Habitués de nos pages, les cinq membres de Furykane transforment leur premier essai, avec FaKe, un album sans faux-semblant, enregistré et mixé par William Bastiani (Enhancer). Furykane est un groupe singulier qui nous offre le plaisir d’un album surprenant par son mélange des genre. Entre crunk et metal, Furykane s’éloigne du stéréotype « néo-metal » a profit d’une fusion explosive, spontanée et survitaminée. Oubliez la noirceur de Korn, fustigez le bling-bling de Limp Bizkit et cherchez plutôt la fraicheur de Guano Apes, l’esthétisme de Nina Hagen ou l’emblème de Mike Patton.
Furykane ne nous est pas étranger, nous vous avions déjà parlé de leur dernier EP en date, préfigurant cet excellent album. Figurants parmi les finalistes du Prix Paris Jeunes Talents en 2010, révélation du Fallen Fest (2008) ou encore victorieux du tremplin Emergenza (2007), Furykane n’en est pas à son premier coup d’essai. Cependant, Furykane est avant tout un groupe de « live » et a déjà foulé les planches de scènes mythiques : L’Elysée Montmartre à deux reprises, le Trabendo, la Boule Noire, Le Batofar ou l’Open Air Festival de Rothenburg en Allemagne.
En Juillet 2010, Furykane s’enferme avec William Bastiani (a.k.a Bill, chanteur d’Enhancer) pour photographier leurs compositions testées en live sur plus de 60 dates, les mois précédents. 14 compositions énergiques ressortent des sessions d’enregistrement, auxquelles s’ajoute un étonnant remix electro/hip hop de l’ardent « Boogie » par Bill tombé sous le charme du quintet parisien. Loin d’être une arnaque, FaKe révèle un univers artistique construit autour d’une base rythmique solide et du leadership exprimé par Jenn, diva bling-bling à demi-décadente. L’homogénéité et l’efficacité de FaKe s’exprime aussi dans le fait que l’ensemble du groupe ait participé à la composition des titres, contrairement à leurs précédents efforts studio.
FaKe débute par « Bliss », titre peu habituel dans le répertoire de Furykane pour son power-riff efficace et sa ligne de chant mélo-agressive rappelant « Crawling » de Linkin Park. « Bliss » introduit le reste de l’album sur une note assez surprenante pour Furykane et on retrouvera plus tard trois autres compositions qui ouvrent de nouvelles perspectives musicales plus rock et mélodieuses pour Furykane (« Staind », « Fake », « AOSD »). S’en suit le cartoonesque « Kick Ass », l’un des titres forts de FaKe par son caractère très easy-listening et son phrasé hip hop énergique. « Kick Ass » est teinté d’un groove extrêmement prenant avec une basse en ce point remarquable pour la chaleur qu’elle apporte au titre. Sans un instant de répit, l’enchainement déboule sur « Altering Faces », single repris du précédent E.P de Furykane, avec un nouveau visage donné par le mixage précis de William Bastiani. Ici, les guitares sont omniprésentes, lourdes et punchy et appuient le chant scat de Jenn « Blah ! Blah ! Blah ! Blah ! ». Preuve de l’évolution de Furykane vers des compositions plus précises, un solo déstructuré et dissonant accompagne même la fin du titre. On en retrouvera un autre sur « Kick’n’Play » , probablement la composition la plus aboutie de tout l’album. Une nouvelle fois, la basse groove en soutien de guitares tranchantes avant de laisser place à la déferlante vocale de Jenn, aussi puissante que sensuelle. Sur « Kick’n’Play », on touche au plus près ce que sait faire de mieux Furykane : les nerfs à vifs, l’énergie à son essence, le groove à sa splendeur. Et, ce n’est probablement pas le refrain avec doublement des backvocals qui vous fera dire le contraire… Voilà. En quatre titres, Furykane nous a montré sa palette artistique. Il ne reste plus qu’à la développer tout au long de l’album.
Furykane reprend alors quatre autres titres extraits de son dernier EP autodistribué (« Absolute Disgrace », « AOSD », « Holy Mary » et « STFU »). Si les deux premiers titres n’ont guère changé, « Holy Mary » et « STFU » ont eu le temps de mûrir depuis la sortie de l’E.P, prenant ainsi de l’ampleur jusqu’à se hisser au rang des titres phares de cet album. Les nouvelles compositions ouvrent de nouvelles perspectives pour Furykane, qui démontre au passage sa capacité à se renouveler artistiquement. Si « Fake » met en avant des guitares assassines, ouvertement metal « Boogie » s’engage vers une dynamique plus punk et explore des registres vocaux peu habituels, particulièrement efficaces en live, nettement moins sur l’album. « Soft » et « Over » développent quant à eux la dynamique fusion rock et chant scat au travers de guitares qui donnent envie de sauter et d’une batterie qui martèle dur les fûts.
Spontané, énergique et reposant sur des basses puissantes, Furykane est un retour aux sources de la fusion, s’inspirant moins de ses contemporains que des piliers du rock. A découvrir absolument.
.: Tracklist :.
1. Bliss
2. Kick Ass
3. Altering Faces
4. Kick and Play
5. Absolute Disgrace
6. Fake
7. STFU
8. Interlude
9. Boogie
10. Staind
11. Soft
12. Holy Mary
13. AOSD
14. Over
15. Boogie (remix)