêts. Avant on ne devait s’inquiéter de rien et là c’est nous qui avons le dernier mot. C’est stressant mais très excitant aussi.
Concrètement comment avez-vous vécu le succès de « Hero » utilisé dans le film « Boyhood » qui a gagné un Golden Globe ?
C’était incroyable! On avait déjà « pluggé » plusieurs de nos chansons sur des émissions de télé, des films ou des séries. Jamais cela n’avait eu un aussi grand impact que « Boyhood ». Incontestablement cela nous a ouvert des portes et ça a aidé à faire décoller les ventes d’albums.
Si tu devais choisir une chanson du dernier album pour ton humeur du jour, tu choisirais laquelle?
Je pense que je choisirais « Facepaint ». Il commence à faire froid et cette chanson rappelle l’été. Elle parle d’une jeune ado qui passe ses soirées en festival mais qui se fout pas mal de la musique. Elle y va pour voir et pour être vue. Et elle s’habille comme les filles du Coachella qu’on voit dans les magazines de mode.
Enfin notre question rituelle: Beatles ou Rolling Stones et pourquoi?
Je vais devoir choisir les Beatles. Leurs chansons contiennent beaucoup plus d’émotions même si j’adore les Rolling Stones aussi!
Propos recueillis par : Nathalie Barbosa pour Vacarm.net
