Travelling in Travel signe le grand retour de Dysby. Où étiez-vous cachés depuis la sortie de votre dernier maxi ?
Nous avons eu pas mal de changement de line up, et puis surtout nous avons pris de temps à composer et arranger les morceaux. Enfin, sortir un album, ca n’a pas le même coût que des maxi, il a fallu attendre que Gandhi’s Revenge veuille travailler avec nous pour le sortir. {multithumb thumb_width=450 thumb_height=320}
Votre univers artistique est profondément marqué par l’image de la chute. Pouvez-vous revenir plus en détails sur ce concept ?
En réalité c’est une chute mais dont on ne connait pas la fin. Ca illustre plutôt bien notre aventure… Après, sur l’album Travelling in Travel, on a inséré une nouvelle dimension de voyage au travers de plusieurs couches sur l’illustration de la pochette. Cela correspond à plusieurs moments de notre vie. On essaye de livrer un peu de nous même sur l’aspect graphique de l’univers de Dysby.
Vous naviguez aussi entre plusieurs styles musicaux pour modeler des compositions hybrides, du rock au hardcore, en passant par la pop et l’electro. Pouvez-vous revenir sur les albums qui vous ont marqué ?
Effectivement, on s’intéresse à la musique dans son ensemble et donc dans tous ses styles. Les albums qui nous ont marqués sont très nombreux à citer mais en vrac : Smashing Pumpkins (Siamese dream), Korn (Eponyme), Refused (The Shape of Punk to Come), Aphex Twin (Come to Daddy EP), Ocean Size (Frames), Radiohead (Kid A) …
Vos compositions sont assez paradoxales. Vous réussissez à mélanger les codes lourds du hardcore à la finesse de la pop. Quelle palette d’émotions essayez-vous de transmettre à l’auditeur ?
Nous n’avons pas réellement la volonté de les « transmettre ». Nous les accouchons sur disque et c’est libre à chacun de les interpréter ou de s’identifier. Mais il y en à effectivement plusieurs sur l’album. Il serait dommage de ne se focaliser que sur une seule. La vie en contient une infinité, la musique aussi. {multithumb thumb_width=450 thumb_height=320}
Vous êtes actuellement sur la route avec Sna Fu, gros succès de l’année. Vous sentez-vous musicalement proche de ce groupe ?
En fait Sna-Fu se sont des amis et même des gens de la même famille, nous les avons vu grandir. Aujourd’hui, ils font de la très bonne musique et demain, ca va être encore une plus grosse claque. Musicalement, nous avons énormément de goûts en commun. Après nos groupes respectifs ne jouent pas sur le même registre et c’est tant mieux. Ca ne servirait à rien d’avoir le même groupe.
La route, c’est un moment particulier pour un groupe. Ca soude comme ça sépare. Quels souvenirs garderez-vous de ce début de tournée ?
Et bien effectivement, ça à plus tendance à nous souder qu’à nous séparer. On est très heureux de pouvoir jouer un peu partout en France. On rencontre beaucoup de gens vraiment sympas et intéressants.
Après la tournée, quels seront vos objectifs ?
Probablement d’enregistrer un nouvel album. On à déjà quelques idées de morceaux…
L’autoproduction de votre album avec un superbe coffret collector, c’est aussi une réaction politique face aux méthodes des majors. Quelle est votre position face aux derniers événements de l’industrie du disque ? (affaire Radiohead, rapprochement entre Myspace et les majors, émergence des labels communautaires, …).
On a toujours été un peu dans cet esprit là. Déjà, à l’époque de nos maxis, on les mettait en ligne gratuitement sur notre site. Aujourd’hui, le CD a un coût et on se doit d’offrir quelque chose de riche. On continue à offrir nos anciens morceaux sur le site moyennant une petite contribution. Pour ce qui est des derniers événements, on pense que Radiohead a eu une très bonne démarche. C’est le cas aussi pour Nine Inch Nails. Aujourd’hui, tout le monde cherche un moyen de trouver un nouveau modèle qui est suffisamment stable pour faire tenir les groupes tout en se coupant un peu des majors. Les majors ayant beaucoup d’enjeux économiques, peuvent parfois avoir une influence sur le côté artistique du groupe, ce qui tend à gâcher un peu la qualité pour se reposer sur des formules qui fonctionnent. C’est dommage. Nous sommes pour ce que nous apportent les nouvelles technologies. Le P2P, podcast, radio en ligne etc… Il va falloir s’adapter et pas forcement créer des lois répressives qui se périment très rapidement. En revanche, du côté consommateur, nous pensons qu’il y a aussi une prise de conscience à avoir. En dehors du plaisir à découvrir beaucoup de groupes, on ne peut pas consommer la musique comme on mange du fast food. Il faut prendre le temps d’écouter, se laisser porter par les sons nouveaux et ne pas zapper continuellement… Ca, c’est un peu le vice de tout ce progrès. Mais dans l’ensemble nous sommes tous enthousiastes même si c’est beaucoup plus difficile qu’avant.
Pour finir avec une question légère : préféreriez-vous que les jeunes filles du premier rang pleurent ou s'évanouissent en vous voyant ?
Si elles écoutent et regardent c’est déjà bien. Sinon, pleurer, crier, ne rien faire, se tripoter, manger des gâteaux… elles peuvent faire ce qu’elles veulent …