Entretien avec Attaque (Décembre 2012 – Transmusicales de Rennes)

Au détour du Hall 9 des Transmusicales de Rennes 2012, nous avons eu le plaisir de rencontrer l’anglais Attaque, protégé du label Bad Life, quelques dizaines de minutes avant qu’il monte sur scène pour le tout premier de ce qu’on lui souhaite être une série de nombreux live-shows. 

Est-ce que tu peux te présenter à nos lecteurs ?

Je m’appelle Dominique, je produis et joue sous le nom de Attaque, je joue ce soir un nouveau live avec batterie, et Russell ici présent qui joue du synthé. Donc nous sommes trois pour un show entièrement live.

 

Est-ce que tu peux décrire ta musique, comment elle sonne, à quoi elle ressemble ?

Quelques parties sont un peu industrielles, mais c’est définitivement de la techno avec des sonorités électroniques. Une musique qui ne se prend pas trop au sérieux et qui est parfaite pour des shows à 3 heures du matin, pour ces périodes de la nuit. Il y a des influences house et électro, tout ça avec un background un peu rock, c’est pourquoi j’ai voulu rajouter une batterie à mon live.

 

Est-ce que tu peux nous parler de ton futur EP ?

Oui, j’ai un nouvel EP qui sort, qui va s’appeler Blinded by the Moonlight, en featuring avec Petite Noir, le clip est sorti il n’y a pas longtemps mais l’EP va sortir dans à peu près un mois. Voilà, j’ai voulu faire un EP avec des voix, en particulier celle de Petite Noir, qui a une voix superbe. En live ça rajoute un nouvel élément. Ça change de faire juste des dj-sets et de jouer dans des clubs, je voulais travailler avec d’autres personnes et essayer de nouvelles sonorités, ne pas rester bloqué dans une musique de niche, faire des choses nouvelles.

 

 

Donc ce n’est pas toi qui chante sur ce morceau ?

Non, personnellement j’ai juste produit le morceau et Petite Noir chante. Sa voix est tout simplement incroyable, elle va super bien sur cette espèce de ton sombre que j’ai donné au morceau, ça fonctionne super bien et de superbes remixs vont sortir prochainement, notamment un de BS1, qui sont des français qui sortent des morceaux chez Boys Noize Records et qui est vraiment génial, un espèce de remix «classic house» mais qui reste très sombre. J’ai pas mal joué les remixs en dj-set, alors que l’originale est un track que je joue en live.

 

C’est ton premier show live ce soir, est-ce que tu es stressé ?

Oui c’est le premier live à trois. Je ne dirais pas stressé, on s’est beaucoup investis dans ce live, on l’a vraiment bien préparé, répété, j’ai travaillé de façon très proche avec le batteur, qui utilise une batterie électronique donc il a fallu qu’on fasse attention à ce que tous les sons sonnent parfaitement. Donc non, au final je suis très excité de jouer ce soir devant autant de monde.

 

C’est le début d’une grosse tournée européenne ?

J’espère ! J’espère que c’est le début de quelquechose de grand, c’est un peu l’idée, une sorte de showcase ici ce soir, et l’année prochaine amener le live en festival. Cette année j’ai juste fait des dj-sets autour du monde, et l’année prochaine j’aimerais bien amener le live autour du monde, en faisant toujours des dj-sets à côté. Car ce sont deux choses parfaitement différentes mais j’aime les deux.

 

Est-ce qu’il y a un groupe que tu adores en ce moment, un son que tu écoutes en boucle ?

La techno revient avec des productions très fraiches et c’est super, il y a des choses superbes qui sont sorties chez Turbo dernièrement. Il y a aussi une scène techno en angleterre qui bouge vraiment. La scène ne se prend pas au sérieux et c’est bien. Il y a toujours les têtes d’affiche mais la nouvelle scène underground se développe bien, des producteurs qui font des tracks exceptionnels et qui repoussent les limites du genre. Il y a pas mal de classic-house qui sort en France aussi, comme BS1. Mais ce n’est pas juste une cuisine avec des vieilles idées, c’est excitant car cette nouvelles scènes prend des influences classiques mais leur rajoute quelque chose de nouveau. Bref, plein de nouveaux sons que j’aime jouer en dj-set, combinés à des vieux morceaux que j’adorais et qui reviennent sur le devant de la scène, je peux rejouer des choses comme le morceau «Compass» de Dave Clarke, que je ne jouais plus depuis des années, et maintenant ça fait de nouveau sens de le jouer. C’est bien car pendant longtemps les gens voulaient tout le temps du nouveau, c’était la course au nouveau morceau, aujourd’hui tu peux jouer des vieux morceaux combinés à des nouveaux. L’élitisme disparait peu à peu.

 

 

Est-ce que tu te reconnais dans la dénomination «Future Techno» avancée par le label ?

Je ne sais pas, c’est aux gens de décider, il y a définitivement quelque chose de techno dans ma musique mais je ne veux pas rentrer dans des stéréotypes. Ma musique n’est pas 100% techno, même si il y a au fond quelque chose de très techno garage. Mais je pense qu’il faut bien lui donner un nom donc «Future techno it is!» (rires).

 

La scène techno devient de plus en plus importante aujourd’hui en France, avec des gens comme Brodinski ou Gesaffelstein.

Oui mais au final ce n’est pas de la techno pure et dure. Il n’y a pas ce stéréotype au niveau des lignes de batterie, qui au final se ressemblent beaucoup. Brodinski et Gesaffelstein tournent autour de ça mais ils jouent toujours de la house ou de l’électro un peu «clashy». Ils prennent plein de sons et les mettent ensemble, avec bien sûr un squelette toujours techno, sans pouvoir dire «oui on fait juste de la techno», il font quelque chose de plus large et de plus excitant.

 

Un dernier mot ?

J’espère que vous allez apprécier le live autant que moi je prends du plaisir à le jouer.

 

Merci à Dominique pour son temps, et à Russell d’avoir planifié cet interview.

Propos recueillis par Colin Fay pour Vacarm.net

Crédit Photo : Laetitia Portier