Capt'ain Planet : Peux-tu nous parler de votre Best Of Live de la Team Nowhere qui sort aujourd’hui, que contient-il ?
Vida : Le Best Of Live de la Team Nowhere comprend un CD/DVD du live enregistré au Furia Sound Festival en 2006. Nous avons eu l’opportunité de réunir tous nos potes de la Team pour un concert un peu fou qu’il nous semblait nécessaire de restituer sur ce CD/DVD. Il contient également des vidéos archives et les coulisses de ce concert au Furia ainsi qu’un livret collector ! Un bel objet pour fêter les dix ans de la Team ! {multithumb thumb_width=450 thumb_height=320}
Quel est le titre que tu regardes sans cesse, « le point culminant » de ce concert au Furia Sound Festival ?
Le plus mémorable reste pour moi les trois minutes avant de monter sur scène, quand on s’est retrouvé à monter pour la première fois tous ensemble sur scène, c’était un truc vachement excitant. (malgré notre expérience de plusieurs centaines de concerts)
Lors de ce concert, vous avez joué « TN’O Lovers », un titre extrêmement rare en live. Comment aviez-vous fait pour composer se titre avec l’ensemble de la Team Nowhere ?
Vous saurez tout dans le DVD à venir ! En fait nous répétions où habitaient Robby et Bill d’Enhancer, puis on s’est retrouvé en soirée tous ensemble, Pierre Guimard a lancé un riff de guitare et chacun a gribouillé un bout de texte. On a travaillé dessus jusqu'à l’enregistrement studio. Nous sommes fiers parce que c’est un titre qui a été composé « à la cool », à la suite d’un bon moment, comme c’est souvent le cas avec la Team Nowhere.
On retrouve aussi la chanson « Les Sales Gosses » sur ce CD/DVD. C’est un titre assez surprenant, tu peux nous en parler ?
Nous avons composé ce titre pendant les sessions de composition de l’album Street Trash. On avait des propositions de chaque major dont Capitol/EMI ou Barclay Universal. Nous avions rendez-vous avec Benjamin Chulvanij (patron d’EMI) qui à l’écoute de ce titre nous avait proposé de devenir le SUM 41 français. Nous avons catégoriquement refusé de nous compromettre et nous nous sommes tournés vers Barclay qui respectait ses artistes. Dans le texte des « Sales gosses » tu trouves la phrase « je capitole pas » au lieu de « capitule ». C’est une réponse directe à cette situation ! (rires) Quelques mois après, notre éditeur nous a proposé d’enregistrer le morceau pour une BO de film. On a sauté sur l’opportunité de se retrouver tous ensemble et comme le morceau ne collait pas uniquement à l’univers d’Enhancer, nous avons convoqué nos potes de la Nowhere. On a pris du bon temps en studio et on a bien rigolé. Plus de détails sur « les Sales Gosses » dans le DVD à venir !
Comment avez-vous sélectionné les images d’archives pour réaliser le documentaire sur l’histoire de la Team Nowhere ? Ca doit être compliqué de trancher parmi les souvenirs étalés sur plus de 10 ans…
Ronan, le réalisateur, qui a vécu avec la Team pendant ces dix années, et passionné par la vidéo, a lui-même pris le soin de compiler, sélectionner, archiver les bons moments passés avec Nowhere. Au sein de Nowhere, tout le monde participe à l’aventure et Ronan a donc naturellement sa place en tant que membre de la TN à part entière.
Ca t’a fait redécouvrir des moments oubliés ? Lesquels ?
J’ai redécouvert les bon moments de la période Soukaripa, les premières sessions studio en Belgique tous ensemble. Les images de teuf où on ruinait à 30 les appartements de 40m carré, nos coupes de cheveux et nos pantalons incroyables !
Si tu pouvais revenir sur vos 10 ans d’activisme, tu changerais quelque chose ?
