Le Hellfest 2018 marquait la 13ème édition (déjà!) de ce festival. Plus qu’un rendez-vous de la communauté métal, c’est l’occasion de « venir comme vous êtes » aussi bien les groupes que les festivaliers. On a pu croiser des cols blancs en bas résilles, des curés SM(classiques), une princesse attachée à un arbre mais aussi des dinosaures (si, si). On se répète sans doute mais cette année, la foule était tellement immense, le site totalement saturé dès l’ouverture. Nos rédacteurs et photographes ont bravés cette foule pour vous rapporter les meilleurs et les pires concerts de cette édition.
Erwan (rédacteur en chef & photographe)
LES TOPS
TURNSTILE

MONOLORD

UNCOMMONMENFROMMARS

LE FLOP
LIMP BIZKIT
On peut dignement appeler ce show, un massacre. Après l’excellence de la prestation de Deftones, Limp Bizkit semble tombé dans tous les travers du groupe qui n’a plus rien produit depuis des années : aucune émulation entre ses membres, Wes Borland totalement ignoré de Fred Durst, une jeune bassiste sans charisme remplaçant Sam Rivers… Limp Bizkit n’a cessé de s’enfoncer dans un faux-rythme ponctuant systématiquement ses chansons de longues prises de paroles, sans intérêt. Pire encore, le groupe qui possède tout de même l’un des répertoires les plus étoffés du néo-metal pour faire exploser le public du Hellfest, n’aura joué que 8 compositions originales. …). D’un show décevant, on frise l’émeute quand Limp Bizkit se complait dans un gloubi-boulga de reprises sans cohérence (« Killing in the name of » de RATM, « Thieves » de Ministry », « Master of puppets » de Metallica, « Smells like teen Spirit » de Nirvana) si ce n’est la volonté de surfer sur l’actuel revival 90’s pour nous faire vivre une boum ratée. Ne sachant plus quoi inventer au cours de l’un de ses speech malvenus, Fred Durst finira par faire chanter la Marseillaise au public qui n’aura pas sû vaincre son malaise pour tourner le dos à cette mascarade tragi-comique… Music is business, et ça nous fait de la peine.
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Cat (rédactrice & photographe)
LES TOPS
ROSE TATTOO

THE HOLLYWOOD VAMPIRES

SHINEDOWN

LE FLOP
IN THIS MOMENT

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Jean-Marie (rédacteur)
LES TOPS
STEVEN WILSON
En premier, Steven Wilson, bien entendu. Première fois que je peux approcher ce gars type depuis 10 ans que j’écoute en boucle son œuvre au sein de Porcupine Tree et en tant qu’artiste solo. Évidemment, j’étais déçu de ne pas le voir en salle avec au moins 1h30 de concert. J’ai adoré son esprit, simple, naturel, enthousiaste, ouvert, lui quoi. Merci à la débilité profonde à laquelle j’ai mis mon grain de sel, sur ce câlin en chaîne que le public a fait sur Pariah (dont l’absence de Ninet Tayeb sur scène m’aura attristé), pour finir sur un micro braveheart tout doux plein d’accolades. Débile et adorable.
BARONESS

ZEAL &ARDOR

Gros bisous également à Deftones, Iron Maiden, Carpenter Brut et respect éternel à Amenra et A Perfect Circle, dont la mise en scène et la justesse auront profondément poussé mon respect envers ce groupe à son paroxysme.
LE FLOP
JUDAS PRIEST
Pour le flop, j’aurais eu tendance à parler de Saor en premier, dont l’absence de prestation scénique, pour une musique globalement thématique, m’aura fait quitter les lieux. Mais avec le cœur lourd, je préfère parler, malheureusement, de Judas Priest. À part un vieux bonhomme entouré de musiciens plus jeunes qui ne sont là que pour maintenir en vie une légende du hard rock, je pense qu’il vaudrait mieux débrancher l’engin et cesser le déni avant que quelque chose ne tombe profondément en ridicule. À part Kiss et Maiden (pour ne citer que ceux que j’ai vus), difficile de voir encore un réel esprit de groupe et une énergie débordante chez nos vétérans.
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Maggy May (rédactrice)
LES TOPS
JOAN JETT AND THE BLACKHEARTS
La Reine du rock était au Hellfest. Cela peut paraître incongru pour certains mais au même titre que Lemmy pour le heavy metal, Elle est l’incarnation du rock. Et on peut dire que à près de 60 ans, Joan Jett n’a rien perdu de sa superbe. Un show électrique, mythique, énergique, des décennies qu’ils ne s’étaient pas produits en France et là, le Graal ! Si tu n’étais pas au concert de Joan Jett & The Blackhearts, tu as raté ton Hellfest ! On regrettera seulement que finalement, peu de personne dans le public en coeur ses tubes qui ne s’arrête pas à « I love rock’n’roll » (qui n’est même pas d’elle d’ailleurs). En tout de mon côté, je peux mourir tranquille !
L7
Dans les années 90’s, c’est elles qui pétaient la gueule aux petits merdeux du rock, à ceux qui pensaient être grunge avec un gilet Gucci. Plus de vingt ans après et pas mal de combats personnelles et professionnelles, les L7 faisaient un retour fracassant dans les charts. Habituées du Hellfest depuis quelques éditions, elles ont encore retournés la scène. Qu’on ne me parle pas de « vétérantes du rock », elles sont bien là et enchaînent leur tube devant un public conquis.
LUCIFER
Ici, je dois vous avouer, j’ai bien dû écouter des centaines d’heures de Lucifer et vu plusieurs de leurs concerts cette année (demandez pourquoi au patron, Erwan Le Nagard). Le Doom pourtant pour moi au départ, c’était pas gagné. Mais le groupe mené par la magnifiquement démoniaque Johanna Sadonis a tout pour conquérir un public non averti. Quelques touches de Stevie Nicks dans son déhenchement, une voix suave, des riffs lourds et une énergie au boulet de canon ! Lucifer II, leur deuxième album est disponible depuis le 6 juillet, à découvrir d’urgence.
LE FLOP
BODY COUNT
Le public du premier rang vous dira que c’était encore un coup d’éclat Les festivaliers qui comme moi se sont retrouvés relegués à côté de la régie vous dira que le show perdait toute son énergie dû au vent qui décalait le son. Dommage.
Crédits photos : Cat Photographie & Erwan Le Nagard




