Deluxe, si vous ne les avez pas encore croisé sur la route, est LA trouvaille de Chinese Man Records. A la fois urbain et traditionnel, Rock et électronique, explosif et ultra-énergique en live, ce groupe qui vient d’Aix-En-Provence a réussi la transition du «goudron aux planches», comme ils le définissent eux-mêmes, de la rue à de très belles salles en ouverture de Chinese Man, pour un avenir qu’on leur garantit doré, tant leurs prestations scéniques débordent d’envie de partager un sens de la fête musicale. Et on leur a donc demandé, comment ils le voyaient, eux cet avenir qu’on leur promet sous les meilleures auspices.
Pouvez-vous nous parler de vos débuts?
Le groupe est au départ composé d’un trio, Pietre, guitare, piano et voix, Kayo, à la basse et moi-même Kilo, batteur, scratcheur… Ce trio est né il y a onze ans auquel se sont greffé d’autres musiciens, au fur et à mesure: Soubri, le percussionniste et après «machiniste», Pépé au saxophone, jusqu’à Liliboy (chant), la dernière arrivée il y a deux ans et qui à la base ne devait faire qu’un featuring sur l’EP… Au début on a énormément joué dans la rue, sur Aix-en-Provence et alentours, puis des petites scènes pour apprendre le métier, ce qui a soudé le noyau sans que l’on s’en rende compte. Et un jour, vraiment par hasard, on a rencontré un des Chinese Man, Ze Mateo, avec qui on a beaucoup accroché.
Etait-il question d’une collaboration musicale dès le début?
Non, pas du tout. En fait, il n’était question de rien au début, on a juste passé quelques soirées ensemble. A la base on jouait un truc très acoustique, genre Punk-Funk, et chacun bossait sur des prods plus personnelles… et Mathieu nous a dit que si on arrivait à mélanger toutes ces couleurs là, peut-être que ça donnerait quelque chose de bien. Et on s’est dit pourquoi pas essayer… C’est là que les machines sont entrées en jeu. Puis on est revenu vers les Chinese Man avec des trucs enregistrés, et là ça a été terrible, on a signé sur le label, on a pu faire l’EP avec du mastering, du mixage… et des super-bons retours alors qu’on ne savait pas trop à quoi s’attendre.
Pourquoi avoir choisi comme emblème du groupe la moustache (les membres du groupes la portant tous sur scène, NLDR)?
C’est un truc tout bête, on a eu un gros coup de chance un jour en évitant un gros drame alors que l’on portait tous la moustache ce jour là pour rigoler, et on s’est dit qu’on la garderait pour nous porter bonheur. Et c’est devenu une sorte de marque de fabrique, un logo.
Qu’a pu vous apporter un label comme Chinese Man Records dans le passé et ce qu’il peut vous apporter dans l’avenir?
Primo, sans eux, on n’aurait pas fait décoller le groupe comme cela, c’est sûr, et segundo, ils ont su faire preuve de bon conseil. Ils ont su et savent très bien toujours vers où nous emmener musicalement. Il y a aussi une dynamique amicale et familiale. Et on espère que cela continue…
… avec un projet d’album?
Oui, pour une sortie début 2013. Il y a une partie des titres en construction actuellement, ou qui n’existent pas encore, et une autre partie qui existe déjà, que l’on déjà en live. On compose beaucoup au fur et à mesure, en jouant beaucoup les titres sur scène pour les tester, et c’était une fois de plus un conseil des Chinese Man. C’est différent d’un EP où finalement tu n’as pas une idée totale du groupe, il faut venir nous voir en live pour avoir une idée plus complète. Et l’album nous permettra de retranscrire plus l’énergie scénique. On revient à ce que l’on faisait dans la rue, à savoir un test permanent des titres en live… C’est difficile de ressortir l’énergie live sur un album, mais si tu n’as pas un bon album, tu ne tournes pas.
Sur l’album de remixes de Chinese Man, Remix With The Sun, ceux-ci vous ont fait part d’une belle preuve de confiance, en vous laissant remixer le titre éponyme de l’album…
C’était une grosse responsabilité car justement c’est le titre de l’album. Il y a eu un peu de stress mais ça s’est bien passé. Et on a eu une totale liberté dessus, comme tout ce qu’on fait pour le label. Ils nous font confiance et c’est génial.
Etant donné que votre musique est très ouverte sur de nombreux styles, y-a-t-il des artistes avec qui vous aimeriez travailler dans un futur proche?
Ah ouais, plein. Il y a General Electriks, par exemple… Sur l’album il y aura de belles surprises, même si on le dira pas! (rires) Des bons rappeurs, des bons chanteurs… Et on a eu Beat Assaillant sur l’EP!
Vu la tonalité urbaine et hip-hop que l’on peut entendre sur l’EP, de quels artistes hip-hop français vous sentiriez-vous proches?
IAM surtout! Java, Hocus Pocus, on a beaucoup écouté Saïan Supa Crew par exemple qui étaient fous en live… NTM également pour l’aspect live aussi.
Avec la sortie prévue de cet album, quels sont vos projets de tournée?
On a une belle tournée de prévue pour la fin de l’année avec là aussi de très belles surprises, les dates s’ajoutent au fur et à mesure, on va sûrement faire pas mal de festivals cet été, des dates avec Chinese Man, la Maroquinerie… bref pas mal de choses bien.
Est que Deluxe a un message à faire passer dans ses textes?
Oui, «Danse et éclates-toi!», c’est tout! Deluxe n’est pas du tout un groupe engagé, on ne veut pas pour le moment. On est engagé à faire bouger les foules et c’est déjà pas mal!
Que peut-on vous souhaiter de bien pour cette deuxième partie de l’année 2012?
Une belle tournée, que l’on rencontre beaucoup de monde sur la route, que les salles soient toujours pleines, et que le gens viennent de plus en plus moustachus à nos concerts! Car il faut le dire, tous les moustachus à nos concerts se font offrir une affiche dédicacée par le groupe! On se dit que peut-être un jour tous les gens viendront moustachus à nos concerts… Venez moustachus! (rires)
Un grand merci à tous les membres de Deluxe pour leur disponibilité.
Merci également à Ben (Chinese Man Records) et l’Espace François Mitterand (Canteleu).