Cap'tain Planet : Comment décris tu l'univers de Eths ?
C'est bien entendu un univers sombre mais aussi féminin de part Candice et puis nous aussi qui aimons bien ce côté sensuel. C'est un univers sensible, on n'a pas peur de nos émotions. C'est un univers sincère puisqu'on aime créer cet univers.
Sinon il n'y a pas de changement depuis « Samantha », bien évidemment on évolue car on mûrit mais c'est toujours la même chose. On joue une musique qui vient naturellement chez nous. On ne réfléchit pas tellement à ça, même les morceaux de « Soma » qui ont été composés il y a un an ne sont plus tellement d'actualité pour nous, on a encore évolué musicalement. On les joue toujours mais il réside ce temps de décalage qu'il faut respecter car on ne peut pas passer du coq à l'âne du jour au lendemain. En extrapolant, il ne nous est pas possible de sortir un disque de funk demain. En plus si on faisait ce genre de chose, ça serait dans un autre groupe, pas dans Eths.
C : La pochette de votre album possède-t-elle une symbolique ?
C'est tout simplement la contradiction entre le pantin et l'être humain, la métamorphose.
C : Vous avez eu le choix entre plusieurs pochettes ?
Non, nous avons eu la chance que ça soit la première qui soit la bonne. On l'a bien évidemment un peu plus élaboré par la suite mais la base était là.
C : Avez-vous opté pour un nouveau visuel sur scène ou dans votre jeu de scène ?
Pas du tout, on a juste évolué et on s'est développé sur scène. On est plus à l'aise grâce à nos expériences. Après ça on n'a pas ajouté de décors même si on l'aurait voulu car techniquement c'est difficile à réaliser.
C : Quelle satisfaction tirez-vous de l'excellent nombre de vente de votre dernier album ?
Surtout le fait que les salles de concerts se remplissent et que ça nous permet de partager réellement quelque chose avec le public.
C : Avez-vous assisté à un renouvellement de public depuis « Samantha » ? {multithumb thumb_width=500 thumb_height=350}
Ce sont surtout des gens plus jeunes. C'est quelque chose de général qui s'applique à tous les groupes et pas seulement qu'à nous, c'est une mode. Je pense que c'est plus un élargissement qu'un renouvellement. Il y a toujours une majorité de gens qui étaient déjà là et qui sont toujours là et il y a un nouveau public qui nous a découvert par l'intermédiaire de la presse. Il y a aussi les personnes qui viennent juste parce qu'elles sont intriguées car elles ont pu lire notre nom quelque part. Les magazines y sont pour beaucoup là-dedans car ils sont souvent ciblés sur un public jeune.
C : Vous possédez aussi une promotion presse plus généralisée et moins ciblée sur les magazines/ webzines musicaux …
C'est bien évidemment un gros avantage. Ca se voit lorsqu'on remplit les salles de concerts. Ca se sent aussi sur les ventes mais ça ne nous touche pas particulièrement en tant que groupe. Ca nous permet juste de savoir que plus on vendra de disques sur un album, plus sur le prochain on aura un public nombreux qui nous soutiendra. Cependant, ce ne sont pas les ventes qui nous font gagner de l'argent, c'est plus l'intermittence et les concerts. On se tient au courant des ventes tout les trois-quatre mois, on n'est pas tout le temps au téléphone pour savoir à combien on en est !
C : Quelles sont selon vous les raisons de ce succès ?
On essaye juste d'être sincère, c'est la seule raison que l'on voit. On ne cherche pas plus loin.
C : Quels sont les défauts de cet album selon vous ?
Bien évidemment, c'est un premier album. On essayera de faire mieux la prochaine fois. Il y a certaines choses que l'on aurait aimé mieux faire. C'est surtout une très bonne première expérience puisqu'on a travaillé avec Fred et Pendule qui nous ont évités pas mal d'écueils. On a beaucoup appris mais on a réussi à faire ce que l'on voulu. Les défauts sont seulement des détails que seuls nous pouvons voir…
C : Quelle relation avec le public cherchez-vous à établir lorsque vous êtes sur scène ?