Rien ! Ca peut sembler prétentieux, malgré le fait qu’on ait fait beaucoup de conneries, elles nous ont toujours permis de rebondir. On a vu beaucoup de collectifs, de bandes de potes, se fâcher pour de nombreuses raisons bien trop bêtes. Aujourd’hui, on est encore là, des projets plein la tête. On se serait vite lassé si tout avait été facile. Ah Si ! Je changerais peut-être quelque chose, peut-être que j’aurai mis une deuxième claque aux Kyo dans le clip de « Cinglés » ! (rires)
La Team Nowhere, c’est 6 groupes, une décennie d’activisme, une influence sur de nombreuses jeunes formations, des concerts à l’autre bout du monde. De quoi es-tu le plus fier au final ?
La première fois que ma fille, Lya, est venue nous voir en concert à deux ans au Furia. Je me souviens que l’un des membres de Beastie Boys était accompagné de ses enfants et regardait avec fierté sur un côté de la scène. Cette image m’avait marquée et c’est un peu ce moment que j’ai vécu avec ma fille.
La Team Nowhere a été très controversée, souvent critiquée, à la fois pour ses partis-pris musicaux mais aussi pour son côté un peu « flambeur ». Que réponds-tu à tes détracteurs ?
A la différence de certains, on a fait tout ce qu’on avait envie de faire. On a évolué par rapport à nous même. On a jamais vraiment cédé à des codes qui n’ont rien à faire avec de la musique comme dans les milieux extrêmes du Hardcore ou du punk. Nous n’avons jamais triché.
Peux-tu nous expliquer en quoi consiste Nowhere Prod ? La Team Nowhere est-elle définitivement au placard ?
Nowhere Prod c’est un label associatif qui a pour but de fédérer un maximum de monde, publics, groupes, fans, webzines, magazines, autour de la scène rock française qui souffre d’un manque de considération et d’expression artistique. Chaque personne pourra devenir un membre de l’association et participer à cette belle aventure en faisant la promo de son groupe ou d’un groupe de sa région. Des professionnels bénévoles se réuniront ensuite pour synthétiser le meilleur de cette scène et participer à la création des Rocktape, compilations qui réuniront trois ou quatre titres, produits par nos soins, de chaque groupe que nous aurons choisi. Nous engageons une bataille juridique pour pouvoir distribuer la musique de manière simple et gratuite.
Pour ce qui est de la Team Nowhere, le collectif tire sa révérence après ces dix belles années. Mais Nowhere est donc toujours là avec de nouveaux projets comme celui de Nowhere Prod, tous les ex-membres du collectif restent solidaires. On est encore une bande de potes et nous avons plusieurs projets en commun !
C’est un projet très généreux au final puisque Enhancer finance l’ensemble du projet, je me trompe ?
On finance le lancement du projet qui reste fragile. L’objectif est d’organiser une solidarité commune autour d’un réseau, de développer là où l’on est étouffé. On préfère financer ce projet plutôt que de nous autopromouvoir.
Quelle est ta vision du rock en 2008 ? Plutôt pessimiste ou optimiste ?
Il reste tout à faire et tout à oser !
Selon toi, quel est le groupe qui, aujourd’hui, représente l’avenir du rock ? (en France ou dans le monde …)
Enhancer ! Sans aucun doutes ! (rires) On a toujours réussi à faire évoluer notre musique grâce à nos diverses rencontres. Aujourd’hui on a encore la pêche, l’énergie et on a envie de défendre plus que jamais notre musique en live !
Un dernier mot ?
Au risque de me répéter, nous vivons des heures difficiles pour la scène rock française au sens large du terme. Il est important de fédérer un maximum de personnes, fans, groupes, webzines, magazines, de rester solidaire et de lutter pour que la musique soit distribuée de manière moins coûteuse et beaucoup plus simple. Si vous êtes intéressé par notre démarche et si vous vous sentez concernés par notre combat, nous vous invitons à nous rejoindre sur www.myspace.com/nowhereprod en attendant la mise en place du site du label associatif.
Merci Vida !