C'est difficile à décrire puisque chaque soir est différent. On ne cherche pas vraiment à instaurer une relation à proprement parler. On cherche à transmettre une émotion par la musique.
Ca dépend de la réaction du public et de nous comment nous sommes sur scène. Ca peut-être très froid comme ça peut être convivial et intime. Entre chaque morceau il n'y a pas vraiment de dialogue avec le public comme le fait Reuno de Lofofora. On ne blague pas et on ne parle pas pendant cinq minutes sur un sujet. On est là uniquement pour jouer et partager notre musique. C'est aussi une histoire de timidité de notre part car on n'est pas forcément extrovertis.
C : Quelle(s) réactions cherchez-vous à provoquer chez l'auditeur ? Y a-t-il une différence entre la scène et l'album ?
Le plus souvent, les retours que j'ai sont des gens qui me disent qu'ils ont préférés sur scène plutôt que sur disque. J'y vois une raison simple : la scène on en a fait beaucoup et les albums on en a fait que quatre. On est beaucoup plus à l'aise sur scène que sur cd. C'est plus violent aussi. Sur cd on cherche à travailler l'ensemble et à ce que ça ne soit pas trop agressif. On cherche quelque chose de fin.
C : Selon vous, quelle est la finalité de l'écoute de « Soma » pour l'auditeur ?
Si l'auditeur a pu voyager c'est quelque chose de bien. Si quelqu'un écoute l'album et qu'il s'ennuie, ça signifie qu'on n'a pas réussi à faire ce que l'on voulait. Il faut qu'il arrive à se retrouver dedans par l'intermédiaire des paroles et des instrumentations.
C : On décrit le sud comme une région porté plutôt sur les musiques festives et World, cela vous a-t-il posé un véritable problème pour progresser ?
Oui c'est vrai, il y a six ans on a eu beaucoup de mal pour jouer. Il n'y avait pas de scène métal dans le Sud et il a fallu qu'on aille jouer ailleurs pour pouvoir revenir jouer chez nous. Personne ne se déplaçait à part pour les groupes américains.
C : Ressentez-vous encore aujourd'hui cette différence entre le nord et le sud lorsque vous donnez des concerts ?
Maintenant nous n'avons plus vraiment ce problème. Le rock s'est généralisé, il y a plus de rock partout. On le voit même dans la rue. Il y a une grosse différence entre l'époque où nous étions au lycée et maintenant. On voit beaucoup plus de gars à l'allure métal. A l'époque nous n'étions qu'une petite bande.
C : Quelles sont les raisons selon vous de cette préférence pour les musiques festives ?
Le soleil et les gènes ! L'esprit latin ! Ce n'est pas une région où on se prend la tête. Et puis le festif c'est aussi quelque chose d'agréable. On aime bien ce genre de musique, on a tourné avec des groupes de ska-core comme Kargol's et on a tout de suite adoré le style. Il y a beaucoup d'énergie dans ce genre de musique mais on ne la véhicule pas de la même façon.
C : Comment voyez-vous l'évolution de votre style musical en général dans le futur (niveau national / international) ?
Je pense que ça ne touchera jamais le grand public et l'international. Ceci dit en Allemagne, aux Etats-Unis, dans les pays de l'est, etc… ça marche. Il y a un problème de culture et c'est aussi le fait que la France reste un petit pays. On espère pouvoir aller voir ailleurs car notre disque est sorti en Suisse et en Belgique. On espère pouvoir aller jouer en Allemagne, en Espagne pour voir d'autres publics et d'autres mentalités.
C : Préféreriez-vous que les jeunes filles du premier rang pleurent ou s'évanouissent en vous voyant ?
Qu'elles partent vite en criant !
Merci à Eths pour sa disponibilité ainsi qu'à Musclor et Nathalie (Active Entertainment).